Journal C'est à dire 301 - Janvier 2024

PLATEAU DE MAÎCHE

“L’Atelier Gris Bleu” rénove et magnifie les meubles anciens Belvoir Michel Glardon vit et travaille au village, en contrebas du château de Belvoir. Il redonne vie à des meubles anciens et perpétue le métier de peintre en lettres.

L’ homme est connu pour son engagement asso ciatif au service de son village et plus généra lement de la Communauté de Communes du Pays de Sancey Belleherbe. C’est dans une de ces vieilles demeures restaurées de Belvoir qu’il a établi “l’Atelier Gris Bleu”. “Dans ma jeunesse, j’ai suivi des formations de peintre en décor et en lettres” , confie-t-il.

Le peintre en lettres a connu ses heures de gloire au siècle dernier en concevant et réalisant les panonceaux pour les commerces. “Il est évident , cette activité n’est plus compétitive face aux lettres découpées et collées, mais de plus en plus de magasins ou de gîtes, sensibles à cet artisanat, passent commande pour leurs enseignes” , constate Michel Glardon. Ils ne sont plus que deux dans le dépar

tement à réaliser ce travail ingrat, sans pochoir et à main levée. Regard affûté et tremblement interdit, il faut des années de pra tique pour en maîtriser la tech nique. Quant à lui, le peintre en décor, réalise des œuvres en trompe-l’œil ou imite des maté riaux comme le bois ou le mar bre. La vague des meubles patinés remonte à une dizaine d’années.

fabrication de feutre pour les cha peaux et la peau à celle de la pein ture. Ces produits naturels sont plus salissants et nécessitent un travail méticuleux pour durer dans le temps. Le bois doit être correctement décapé, peint puis protégé par un vernis ou une cire. “Je privilégie la cire d’abeille qui donne un effet plus joli et permet de réaliser de très belles patines de vieillissement” , ajoute Michel Glardon. Ce matériau est mélangé

“Les gens héritaient des meubles de la grand-mère qu’ils souhai taient garder. Mais ils étaient trop foncés et ils voulaient qu’ils aient une autre allure” , se souvient-il. Il reprend donc des meubles anciens ou plus récents, qu’il décape et qu’il patine grâce à des peintures qu’il produit lui-même. Sa technique remonte au XVIII ème siècle. “Une base de colle de caséine (issue du lait) ou de peau de lapin très bien adaptée au bois, du blanc

de Meudon (craie en poudre) pour ajouter de la matière au mélange, une coloration à base de pigments naturel et le tour est joué” , note l’artisan insistant sur l’aspect éco logique de ses produits. Jusque dans les années 1950, avant l’arrivée des produits indus triels, ces marchands de peaux de lapin, pionniers de l’économie circulaire, sillonnaient villes et campagnes pour collecter ces res sources. Le pelage servait à la

Une peinture en décor sur un coffret entièrement réalisée à lamain par l’artiste.

Le groupe Œrlikon entend peser sur le marché de la sous-traitance du luxe Maîche

C’ est en 2021, qu’Œrlikon a racheté la société Cœurdor et ses trois sites (un à Maîche et deux à Mami rolle). Depuis 70 ans, l’entreprise s’at tache à la conception, la fabrication et C’est à l’occasion de la fête de Noël et de la remise de médailles du travail que les nouveaux diri geants ont tracé les contours de leur future stratégie.

au traitement de surface de pièces métalliques. Le groupe suisse confirmait ainsi son intérêt dans le monde de la sous-traitance du luxe avec des ambi tions affirmées. “Nous comptons plus de 13 000 salariés répartis sur 207 sites dans 37 pays, avec un chiffre d’affaires consolidé de 2,9 milliards de francs suisses en 2022. J’ai rejoint “Œrlikon Luxury”, à la tête de la stratégie et du développement, il y a six mois” , indique Renato Usoni, président de cette nou velle entité. Cet ingénieur de formation était à la tête du “Riri Group” à Men

drisio (Suisse), également racheté par le groupe. Les unités de production situées en France, Suisse, Italie et Por tugal servent ainsi les principaux mar chés (France et Italie représentant le plus gros potentiel). “Quelle que soit la marque que vous citiez dans le domaine des accessoires de haut de gamme, de la maroquinerie et de la bijouterie fan taisie de luxe, elle est notre cliente” , constate Renato Usoni. Venue du siège en juin dernier, Katha rina Rick a pris en charge la direction des opérations françaises. “C’est la pre mière fois que j’y travaille et j’ai trouvé l’ambiance fantastique. Nous avons une entreprise avec une technologie de pre mier plan et nous continuerons à donner la priorité à l’innovation, au bénéfice de nos clients dans le domaine du luxe” , assure-t-elle. C’est avec confiance qu’elle voit l’avenir, d’autant plus que son groupe a le pouvoir et les ressources pour investir fortement dans ce secteur. “La Franche-Comté est un réel centre de compé tences pour notre entreprise résolument européenne” , poursuit-elle. Dans le contexte actuel de plein-emploi et des annonces récentes d’arrivées ou d’extensions de nouvelles entreprises, les dirigeants sont bien conscients de l’importance du facteur humain. “Le bien-être au travail est devenu incon tournable et prime même sur les condi

Renato Usini, président d’Œrlikon Luxury Group, Katharina Rick, directrice Générale, et Guillaume Bellanger, directeur des ressources humaines (de droite à gauche).

de temps avec leurs enfants et d’éco nomiser sur le coût de leur garde. “La politique du groupe est de fidéliser les talents et de donner aux gens de la visi bilité sur leur plan de carrière” ,détaille M. Bellanger. Formation et promotion interne sont donc les futurs piliers de la politique sociale. Tous les collaborateurs s’étaient réunis à la salle de l’Union à Maîche, en présence du maire Régis Ligier, pour une belle fête de Noël. Ils se sont tous vus remettre un blouson en fourrure polaire aux couleurs du groupe et une médaille du travail a récompensé les longues carrières de 61 salariés. Notre territoire a décidément bien négocié le virage de la mono-industrie horlogère, sachant attirer des acteurs puissants, séduits par une main-d’œuvre haute ment qualifiée. n Ph.D.

tions financières déjà attractives que nous mettons en place progressivement. Si nous voulons développer un sentiment d’appartenance au groupe “Œrlikon Luxury”, alors nous devons donner à nos collaborateurs toutes les raisons

d’y rester” , note Guillaume Bellanger, directeur des res sources humaines, lui aussi récemment arrivé sur le site. L’entreprise doit aujourd’hui faire face à un gros renouvel lement de ses 165 collabora

Les dirigeants ont donné la priorité à l’innovation.

teurs, dont la grande majorité sont des femmes. “Il faut créer un meilleur rap port entre vie professionnelle et person nelle. Le télé-travail est une solution que nous privilégions quand c’est pos sible” , poursuit-il. C’est aussi vers une plus grande flexi bilité des horaires que la société s’est tournée, afin d’offrir aux mamans plus

Katharina Rick remet une médaille du travail à Brigitte Chardon pour ses 40 années au service de l’entreprise.

Made with FlippingBook - Share PDF online