Journal C'est à dire 297 - Septembre 2023
VAL DE MORTEAU
C’est en 1923 que le grand-père d’Olivier Sauge, actuel gérant, crée l’entreprise dans la maison familiale de Derrière-le-Mont. De l’activité de charron à la fabrication de jouets en bois, et à la vente en ligne, Sauge Artisans du bois a su évoluer et rebondir pendant ce siècle d’existence. Montlebon Sauge Artisans du Bois, un fringant centenaire
1 923-2023, la date est sym bolique. L’entreprise Sauge Artisans du bois célèbre cette année ses 100 ans d’existence. Toujours installée dans la maison fami liale, elle s’est transmise de géné ration en génération et a su rebondir face aux aléas de la vie et de la société. Avec toujours comme cap le travail du bois. charron, artisan spécialiste du bois et du métal chargé de la fabrication de roues de charrette notamment. “Après la Seconde guerre mondiale, le métier de charron commence à disparaître, Émile Sauge se lance dans les caisses d’emballage pour les hor logers” , retrace son petit-fils Oli vier. Le Belmontois réalise éga lement des chaises d’église que Il y a 100 ans, Émile Sauge, grand-père d’Oli vier, le gérant actuel, lance son activité de
l’on retrouve encore aujourd’hui dans certains édifices. Sous l’as sise figure le tampon Émile Sauge. Dans les années 1960, le père d’Olivier, Gabriel et son oncle, Jean-Marie entrent dans l’en treprise. L’activité évolue et les artisans travaillent pour Cofreco, installée alors dans le Val de
Seigne Cuisine et habitat, tou jours installée aux Fontenelles ou encore Chabert-Duval implantée en Saône-et-Loire. “Dans les années 1980, l’entre prise fabriquait 10 000 tiroirs par mois et employait une dizaine de personnes” , souligne le gérant actuel. Seulement, à la fin de cette décennie, le marché du tiroir à bois décline au profit de celui des tiroirs métalliques. Les arti sans Sauge sont contraints de se séparer de leurs employés. En 1992, lorsqu’Olivier entre dans l’entreprise après l’école du bois de Mouchard et des études dans le commerce du bois, seuls son père et son oncle y tra vaillent encore. “Depuis de longue date, c’était évident de reprendre l’entreprise familiale” , estime Olivier. Immédiatement, il imprime sa marque en ouvrant la boutique en 1993. “L’activité était beaucoup en sous-traitance,
Olivier Sauge, petit-fils du fondateur, espère que l’activité continuera après lui.
la vente en ligne se développe, entre 3 000 et 4 000 colis sont envoyés par an. Quid de l’avenir alors que le massif du Jura ne compte plus qu’une soixantaine d’artisans du bois contre 200 il y a 30 ans ? “Déjà que ça continue ! Après que l’entreprise reste dans la famille, c’est plus compliqué” , confesse Olivier. Reste que les visites de l’entreprise séduisent toujours autant, et le traditionnel week-end de Noël, prévu fin novembre, attire toujours. Les artisans du bois sont loin d’avoir coupé leur dernière planche. n L.P.
périscolaires, centres de loisirs, maisons de retraite, campings, etc.” , énumère Olivier. Plus de la moitié de l’activité est dédiée à cette marque. Le reste concerne des produits en petite et moyenne série, comme des arti cles de décoration, des pièces techniques ou encore des pro duits personnalisés. En outre, Olivier Sauge a mis en place un système de location d’une cen taine de jeux pour tout ce qui est événementiel, fêtes de famille, anniversaires, etc. Il est possible de les découvrir dans la salle de jeux attenante à la boutique. Dans le même temps,
donc en dents de scie. On a vite créé notre propre gamme d’objets en bois, vendus dans la boutique. Puis, petit à petit, on a étoffé et développé notre clientèle locale et touristique” , raconte Olivier. En 2005, Sauge Artisans du bois reprend à son compte la marque de jeux Bec et Croc. Jeux édu catifs, matériel pédagogique, jeux anciens, de kermesse, de plein air, d’estaminet… plus de 400 jeux figurent dans le cata logue. L’entreprise belmontoise et ses 11 salariés travaillent essentiellement avec des collec tivités de France, Belgique, Luxembourg, Suisse. “Écoles,
Morteau. Ils se spécia lisent dans des coffrages spéciaux qu’ils sous traitent à Cofreco. Mais lorsque cette dernière déménage à Pontarlier,
400 jeux en bois dans le catalogue Bec et Croc.
la famille Sauge se tourne vers la fabrication de tiroirs en bois, pour des fabricants de meubles ou de cuisine. “Lorsque le formica apparaît, il y a une demande d’équipements des ménages qui est énorme” , explique Olivier Sauge. L’entreprise sous-traite aux Cuisines Tournier au Rus sey, ou Delacroix à Pontarlier, aujourd’hui disparues mais aussi
Bernard Clavel aura bien un hommage local Villers-le-Lac
Célébré essentiellement dans son Jura natal cette année, le prolifique écrivain aurait fêté ses 100 ans en 2023. Ayant séjourné plus de deux ans à Villers-le-Lac, l’auteur sera mis à l’honneur en novembre grâce à son ami Yves Droz.
