Journal C'est à dire 298 - Octobre 2023

PLATEAU DE MAÎCHE

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“Poussières et agriculture : comment protéger sa santé ?” Bonnétage Le Parc naturel Régional (P.N.R.) du Doubs Horloger, la Mutualité Sociale Agricole (M.S.A.) et l’Association Santé Éducation et Prévention sur les Territoires (A.S.E.P.T.) lancent une campagne d’information.

Jérôme Cressier et Élie Lhomme dans leur bâtiment de Bonnétage. On distingue au plafond les distributeurs métalliques de paille traitée.

E n Franche-Comté, 8 à 12 % des 8200 actifs de la filière d’élevage bovin contractent chaque année une maladie res piratoire en lien avec leur acti vité. “Ici, les hivers sont longs et humides, et il y beaucoup de campagnols qui mettent de la terre dans la paille et la conta minent” , constate Emmanuel Faivre, président de l’A.S.E.P.T.

Plus on fauche court, plus on ramène de terre qui produit une quantité d’eau résiduelle impor tante pendant le séchage. Le R.E.P.R.A.N. (Réseau de Pathologies Respiratoires Agri coles National) recense 4 types ou groupes de maladies : pneu mopathies d’hypersensibilité, asthme, bronchite chronique et bronchopneumopathies. “La paille, le foin et les farines repré

sentent 90 % des expositions pro fessionnelles chez les éleveurs laitiers” , précise Jean-Michel Lornet, médecin du travail de l’organisme. “Le foin est récolté, séché et engrangé sans moisis sures. C’est pendant la phase de stockage que celles-ci se déve loppent” , ajoute-t-il. Dans 90 % des cas, l’origine des maladies est cette moisissure qui produit des spores se dépo sant dans les alvéoles au plus profond des poumons. “Notre but est d’arriver à déconstruire les idées reçues, d’aider ceux qui sont déjà malades à continuer de travailler et de faire en sorte que les autres ne le deviennent pas” , ajoute le praticien. “Beau coup considèrent qu’il est normal, lorsqu’on travaille dans une ferme, de tousser, d’être essouf flé… Ce n’est pas comme la cotte et les bottes, ça ne fait pas partie du pack!” , déplore-t-il. Les symptômes apparaissent en hiver et ont tendance à se réduire dès le printemps venu. Certains passent 10 ans sans en parler, mais d’année en année la maladie laisse des traces et

vrai que quand un agriculteur pense à la sienne, c’est surtout au niveau du physique (muscles, articulations, dos…) et pas for cément à celui de la contamina tion par des poussières” , ajoute Élie Lhomme. Outre ces avantages sanitaires non négligeables, cette machine permet d’optimiser l’alimenta tion du cheptel (quantitative ment et qualitativement) et de réduire l’utilisation du tracteur pour le transport des balles de foin dans l’étable, induisant une moindre pollution en gaz d’échappement. Le monde agri cole fait donc face à vrai risque professionnel, nécessitant une formation des hospitaliers, médecins traitants et spécia listes. n Ph.D.

fanage, récolte, stockage et dis tribution). “Nous avons pu inves tir dans un bâtiment moderne aux dernières normes et avons décidé de nous équiper d’une machine autrichienne Schauer de dépoussiérage” , note Jérôme

l’essoufflement s’installe. En conséquence ces pathologies, qui touchent majoritairement les hommes, ne sont détectées qu’en tre 45 et 55 ans. Parfois quelques petits change ments peuvent payer. L’utilisa

Cressier, associé avec son frère Simon et son neveu Élie du G.A.E.C. Lhomme-Cressier. Ils déposent des bottes de 350 kg dans un cais son qui coupe la paille, le mélange, la débar

tion systématique d’un vestiaire dédié, chez nos voisins suisses, est une solution efficace. Ils se changent systématique ment avant de rentrer chez eux évitant de transporter des élé

Dernier marché nocturne, le vendredi 1 er septembre !

rasse de la poussière par gravité et alimente la chaîne de distri bution aux animaux. 700 de kg de fourrage ainsi traités sont nécessaires quotidiennement aux 90 vaches et 60 veaux de l’exploitation. “L’objectif initial était la santé de nos vaches. C’est

ments polluants dans leur lieu de vie, nombre d’entre eux allant même jusqu’à disposer à la ferme d’une machine à laver. Le port du masque est également recommandé ainsi qu’une réflexion sur ses propres pra tiques professionnelles (fauche,

La machine de dépoussiérage avec son système de distribution.

