Journal C'est à dire 305 - Mai 2024
VAL DE MORTEAU
Un cycle mémoriel dédié aux passeurs du Val de Morteau Histoire
Jusqu’au 1 er juin, le Comité du Souvenir Français du Val de Morteau et du Saugeais organise des conférences, cérémonies et visites guidées pour rendre hommage à ces résistants méconnus qu’étaient les passeurs du Haut-Doubs. Les historiens, comme Jean-Michel Blanchot, ont encore devant eux un long travail de recherches à effectuer pour établir la vérité sur ces individus aux parcours si différents.
L ouis André, Georges Beuret, Michel Vuille quez… Sur les treize passeurs actifs dans le Val de Morteau entre 1940 et 1944, seulement neuf sont revenus des camps de concen tration où ils avaient été dépor tés. Un premier hommage leur avait été rendu, en octobre 2022, avec l’inauguration d’une stèle érigée par le Comité du Souvenir Français du Val de Morteau et du Saugeais, et d’un sentier, tra versant la frontière franco
suisse, baptisé du nom d’un tru culent résistant franc-comtois. “Michel Hollard, le fondateur de l’important mouvement résis tant A.G.I.R., a passé 98 fois la frontière pour assurer le passage de clandestins, mais aussi et surtout pour transmettre des renseignements à l’ambassade britannique, à Berne, permettant par exemple de connaître l’exis tence des rampes de lancement des fusées V 1” , explique Jean Michel Blanchot, le président du Comité du Souvenir Français
du Val de Morteau et du Sau geais. Michel Hollard n’est cependant pas le seul à mériter tous les honneurs. À l’occasion du Cycle mémoriel dédié aux passeurs du Val de Morteau, programmé jusqu’au 1 er juin, une plaque a été dévoilée le 8 mai à l’intention de Roger Cuenot, lui aussi membre du groupe A.G.I.R. et décédé au camp de Dora. “Ses conditions de vie dans ce camp de concen tration, qui était destiné à la fabrication de fusées V 2, étaient très difficiles. Son passé de résis tant-passeur avait été quelque peu oublié dans son village natal, 80 ans après son décès”, rappelle Jean-Michel Blanchot, qui a col laboré avec le maire de La Che nalotte, Dimitri Coulouvrat, pour faire la lumière sur cet homme de l’ombre. Des histo riens passionnés, comme Lau rent Thiery, et des guides confé renciers distilleront tout au long de ce Cycle mémoriel les der nières informations issues d’ar chives et de témoignages sur les passeurs du Haut-Doubs. En pleine occupation allemande, alors que la frontière avec la Suisse fait partie de la zone interdite, la Résistance, par l’en tremise des filières de passeurs,
Deux ans après l’ouverture du sentier Michel Hollard et l’inauguration de la stèle des passeurs, les autorités locales déposeront une gerbe en hommage à ces figures de la résistance au nazisme.
Ses propos seront complétés le lendemain par Gisèle Tuaillon Nasse, romancière férue d’his toire et autrice des Passagers de l’Aube, qui a reçu le prix Mar cel-Aymé en 2009. À côté de ces séminaires, une cérémonie sera organisée à la stèle des passeurs du Val de Morteau, suivie par un dépôt de gerbes et un repas convivial à l’auberge du Mont Châteleu, le 1 er juin. Pour Jean-Michel Blanchot, les connaissances encore partielles sur les résis tants-passeurs du Haut-Doubs démontrent que les recherches sur ce sujet sont “un chantier pour l’avenir.” n R.G.
seur d’histoire au lycée Edgar Faure rappelle aussi le rôle clé joué, durant la Seconde Guerre mondiale, par la Suisse, véritable “plaque tournante activités d’es pionnage des Alliés.” Pour évoquer l’impor tance stratégique de la frontière franco suisse, le Comité du Souvenir Français du Val de Morteau et du Saugeais a invité l’his torien helvète Chris tian Rossé, spécialiste des ren seignements helvétique entre 1939 et 1945, qui animera une conférence à Morteau, le 31 mai, dans le cadre du Cycle mémoriel dédié aux passeurs.
parvient à faire transiter des renseignements militaires, à exfiltrer des aviateurs alliés, à préserver des jeunes Français du S.T.O. et à sauver 200 familles juives, au nez et à la barbe des
soldats de Hitler. “Les passeurs, qui prati quaient souvent la contrebande, connais saient très bien le ter rain, à la différence des Allemands. Ils ont bénéficié également
“Les passeurs ont bénéficié de la bienveillance
La figure de Roger Cuenot, passeur du Val de Morteau, a été commémorée
de certains habitants.”
de la bienveillance et de la com plicité de nombreux habitants, comme Paul Cuenot qui a accueilli dans sa ferme Michel Hollard” , note Jean-Michel Blan chot. Celui qui est aussi profes
le 8mai à l’occasion duCycle mémoriel.
