Journal C'est à dire 301 - Janvier 2024

VALDAHON - PIERREFONTAINE

Du rififi à la résidence autonomie Valdahon

nombreux habitants stupéfaits de la décision qui doit entrer en vigueur le 1 er février. “Onnous dit qu’il y a un déficit de 120 000 euros qu’il faut combler” détaille Léon Bessot. “Maismême s’il en est indépendant, sur un budget communal de plusieurs millions, ce n’est pas grand-chose. Par contre, cette suppression entraînera des difficultés pour les personnes en déambulateur qui ne peuvent pas se déplacer pour réchauffer leurs repas. Sans parler du côté social qui est délaissé. C’est du mépris envers nos anciens qui sont inquiets pour leur futur bien-être.”

Léon Bessot, ancien maire de Valdahon, et plusieurs Val dahonnais contestent la suppression du repas du midi du foyer-logement Denise Viennet. Trente-cinq résidents sont concernés.

D éfendre les personnes âgées qui n’ont pas la possibilité de se défen dre. Depuis 2016, Léon Bessot, ancien maire de Valda hon entre 1995 et 2014, anime bénévolement chaque mois un groupe de lecture aux personnes de la résidence autonomie Denise Viennet qui le souhaitent. Aujourd’hui, c’est en soutien des résidents qu’il conteste une déci

sion prise par le C.C.A.S. de la commune de Valdahon, le 12 décembre dernier, de suppri mer pour des raisons financières (hausse du prix de l’électricité… ), l’organisation du repas de midi pour les résidents du foyer-loge ment Denise Viennet. Une sup pression contestée, pas seule ment par l’ancien maire, mais aussi par un collectif de Valda honnais actifs soutenu par de

La suppression du repas du midi pour les résidents est programmée pour le 1 er février.

Et pour Léon Bessot, pas ques tion d’aller plus loin. Discuter du sujet avec l’équipe municipale alors que selon lui les résidents ont été mis devant le fait accom pli, il ne veut même pas en enten dre parler. “Je connais les contraintes budgétaires” poursuit l’ancien maire. “D’un point de vue juridique, la mairie est dans son droit, il n’est pas obligatoire pour une telle structure de fournir le repas de midi. Le problème est que le changement de cap de la direction est brutal. Il aurait fallu réunir les personnes âgées et leur expliquer qu’il aurait pu y avoir une augmentation des tarifs mensuels. Mais de là à sup primer les repas. Il y a deux per

décision. Mais ils ont peur de dire leur réprobation, peur aussi d’exprimer leurs inquiétudes.” Et au-delà du cas de cette sup pression de repas, Léon Bessot et ses soutiens craignent une suppression à moyen terme du foyer-logement au profit d’un E.H.P.A.D. “On se demande s’il y a une réelle volonté de main tenir cette résidence autonomie. Il y a certes des économies à faire au niveau du budget communal mais pas de façon si brutale” conclut l’ancien maire. Une ren contre avec la maire de Valdahon Sylvie Le Hir a été demandée et elle est espérée d’ici le 15 jan vier. n A.A.

sonnes à temps plein qui ont été licenciées en cuisine, une à temps partiel. Le C.C.A.S. nous dit qu’un traiteur a été trouvé mais nous, on demande : qui dresse la table, la nettoie, qui assure le service des repas aux résidents, la récep tion des repas assurés par le trai teur, le réchauffage des plats au micro-ondes, qui accompagnera les personnes à mobilité réduite ? Dans ce dossier, le côté humain doit l’emporter sur le côté finan cier. On va investir dans une salle des fêtes à 3 ou 4 millions, une refonte de la traversée de Valda hon qui coûtera 2 à 3 millions, mais on supprime le repas de midi de nos aînés… Les résidents ne sont pas d’accord avec cette

Dominique et Pierre Girard font partie du collectif de Valdahonnais qui contestent le projet aux côtés de Léon Bessot.

SAN T É

Polyclinique de Franche-Comté

Chirurgie de l’obésité : de plus en plus de patients accueillis Plus de 250 interventions par an sont réalisées au sein de l’établissement de santé privé bisontin, qui a développé un centre d’excellence en chirurgie de l’obésité.

