Journal C'est à dire 305 - Mai 2024

VAL DE MORTEAU

La Crèche des cinq sens devrait frapper fort Morteau Après l’immense succès de leur première crèche installée dans l’église de Morteau en 2016, Crea Calame et Maurice Bianchi préparent une nouvelle œuvre dont la surface sera plus de deux fois supérieure à la première. Visite des préparatifs en avant-première.

petit pour accueillir toutes ces figurines bibliques, Maurice a déménagé sa ménagerie au temple des Éplatures à La Chaux-de-Fonds, avant de retrouver son amie d’enfance Crea. “Quand j’ai vu sa magnifique crèche, j’ai pensé que d’autres fidèles adoreraient la contem pler. Une année, j’ai proposé à Maurice de venir présenter sa création à Yverdon. Il a accepté, mais à condition que je l’aide à la fabriquer. Le succès de la crèche a dépassé les frontières de notre canton : les gens venaient d’autres coins de la Suisse et de France pour la voir” , relate la co-conceptrice de ce projet dément. Arrivée en 2016 à Morteau, la crèche des cinq sens a occupé 350 m² d’espace au sein de l’église Notre-Dame-de-l’As somption. 100 000 personnes du Doubs et d’ailleurs se sont déplacées pour admirer la finesse des décors et les senteurs orientales ! Cette année, Crea Calame et Maurice Bianchi ont donc vu encore plus grand pour leur crèche, qui doit incarner la vie des villages méditerranéens d’au trefois. 1 500 personnages en terre cuite composeront cette immense fresque qui occupera la plupart des

I l faut désormais montrer patte blanche pour entrer dans l’église de Morteau. Fermé jusqu’au 30 novembre prochain, le lieu de culte est depuis quelques semaines le domaine réservé de deux créateurs hors du commun : Crea Calame et Mau rice Bianchi. Ces deux retraités suisses originaires d’Italie, conçoivent avec leurs quatre mains et leur ingéniosité une crèche XXL que le public pourra découvrir à partir du 30 novembre, jusqu’au 19 janvier 2025. Les deux concepteurs de cette crèche qui s’étalera sur 650 m² (contre 350 m² pour la crèche de 2016) ont importé de leur pays natal bien plus que

quelques noms d’édifices religieux aux sonorités latines. “C’est à Saint-François d’Assise que l’on doit la première crèche, à Greccio, en 1223. Elle était vivante” , explique Maurice Bianchi, qui est à l’origine du projet de crèche sensorielle et géante. “Tout commence en 2003, lorsque je retourne dans ma région natale, en Ombrie, rembobine le Chaux de-Fonnier. J’y ai découvert de char mants petits personnages en terre cuite, façonnés par un artisan sicilien. Admi ratif, je me suis dit que j’allais mettre ces personnages dans ma crèche.” Depuis, la passion des crèches ne l’a plus jamais quittée. Après s’être rendu compte que son salon devenait trop

Michel Jeanpierre, le prêtre de la paroisse, est ravi d’accueillir à nouveau Crea Calame et Maurice Bianchi qui travaillent presque chaque jour à la conception et au montage de la future crèche.

crèche qui devrait drainer des dizaines de milliers de visiteurs et sans doute attirer les médias nationaux, est aussi l’occasion de “mettre en lumière cette église qui est un des sites clunisiens dont le réseau est candidat à l’inscrip tion au patrimoine mondial de l’Unesco. En plus d’être une attraction excep tionnelle, c’est un projet pastoral fort pour notre doyenné du Haut-Doubs horloger dont les enfants participeront aussi à l’élaboration du projet.” C’est l’archevêque de Besançon Jean Luc Bouilleret en personne qui donnera le top départ de cette exposition excep tionnelle le 1 er décembre prochain. Les deux artistes, aidés par quelque 180 bénévoles, ont encore six mois pour achever leur chef-d’œuvre de précision et de réalisme. Cette crèche unique et éphémère sera l’attraction majeure de cette fin d’année pour toute la région et la Suisse voisine. n R.G. et J.-F.H.

plateaux en bois ou de scènes de vie en tous genres. Comme son nom l’in dique, elle sera une véritable immersion sensorielle pour les visiteurs. “Ilyaura la présence de l’eau, de l’odeur des huiles essentielles ou de l’encens. Et

allées de l’église. “On veut être le plus réaliste possible. On s’inspire notamment des pay sages ombriens avec la pré sence de cyprès, il y aura éga lement un désert. Le soir, les habitations seront illuminées. Il y aura même plusieurs mou

puis, sur les étals des petits marchands du village, nous déposerons des morceaux de comté, de saucisse de Morteau ou de pain, que les commer çants locaux vont nous offrir pendant l’exposition”, détaille Crea. Il y aura même des ins