Exposition-hommage du 22 au 26 novembre Elle s’intitulera “Bernard Clavel intime” et regroupera une bonne trentaine de photos privées de Bernard Clavel, dont évidemment celles prises dans le Haut-Doubs, ainsi que des aquarelles peintes par l’artiste qui dans sa jeunesse rêvait de vivre de la peinture. Sa carrière prendra une autre tournure et il laissera à la postérité une quarantaine de romans (dont plusieurs adaptés au cinéma et à la télévision), des contes, des nouvelles, des essais, des œuvres pour la jeunesse. Une œuvre monumentale encore largement diffusée à travers le monde. L’exposition “Bernard Clavel intime” sera accessible librement au premier étage du restaurant Le France du 22 au 26 novembre prochain (aux heures d’ouverture de l’établissement). Pour l’occasion, le chef Hugues Droz proposera durant la semaine un menu spécial Bernard Clavel où on retrouvera dans l’assiette les goûts de l’au teur. n
I l ne fallait pas attendre d’hommage en provenance de la commune de Villers le-Lac.Après des demandes plusieurs fois réitérées, il n’y aura pas de rue Bernard-Clavel à Villers. Dominique Mollier maire de la commune en a décidé ainsi, estimant que le Prix Gon court 1968 n’avait pas sa place ici, allant même jusqu’à contester
le fait qu’il y aurait habité… Las, Yves Droz a donc pris les choses en main et pour rendre hommage à celui qui était son ami, en organisant une grande exposition en l’honneur de l’écri vain disparu en 2010. Et pour ceux qui en doutent encore, Ber nard Clavel a bel et bien habité à Villers-le-Lac, entre 1979 et l’automne 1981, soit deux ans
et demi de résidence, dans une ferme qu’il avait acquise dans le hameau du Pissoux. Son épouse Josette Pratte se souvient encore “de ces hivers avec des tas de neige impression nants. Bernard a beaucoup aimé vivre au Pissoux parce qu’il y était tranquille, il cherchait le silence” confie celle qui a partagé plus de 33 ans de sa vie avec
l’écrivain jurassien. “Notre his toire dure encore…” ajoute M me Clavel. Grand ami de Pierre Bichet, Ber nard Clavel connaissait donc déjà le Haut-Doubs. C’est en furetant dans le Val de Morteau à la recherche d’une maison où poser ses valises que le couple frappe par hasard à la porte de l’Hôtel de France, tenu à l’époque par Andrée et Yves Droz. “Le restaurant était fermé, mais les Droz nous ont quand même ouvert la porte et fait à manger. Au moment de demander l’ad dition, Yves nous a répondu : “Il n’y a rien à payer, le restaurant était fermé !” Depuis cette époque, une solide amitié s’est nouée entre les Droz et nous. Ils nous ont beaucoup aidés quand nous sommes arrivés ici et que nous avons dû mener les travaux d’aménagement de la ferme” rap porte Josette Pratte. Le couple restera donc deux ans et demi au Pissoux, avant de repartir pour une autre vie au bord du lac Léman en Suisse. “Avec Bernard, nous avons dû déménager une quarantaine de fois dans notre vie !” complète son épouse.
Hugues Droz, le chef duFrance, accueillera cette exposition
préparée parYves Droz
pâtisserie, à l’occasion du week end du Chat perché. D’autres communes où il a laissé son empreinte y sont également allées de leur hommage. Villers le-Lac méritait donc bien de s’in cliner aussi à la mémoire de celui qui aura écrit quelques-uns de ses romans, dans le silence et l’obscurité des petits matins d’hi ver, là-haut, isolé dans sa ferme du Pissoux. n J.-F.H.
L’homme aux semelles de vent n’a pourtant jamais renié ses racines jurassiennes. C’est dans le Jura, dans la petite commune de Frontenay, non loin de Châ teau-Chalon que l’auteur repose depuis 2010. Les hommages à l’écrivain se multiplient en cette année anni versaire. Début octobre, une plaque est dévoilée à Dole, là où le jeune Bernard a grandi et avait fait un apprentissage en
(àdroite) et Josette Pratte, l’épouse de Bernard Clavel (au centre), qui reviendra en novembre pour l’occasion.
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