Heureux comme des Suisses en France Cour-Saint-Maurice Le village de Cour-Saint-Maurice accueille depuis plusieurs années un couple originaire du canton de Neuchâtel. En quête d’une meilleure qualité de vie, ils ont définitivement posé leurs bagages au village.

l La Longeville Le Conseil départemental du Doubs a entamé le 16 octobre et pour une durée de quatre semaines des travaux de sécu risation d’un carrefour entre la voie verte Pontarlier-Gilley et un chemin agricole sur la com mune de La Longeville, au lieu dit les Auberges. Cette opération permettra la diminution des pentes situées au niveau de ce carrefour, et redonnera une continuité dans le tracé de la voie verte. De plus, un dispositif sera mis en place pour que cette zone ne soit plus empruntée par les bovins. Ces travaux consistent à libérer les emprises par débroussaillage, terrasser, créer un boviduc, remblayer et reconstruire la chaussée de la voie verte et du chemin agricole, et réaliser un nouveau tapis en enrobés. Ce chantier a été confié à l’entreprise Chopard Lallier pour un montant total de 110 000 euros. Cette opération nécessite une coupure totale de la circulation cyclable et pié tonne au niveau du chantier. La voie verte Pontarlier-Gilley sera donc inaccessible entre l’entrée du lieu-dit les Auberges et le parking situé le long de la R.D. 131. En bref…

O n dénombre un peu moins de 160 Mauri soises et Maurisois dans cette commune dont l’altitude moyenne ne dépasse pas 520 mètres, offrant un climat plus clément que les plateaux avoisinants. Le dernier lotissement est en cours de fini tion et les possibilités de nou dent de s’installer au village, attirés par les prix abordables du foncier et la bonne ambiance qui y règne. “Nous avions envie d’une belle maison individuelle et ce rêve était financièrement impossible à réaliser pour nous en Suisse” , constate Sylvio. “Mal gré le niveau des salaires, jamais on n’aurait eu la même qualité de vie qu’en France” , ajoute son épouse. Ils font partie de ce contingent velles parcelles se résu ment à quelques rares terrains privés. C’est en 2014 que Natha lie et Sylvio Romy déci

croissant d’Helvètes qui passent la frontière pour couler une pai sible retraite en France. Bien sûr, on les voit peut dans nos régions frontalières immédiates où le niveau de vie général n’est pas intéressant pour eux. Ils ont donc fait construire une jolie maison sur les hauteurs du vil lage. “Nous sommes reconnais démarches administratives assez compliquées” , ajoute Sylvio. En retraite depuis deux ans pour Monsieur, et un an pour Madame, ils ont expérimenté la vie de frontalier, se rendant quo tidiennement à leur travail dans le canton de Neuchâtel. Nathalie savoure sa retraite depuis cette année. “Nous avons été très bien accueillis en France et nous pre nons un plaisir énorme à vivre sans stress dans ce beau village” , sants à Yves-Marie Parent, le maire de la commune pour l’aide qu’il nous a apportée dans toutes ces

Un rêve irréalisable en Suisse.

Nathalie et Sylvio Romy, au bord de leur terrasse plongeant sur une nature paradisiaque.

au-delà de terres agricoles non constructibles, on aperçoit au début de la forêt, un groupe de chamois. “Il n’est pas rare qu’ils se mélangent aux chevreuils à certains moments de la journée. J’ai même aperçu récemment un cerf et un lynx” , s’enthou siasme Nathalie. “En venant ici, nous avons réalisé notre rêve” , concluent nos désormais retrai tés. n

sante-t-il. En effet les jeunes retraités ont bien l’intention de profiter longtemps de leur vie en France. Ils ont même repris une activité de transport scolaire pour la région. Nathalie et Sylvio au volant de leurs autocars “Mobigo” amènent les enfants de Cour-Saint-Mau rice et des villages environnants à Belleherbe et Maîche, matin et soir. Du haut de leur terrasse,

ajoute Nathalie. Son mari a déjà franchi le pas de la double natio nalité. “Il faut quand même avouer qu’en France les démarches administratives sont moins simples qu’en Suisse. Il m’a fallu trois ans pour obtenir la nationalité française” , pré cise-t-il, concédant que sa demande est tombée pendant la crise sanitaire. “Je peux dés ormais mourir en France” , plai

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