Plus de 100000 visiteurs

attendus en fin d’année.

lins à vent à proximité d’un étang, qui est là pour rappeler le lac de Tibériade. Dans ce capharnaüm, ce sera compliqué de retrouver l’étable et l’enfant Jésus. Ce sera au public de la découvrir” , s’amuse Maurice. À l’instar de sa dernière représentation à Morteau, la crèche des cinq sens ne sera pas qu’un amoncellement de san tons siciliens, de décors posés sur des

tallations ludiques pour les enfants, comme cette “manivelle pour actionner un téléphérique.” On peine à s’imaginer la taille d’un projet aussi colossal, qui recouvrira 650 m² d’espace à l’intérieur de l’église mortuacienne. Pour Michel Jeanpierre, le prêtre de la paroisse du Val de Mor teau, admiratif du travail de longue haleine des deux retraités suisses, cette

Cette crèche hors du commun s’étalera sur 650m² au cœur de l’église de Morteau.

Une enseignante du collège Bouquet reçoit des menaces de mort Morteau Sur le réseau social Snapchat, une enseignante du collège de Morteau a reçu d’explicites menaces de mort de la part d’un élève mécontent de la reprogrammation d’un cours. La gendarmerie de Morteau a été saisie.

P lusieurs semaines après les faits, Valérie* n’est toujours pas apai sée. Fin mars, elle découvre fortuitement les mots glaçants qu’un élève de 5 ème a posté sur le réseau Snapchat à l’intention de ses petits cama

collègues qui souhaitent, eux aussi, que cette affaire ne soit pas enterrée sous une chape de silence. “Le principe du “pas de vague” n’est plus tolérable. Il n’est pas possible de laisser pro férer de telles menaces, quel que soit l’âge de l’élève. Est-ce qu’une exclusion de quelques jours est à la hauteur des faits ? Je ne le pense pas, on doit être plus sou tenus” estime l’enseignante. Syndicats enseignants, procu reur de la République et rectrice d’académie ont été informés des faits. Ayant sans doute pris conscience de la gravité des faits commis par leur fils, les parents de l’élève incriminé ont pris les devants en le retirant du collège Bouquet pour le scolariser dans un autre établissement du Haut-Doubs. Le rectorat, mis au courant de l’affaire, a envoyé au collège de Morteau une

ration, de porter plainte à la gendarmerie de Morteau. “Je suis extrêmement inquiète, j’ai peur pour mes enfants, ma famille et pour mes collègues enseignants. Plusieurs semaines après les faits, cette histoire continue à me hanter” dit-elle.

rades. “Si on n’a pas le choix, on la tue… Si vous voulez, j’ai des armes, un couteau et des cagoules…” Ce mes sage, assorti de trois “têtes de mort” en émo

Quelques jours après le signalement, les gendarmes ont audi tionné les parents du mineur, un élève sans trop d’histoires jusque-là, qu’ils ont

“Le principe du “pas de vague” n’est plus tolérable.”

jis, faisait suite à la décision prise par cette enseignante de remplacer une heure d’étude par une heure de cours dans le cadre du dispositif “Pacte ensei gnant remplacement de courte durée” instauré par Gabriel Attal quand il était ministre de l’Éducation nationale. Choquée par ce message, l’enseignante décide après un temps de sidé

ensuite convoqués à la gendar merie. En parallèle, le principal du collège a décidé de l’exclusion temporaire de l’élève pour sept jours. Pour l’enseignante, cette sanction n’est pas à la hauteur de la gravité des faits commis. “Ces menaces explicites de mort méritaient au moins un conseil de discipline” estime la profes seure soutenue par de nombreux

Du côté du collège de Morteau, on a préféré ne pas faire de vagues.

espérons que le principal du col lège envoie rapidement ce cour rier. Chacun est en droit de savoir ce qu’il peut se passer sur les réseaux sociaux et dans un établissement scolaire, même dans le Haut-Doubs.” Ces menaces explicites ne sont pas un cas isolé. Une autre

enseignante, du lycée Edgar Faure cette fois, aurait récem ment reçu des menaces verbales explicites d’un élève. Dans un tel contexte, les enseignants refusent que continue à régner la loi du silence. n J.-F.H. *prénom d’emprunt

équipe mobile de spécialistes chargés d’échanger avec les autres élèves de la classe. Cer tains enseignants ont préparé une lettre à adresser aux parents d’élèves de la classe pour les informer à leur tour des faits qui se sont produits dans l’établissement. “Nous

Made with FlippingBook Ebook Creator