Journal C'est à dire 299 - Novembre 2023

LA PAGE DU FRONTALIER

Le rôle essentiel des soignants frontaliers dans le système de santé suisse Santé 2 500 aides-soignantes et infirmières de l’Arc jurassien français travaillent en Suisse, soit 16 % de l’ensemble des soignants. Leur nombre a presque doublé au cours e la dernière décennie. Éclairage statistique.

Flux de personnel soignant de l’E.P.C.I. de résidence en France vers les quatre cantons suisses (source O.S.T.A.J.).

L’ observatoire statis tique transfrontalier de l’Arc jurassien franco-suisse (O.S.T.A.J.) a passé au peigne fin la population des soignants sur un territoire englobant la Franche-Comté (en excluant la Haute-Saône) et les cantons de Berne, Neuchâtel, Vaud et du Jura. Ce territoire compte 58 000

soignants actifs, principalement des infirmiers. Trois soignants sur quatre résident côté suisse dont la grande majorité dans les cantons de Berne et de Vaud. L’Arc jurassien compte 19 soi gnants pour 1 000 habitants en 2020, dépassant les moyennes nationales des deux côtés de la frontière. Cette densité est plus élevée côté suisse, 20 soignants

pour 1 000 habitants, alors qu’elle est de 16 soignants pour 1 000 habitants côté français tout en étant aussi plus hété rogène. Cette densité a été ren forcée par l’augmentation glo bale de 3 % du nombre de soignants par an entre 2010 et 2020. Sur une décennie, cette évolution représente en tout 15 000 postes de soignants sup plémentaires. La croissance est plus prononcée côté suisse, 3,2 % par an contre 2,4 % côté français. Dans l’Arc jurassien, comme partout ail leurs, le personnel soignant rési dant est très largement féminin, atteignant quasiment neuf soi gnants sur dix. À noter que la proportion d’hommes dans ces métiers tend à augmenter en France comme en Suisse. En 2020, près d’un quart des soi gnants de l’Arc jurassien a moins de 30 ans tandis que seulement 6 % ont plus de 60 ans. Globa lement, l’âge moyen du person nel soignant résident dans l’Arc jurassien est de 40 ans côté fran çais et 42 ans côté suisse. 95 % des soignants de l’Arc jurassien résident et travaillent sur ce

frontaliers de l’Arc jurassien suisse. Cette proportion est de 17 % dans le canton de Vaud, 33 % dans le canton de Neuchâ tel et 40 % dans le canton du Jura. Selon l’étude de l’O.S.T.A.J., en plus des 2 500 frontaliers rési dents dans l’Arc jurassien fran çais, l’Arc jurassien suisse accueille un nombre significatif de soignants originaires de la région Rhône-Alpes (1 500 fron taliers) , de la région Grand Est (250 frontaliers) et d’autres régions françaises. Au total, 4 500 frontaliers soignants tra vaillent dans l’Arc jurassien suisse au premier trimestre 2023 dont 79 % sont des femmes. La répartition géographique selon le lieu de travail montre une concentration marquée des soignants frontaliers au sein du

canton de Vaud où près de six frontaliers sur 10 exercent leur métier. De même, le canton de Neuchâtel accueille 1 100 fron taliers dont la quasi-totalité réside dans l’Arc jurassien fran çais. On dénombre 600 soignants frontaliers dans le Jura qui vien nent pour l’essentiel du Doubs et du Territoire-de-Belfort. Une centaine seulement sont actifs dans le canton de Berne. En termes de secteur d’activité, plus de la moitié des frontaliers travaillent dans les activités hospitalières (54 %) tandis que 28 % sont employés dans le sec teur de l’hébergement médico social et social. Cette répartition varie selon les cantons, avec une forte représentation des activités hospitalières dans les cantons de Neuchâtel et du Jura. n F.C. Quelques comparaisons franco-suisses La gestion du nordique en France, assu rée par les communes et communautés de communes, est notablement plus pro fessionnelle qu’en Suisse, avec des exceptions pour les petits sites nordiques gérés d’une manière associative. En Suisse d’une manière générale, la gestion est plutôt associative avec des bénévoles. Seul le traçage et, parfois, la vente de vignettes sont professionnalisés. Le tourisme nordique est beaucoup plus important en France. Au niveau de la compétition, le dynamisme se trouve également du côté français. Tous les vil lages ont un ski-club avec de nombreux jeunes pratiquants, ce qui est loin d’être le cas en Suisse. La fameuse Transju rassienne draine près de 4 000 skieurs contre 600 à 700 pour la Mara en Suisse. Et si l’on parle de biathlon, la différence est encore plus grande avec trois infra structures performantes en France : Arçon, les Tuffes et les Plans d’Hotonnes tandis qu’il n’y a rien en Suisse. n de signaler Jean-Luc Girod. La brochure est disponible dans les offices de tourisme, les magasins de sport et dans les différents centres nor diques. Il est également possible de la consulter en ligne sur le site www.espa cenordiquejurassien.com n F.C.