S urtout connue pour sa mater nité et ses activités de chirurgie, la Polyclinique de Franche Comté s’est fait aussi une spé cialité de la prise en charge de l’obésité. On le sait peu, mais elle développe, depuis 2020, tout un parcours pré et post-opératoire autour de cette patho logie sociétale, “qui est une maladie chronique, reconnue et remboursée” , comorbidités associées diminuent après la chirurgie (diabète, hypertension, apnée du sommeil…). Derrière, les patients n’ont souvent plus besoin d’être appareillés ou traités” , souligne-t-elle. “Mais ce n’est bien sûr pas une chirurgie miracle et ça ne s’arrête pas à l’opération. Si la perte de poids est mécaniquement là, il faut qu’elle soit accompagnée de changement de comportements alimen taires et d’activités physiques, pour s’inscrire sur le long terme. D’où l’im rappelle le D r Lamyaa Fahdi, médecin généraliste, et dont les bénéfices de la chirurgie ont été largement prouvés. “On voit bien que toutes les

peutique postopératoire - en plus du parcours habituel. Ce qui expliquerait les sollicitations de plus en plus nombreuses. Des patients des quatre coins de la région font le déplacement pour en bénéficier. De 150 interventions par an avant le Covid, la Polyclinique serait passée aujourd’hui à plus de 250. “On reçoit des personnes âgées de 30 à 60 ans, souffrant parfois d’obésité morbide et pour lesquels le seul traitement efficace et à long terme est la chirurgie” , note leD r Fahdi.Différentes techniques sont employées (by-pass, sleeve, anneau ou ballon gastrique…). Bien sûr, l’aug mentation parallèle du taux d’obésité amène “mécaniquement un plus grand nombre de patients” , tempère le D r Mer coli, qui voit toutefois dans “la struc turation proposée ici” , une raison à cette forte activité. La Polyclinique a d’ailleurs été renou velée centre de référence et a reçu le certificat d’excellence au niveau national (S.O.F.F.C.O.M.M.) en cette fin 2023. Une reconnaissance associée à ses

portance du suivi.” Ici, on a en moyenne six mois à un an de suivi pré-opératoire. Une étape qui inclut la consultation de nombreux spé cialistes (endocrinologue, cardiologue, pneumologue, anesthésiste…), facilitée par la mise en place d’une équipe plu ridisciplinaire. “On travaille tous en synergie. Notre but est d’être un centre de recours régional, tant au niveau chi journée en hôpital de jour sont notam ment dédiées à la préparation de cette chirurgie bariatrique et à la prise en charge globale de l’obésité. Différentes consultations sont aussi réunies en une même séance (médical, diététique, psychologue et infirmière). “L’objectif est d’avoir une prise en charge la plus globale possible et facilitée pour le patient.” Le suivi après chirurgie est tout aussi important et se complète, ici, par des séances d’éducation théra rurgical que du suivi médical” , précise le D r Henry Mercoli, l’un des trois chirurgiens mobilisés sur ces interven tions.Des séances à la demi

L’équipe pluridiscipli naire reçoit des patients des quatre coins de la région.

“Ça ne s’arrête pas à l’opération.”

actions parallèles de recherche et d’in novation. “On a la chance d’être inclus dans une étude nationale, dans le cadre d’un programme hospitalier de recherche clinique (P.H.R.C.), pour évaluer la tech nique prometteuse de bipartition (une dérivation de l’intestin associé à une sleeve)” , précise le D r Mercoli. De nouveaux traitements médicamen teux (G.L.P. 1), validés par la Haute autorité de santé, ont également déjà pu être proposés à 75 patients locaux

(souvent utilisés soit en cas de contre indications chirurgicales, soit pour éviter une chirurgie de révision ou pour faire perdre du poids avant l’opéra tion). L’établissement vient, aussi, de s’équiper d’un nouvel assistant robotique, Moon Surgical, permettant de faciliter les chirurgies mini-invasives et de l’obésité. Il est l’un des deux premiers sites pilotes européens à disposer de ce système. n

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