Journal C'est à dire 305 - Mai 2024
DOSS I ER
La situation hydrologique de la région Sous-sols Chaque mois, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Bourgogne Franche-Comté établit un état des lieux de la situation hydrologique. Elle met en garde.
L a majorité des rivières de notre région a connu en ce début du printemps des débits minimaux supérieurs à ceux d’une année normale, mais, “à l’exception notable du Doubs qui souffre du manque de préci
pitations sur le massif du Jura. La faible quantité de neige cette année n’aidera pas à soutenir le débit les mois suivants” notent les spécialistes de la D.R.E.A.L. Si les eaux superficielles n’abondent pas - il n’y a d’ailleurs pas d’inondations nota
bles dans le Haut-Doubs, les nappes d’eau souterraines, elles, présentent une situa tion “meilleure que l’année dernière à la même période” , mais, tempère la D.R.E.A.L., “malgré les précipitations relativement importantes des derniers
La situation des nappes souterraines dans notre région (mars 2024).
On le constate sur cette carte de mars dernier, le Haut-Doubs n’est pas le secteur de la région à avoir été le plus arrosé, en mars.
mois sur la région, un quart des piézo mètres de notre sélection sont encore sur des niveaux inférieurs à la moyenne de cette période de l’année.” Cela peut concer ner des nappes profondes dont l’inertie est importante. Le mois de mars a néanmoins globale ment permis une recharge des nappes, avec une hausse du niveau des précipi tations. Mais pas partout. Le Doubs à hauteur de Pontarlier, par exemple, a été en déficit de pluviométrie le mois dernier. Contrairement aux apparences, seulement 77 % de pluie est tombée par
rapport à la normale, calculée sur une moyenne mensuelle entre les années 1991 et 2020. La nature karstique de notre sous-sol, rajoute aux incertitudes. “Partout, la nappe s’écoule horizontalement. Dans un milieu karstique, la vitesse d’écoulement de la nappe est de l’ordre de 200 à 300 mètres par heure. Ici, la nappe s’apparente donc presque à une rivière souterraine” note un spécialiste du Bureau recherche géologique et minière (B.R.G.M.). D’où la fragilité et l’instabilité des niveaux d’eau dans le Haut-Doubs. n J.-F.H.
Rush sur les récupérateurs d’eau Morteau Les ventes de récupérateurs d’eau, chez M. Bricolage ou Tout Faire-Serac, augmentent. Une tendance importante alors que les sécheresses semblent être de plus en plus récurrentes.
L a transition énergétique com mence au seuil de la maison. Et pour récupérer l’eau tombée du ciel, les récupérateurs d’eau sont essentiels. Ils permettent d’assurer une réserve bienvenue pour arroser un jardin ou bien laver une voiture. “Voilà deux ans que nous avons une demande impor tante en récupérateurs d’eau” confirme Alexandre Faivre, gérant des magasins M. Bricolage à Morteau et Pontarlier. “L’hyper sensibilisation des médias au
phénomène de sécheresse a même créé une pénurie de récupérateurs d’eau entre mai et juillet 2023. Nous avons eu énor
10 d’entre eux représentent le cœur du marché et sont disponibles en magasins. Ces modèles ont une capacité de 12 litres
mément de mal à nous appro visionner.” Un souci qui ne se reproduira pas cette année. “Nous pensons que c’est une tendance de fond alors nous proposons des
à 1 000 litres, un prix variant de 59 euros à 250 euros, et tous les types d’habitats (mai son ou appartement) ont la possibilité de s’équiper. Les clients y voient une
Pas de problème d’approvisionnement cette année.
récupérateurs d’eau dans toutes nos com munications et publications.” L’enseigne propose de nombreux modèles, mais 8 à
source d’économie. Que ce soit pour ali menter un nettoyeur haute pression ou pour de multiples autres utilisations, le récupérateur est la solution. “Les pouvoirs publics interdisent parfois d’arroser” poursuit Alexandre Faivre. “Donc avoir un récupérateur d’eau est une solution adaptée.” Niveau chiffres de vente, l’année semble bien embarquée. “Elle se présente bien car nous n’avons pas eu de problèmes d’approvisionnement. Les fabricants ont augmenté les cadences de production.” Ils se sont mis au diapason. “Nos clients sont de plus en plus sensibilisés au pro blème du changement climatique” conclut Alexandre Faivre. “Ils ont pris conscience de la rareté de l’eau. De notre côté, nous les guidons au niveau technique sur la manière d’opérer pour bien raccorder le récupérateur d’eau au chéneau.” L’adap tation au changement climatique est l’af faire de tous. Au magasin Tout faire-Serac de Morteau, Xavier Billod, aussi, constate l’augmen tation des ventes de récupérateurs d’eau depuis plusieurs années. “Le déclic s’est
Le gérant de M. Bricolage Alexandre Faivre est satisfait de l’approvisionnement en récupéra teurs d’eau de son enseigne.
Zoom Il existe deux catégories de récupérateurs d’eau de pluie : l horssol : ils s’installent directement en descente de gouttière ou de chéneau pour récupérer l’eau de pluie tombée du toit et fonctionnent avec un simple robinet. l les cuves à enterrer : plus volumi neuses, elles nécessitent une pompe pour fonctionner. En plus de servir à arroser le jardin ou laver sa voiture, l’eau récoltée peut aussi servir à alimenter la chasse d’eau des W.-C. ou même le lave-linge, à condition de la filtrer et de l’acheminer grâce à un circuit strictement indépendant du réseau d’eau potable.
fait en 2019 où nous en avons vendu 5 fois plus que les années précédentes” rap pelle le dirigeant. “Depuis, c’est plus 15 % tous les ans.” L’enseigne propose une vingtaine de modèles, de 5 000 à 20 000 litres en béton ou plastique, dont le prix varie de 350 à 2 000 euros. Beaucoup sont très décorés pour s’intégrer parfaitement au mobilier de jardin. “Une de nos particularités est qu’ils sont tous traités anti-U.V., ce qui fait que l’eau récupérée ne risque pas de tourner en vase.” n A.A.
Xavier Billod, le dirigeant de Tout Faire-Serac, constate 15 % d’augmentation des ventes de récupérateurs d’eau chaque année.
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