“La médiation permet de renouer le dialogue” Grand’Combe-Châteleu Cette enseignante en lycée professionnel exerce aussi en tant que médiatrice familiale diplômée d’État. Elle a récemment ouvert son propre cabinet à Grand’Combe-Châteleu pour recevoir les personnes souhaitant régler des litiges familiaux sans passer par la case judiciaire.
Annie Faivre, médiatrice à Grand’Combe Châteleu, officie en présentiel et en visio, sur demande.
des médiateurs les plus proches. Pour ma part, je suis assermentée au tribunal de Besançon. Pour que la médiation ait lieu, il faut néanmoins que toutes les personnes concernées soient d’accord. Même pendant l’entrevue, l’une des par ties peut décider de tout arrêter si elle ne se sent pas bien” , précise Annie. Lors de l’entretien préalable, d’une durée de 1 h 30 à 2 heures, la médiatrice fami liale pose les bases avec les personnes ayant fait appel à ses services. Ces der niers présentent leur situation person nelle, ce qui permet à la médiatrice de préparer les futures discussions et de proposer un prix pour chaque séance. “J’adapte les tarifs en fonction de leurs situations financières. Je souhaite que l’argent ne soit pas un frein à la média tion” , insiste-t-elle. “La médiation permet d’installer tout le monde autour de la table, de mettre à l’aise les gens, de délier les langues et de renouer le dialogue entre les parties. Les personnes qui prennent rendez-vous rapidement évitent les situations enkys tées” , souligne Annie Faivre. Si chaque médiation est “unique” , les histoires de gardes partagées, de scolarité des enfants et de finances reviennent régu lièrement sur la table. “Je ne fais pas de l’audition de l’enfant, mais j’écoute la parole des adolescents qui ont reçu l’autorisation de leurs parents pour s’exprimer. Je peux accueillir parents et enfants lors d’une même séance pour confronter leurs points de vue et tenter
C onfidentialité, impartialité, sincérité et transparence sont ses maîtres mots : Annie Fai vre n’est ni psychologue ni avocate. “Je ne fais pas de la thérapie et mon rôle n’est pas celui d’un juge” , explique celle qui est effectivement médiatrice familiale, diplômée d’État
médiation avec des personnes victimes de violences conjugales parce que les personnes ne se sentent souvent pas libres de s’exprimer dans ce cas” ,expose t-elle. Après avoir exercé cette profession au sein d’une association affiliée à la C.A.F., à Pontarlier, Annie Faivre s’est mise à
en 2008, à côté de son métier d’enseignante en lycée profes sionnel. La médiation familiale, què saco? “C’est un espace d’écoute dans lequel les membres d’une famille peuvent discuter serei
son compte depuis peu, l’en seignante à mi-temps ayant implanté son cabinet sur sa terre natale, à Grand’Combe Châteleu, juste à côté de la mairie. Ses clients, souvent divorcés ou envisageant de
Les situations de divorce sont fré
quentes en médiation.
de rendre leur quotidien plus vivable, détaille l’enseignante. Mon objectif est aussi de conseiller les parents pour qu’ils soient de bons exemples pour leurs enfants. Je peux leur proposer tout sim plement d’ajouter une formule de poli tesse dans les S.M.S. qu’ils s’envoient, même si c’est parfois difficile de bien
se parler quand on est séparés.” Du fait de ces situations familiales mêlant plusieurs domaines, la média trice est constamment en lien avec des associations, des avocats, des notaires, des psychologues ou des assistances sociales. n R.G.
nement, sans s’interrompre, pour garder des rapports cordiaux dans le cadre d’un divorce en réflexion ou déjà acté, par exemple. Mais aussi dans toutes les situations conflictuelles qui peuvent secouer une famille, comme une trans mission de patrimoine, un litige avec un E.H.P.AD., etc. Je ne fais pas de
prendre cette décision lourde de consé quences pour leurs enfants, peuvent se rapprocher d’elle, pour un premier entretien, soit spontanément, soit par la voie judiciaire. “Un juge des enfants ou un juge des tutelles peut décider d’orienter des personnes vers un média teur familial. Le juge dispose d’une liste
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