Journal C'est à dire 307 - Juillet-Août 2024
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M. BANFA Voyant Medium
Il y a 80 ans, le Haut-Doubs étaIt lIbéré !
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Les commémorations ont démarré fin août à Morteau, elles se poursuivent dans d’autres communes du Haut-Doubs encore ces pro chaines semaines. S’il ne reste que de très rares témoins de cette période, photos et archives sont encore nombreuses pour témoi gner de la puissance de ces jours de fin d’été 1944 qui ont permis à notre secteur de se libérer du joug allemand. Cet anniversaire est l’occasion de regarder dans le rétroviseur et rappeler, à l’appui des récits, des témoignages et des photos de cette époque, que le travail de mémoire reste essentiel pour éclairer l’avenir. Un dossier historique et mémoriel.
Histoire
Revivez l’épopée de la Libération de Morteau Il y a 80 ans, le Val de Morteau était libéré du joug allemand. Le récit est inspiré de deux ouvrages de référence : “La Résistance dans le Haut-Doubs” de Mireille Barbier et “Le Val de Morteau sous l’occupation” de Bernard Vuillet.
L’ atmosphère de cette fin août résonne d’un frémissement d’impatience. Dès le 24 août au soir, le territoire du secteur “Doubs-Frontière” est entièrement libéré grâce à l’action des résistants. En cette période de débâcle de l’armée allemande, les états-majors craignent des représailles contre les populations civiles. Aussi, dans l’attente de l’ar rivée des troupes alliées, la consigne de ne déclencher aucune action contre l’armée ennemie est passée par le lieu tenant-colonel Lagarde, commandant le secteur “Groupe Frontière”. En ce début d'après-midi du 24 août 1944, en l’absence de leur chef Batelier, les résistants montent un plan d’attaque de la garnison de Morteau. Cette libé ration de Morteau, qui par la suite, va susciter des polémiques, apparaît donc
comme un vaste mouvement de la base, un élan irrésistible soutenu par un enthousiasme et une foi sans borne, alimenté par un sens de l’aventure pro pre à la jeunesse ainsi que, peut-être, par un soupçon d’inconscience. Au soir du 23 août, le dîner commun
Le 5 septembre à Morteau devant La Poste actuelle, des soldats africains qui ont défilé dans Morteau pour fêter la Libération (photo Maurice Lambert).
et les maquisards atteint son apogée lors du passage des résistants à Mor teau. Cette joie, cette ivresse que les résistants savourent un instant, attablés à la ter rasse de l’hôtel du Pont constituent sans aucun doute le déclic qui favorise la décision d’attaquer dans l’après midi. Attaquer Morteau signifie concentrer son attaque sur la Kommandantur qui a pris place dans la villa Bougaud, à gauche à la sortie de Morteau en direc tion de Villers-le-Lac. Une trentaine de maquisards font donc mouvement sur Morteau depuis le maquis. …/…
des maquisards se déroule dans un climat de tension, de colère sourde. Les maquisards qui sont présents à la Faye, entre Les Fournets et Grand fontaine-Fournets, sont ceux qui n’ont pas été retenus pour participer au parachutage de
faire sentir à la population la présence de la Résistance. Dans chaque village, les résistants tirent une salve aux monuments aux morts, font carillonner les cloches. La population, tirée de son sommeil, ne comprend pas et croit à une manifestation des miliciens, sauf à Villers-le-Lac où les maquisards s’at tardent afin de boire un verre à l’hôtel de l’Union et bavarder avec la popula tion. Aussi le lendemain, un groupe de six maquisards reprend l’itinéraire de la veille afin de dissiper le malentendu et de rencontrer la population. Cette sorte de communion entre la population
les résistants ont intercepté un message qui indique le prochain mouvement des forces allemandes de Morteau en direction de Pontarlier afin de renforcer le dispositif de sécurité de cette ville. Le secteur serait donc libéré de la pré sence allemande mais sans que les maquisards y soient pour quelque chose. C’est dans cette atmosphère morose que la B.B.C. annonce la libération de Paris. Une fois la stupeur passée, la frustration et la colère laissent place à l’émotion et à la joie. Dans l’euphorie générale, il est décidé d’organiser une expédition dans les villages voisins à seule fin de laisser éclater sa joie et de
Le dîner des maquisards se déroule dans un climat de tension.
Lemuy. Aussi éprouvent-ils un senti ment de frustration. L’inaction et l’in terdiction d’attaquer les forces ennemies commencent à peser. De plus, cette frustration se double d’une certaine inquiétude : grâce au système d’écoutes téléphoniques mises en place au col du Tonet, entre Gilley et Orchamps-Vennes,
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