territoire. En revanche, la mobilité des soi gnants suisses est plus res treinte que celle de leurs homo logues français. Environ 16 % des soignants de l’Arc jurassien français travaillent en Suisse. Cette importante mobilité trans frontalière des soignants du côté français en dépit des contraintes liées à la pénibilité de leur métier reflète aussi les difficultés de recrutement observées des deux côtés de la frontière, dans un contexte de différence de salaires important. La densité de soignants fronta liers varie d’un département à l’autre. Cette proportion est de 21,4 % dans le Doubs, 12,3 % dans le Territoire-de-Belfort et 6,1 % dans le Jura. Les fronta liers soignants représentent 11 % de l’ensemble des soignants

Nombre et part des soignants frontaliers selon leur

département de résidence et leur district de travail (1 er trimestre 2023).

Le plus grand domaine nordique d’Europe centrale fête ses trente ans de réciprocité Ski nordique Romandie Ski de Fond et l’Espace Nordique Jurassien, les deux asso ciations faîtières regroupant les sites nordiques jurassiens ont célébré les 30 ans de réciprocité franco-suisse permettant aux uns et aux autres d’aller skier chez le voisin sans frais supplémentaires.

Lemassif duJura franco-suisse est un véritable paradis des activités nordiques (photo L. Cheviet).

A vec 3 300 km de piste et 1 500 km d’itinéraires raquettes, le massif du Jura franco-suisse est considéré comme le plus grand domaine nordique d’Europe centrale avec cette particu larité d’être traversé sur toute sa lon gueur par la Grande traversée du Jura français (G.T.J.) d’un côté et par la Tra versée du Jura Suisse (T.J.S.) de l’autre côté, ce qui constitue un atout non négli geable et unique pour la région. Les premiers accords ont été conclus il y a une trentaine d’années, entre la pionnière Claude Putallaz alors pré sidente de Romandie Ski de Fond (R.S.F.) et les responsables de l’Espace Nordique Jurassien (E.N.J.). Ainsi les détenteurs d’un pass suisse ou français avaient la gratuité de l’autre côté de la frontière. Dès la saison 2002-2003, la réciprocité est totale dans sa forme actuelle. Plus

S’évader sur les pistes du massif juras sien rime aussi avec un certain savoir vivre et respect de la nature. Comme le rappellent les slogans “À chacun sa trace” côté suisse, et “Ensemble, gardons, l’esprit nordique” côté français. Utile sur l’avant-dernière page, la carte synop tique des accès en transports collectifs aux différents sites nordiques de l’Arc jurassien : train, bus, covoiturage. “Pour réaliser cette brochure, on a été soutenu par l’organisme de coopération trans frontalière Arcjurassien.org qui fédère les cantons de Berne, du Jura, de Neu châtel et de Vaud, la région Bourgogne Franche-Comté et la Préfecture de Région Bourgogne-Franche-Comté. On a bénéficié d’un financement attribué dans le cadre du Fonds de soutien aux petits projets transfrontaliers. Cette aide est proposée aux initiateurs de coopé rations locales dans le domaine du vivre ensemble transfrontalier” , n’oublie pas

tard, il a été créé une réciprocité favo rable aux touristes avec les cartes jour nalières, sans oublier la fameuse réci procité “skis aux pieds” pour le détenteur d’une carte journalière. Cette réciprocité journalière fonctionne sur la dizaine de boucles de fond ou de raquettes qui traversent la frontière. Du côté du Haut-Doubs horloger, on en trouve sur les secteurs Gardot-La Brévine ou Hauterive-la-Fresse-Les Cernets. Chaque année, des représen tants de l’E.N.J. et de R.S.F. se retrou vent pour établir le bilan de la récipro cité en analysant par exemple les éventuels problèmes dus à l’écart de prix, échanger sur les modes de gestion et ratifier les accords pour l’année sui vante. Ceux de la saison 2023-2024 ont été signés le 31 octobre dernier à La Cure dans le fameux hôtel-restaurant L’Ar bézie qui a la particularité de chevau

cher la frontière. Pour fêter ces trente années de belles collaborations, R.S.F. et l’E.N.J. ont réalisé une brochure qui recense les 84 sites nordiques de l’Arc jurassien. “On retrouve dans ce livret la présentation des accords de réciprocité et des associations E.N.J. et R.S.F. Les différents secteurs nordiques font l’objet de fiches descriptives détaillant les alti tudes, les sites, les pistes de ski, raquettes, traîneaux, multi-activités, espaces ludiques, pistes éclairées. On présente aussi les services disponibles : école de ski, salle hors sac, présence de webcam, locations de matériel” , explique Jean Luc Girod, membre du conseil d’admi nistration de l’E.N.J. Une carte dépliable permet de situer les secteurs nordiques, les tracés de la G.T.J., de la T.J.S. Diverses informations figurent aussi en fin de livret sur l’accès payant des pistes de fond, les infos neige, les secours et le respect des pistes.

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