Journal C'est à dire 296 - Août 2023

ÉCONOM I E

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Yema, Maison horlogère française depuis 1948 Anniversaire

En 2023, Yema fête les 75 ans de sa création. Christopher Bôle, directeur général du groupe Ambre à qui appartient Yema depuis 2009, retrace trois quarts de siècle d’une marque historique qui continue à rayonner la capitale comtoise.

L’équipe dirigeante de Yema composée d’Anibal Martinez, William Germain, Pascal Bôle, Christopher Bôle et Franck Minost.

Y ema fait partie inté grante de l’histoire entrepreneuriale fran çaise, d’une tradition et d’un savoir-faire qui existent depuis des centaines d’années. Henry-Louis Belmont a créé offi Yema à Morteau c’est : ● 1 usine de production de com posants horlogers, de l’assem blage de mouvements et de montres, de l’expédition de mon tres ● 30 collaborateurs : 20 opé rateurs, 10 administratifs ● 2 000 m² de bâtiments sur 5 étages ● 100 pays dans lesquels Yema expédie ses produits : Australie, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Groenland…

un permis de construire pour l’édification d’un immeuble à usage industriel 3, rue Paul Bert à Besançon. En septembre 1947, la première usine Yema voit le jour, Henry-Louis Belmont pos sède 65 % du capital, Maurice Comte 30 % et cinq autres par tenaires horlogers se partagent équitablement les 5 % restants.

ciellement la société en 1948, alors que l’horlogerie française avait quasiment disparu à cause de la destruction de l’outil indus triel durant la guerre. En créant une marque horlogère capable d’avoir une histoire nationale et de faire briller l’hor logerie française à l’internatio nal, il a participé activement à

Florian Nicot, responsable de production commande numérique contrôle les hauteurs et profondeurs des pièces.

À la fin des années 1970, Yema est la marque horlogère fran çaise leader en France et à l’exportation. Le groupe Yema est cédé une première fois à Matra Horlogerie puis

la conquête du marché français et des marchés mondiaux. Mais son aventure avait débuté un an plus tôt et en trio. C’est dès 1947, qu’il œuvre, avec Jacques Mercet et Maurice

Morteau, le deuxième berceau de Yema.

Christopher, 30 ans. “Fêter ses 75 ans en 2023 est un événement pour nous. Nous sommes satis faits de faire perdurer des marques françaises sur notre territoire franc-comtois. Nous travaillons chaque jour pour écrire le futur de la marque. Nous avons réédité des modèles Yema importants comme la Superman, la Flygraf, la Yachtingraf, la Ral lygraf. Nous avons monté des partenariats forts avec le Centre national d’études spatiales (C.N.E.S.) pour concevoir une montre, la Spacegraf, conçue pour l’entraînement des vols paraboliques. Mais aussi avec des institutions comme l’Armée de l’air et de l’espace, la Marine nationale ou l’écurie française Alpine Endurance Team récem ment à l’occasion des 24 heures du Mans. Ces institutions sont fières d’être liées à une marque française qui produit ponts et platines en France, à Morteau.” Fières d’être associées à une marque qui, à 75 ans, se porte comme un charme. ■ A.A.

à Hattori, le leader japonais de la technologie quartz, en 1988. Redevenue indépendante au début des années 2000, et fran çaise en 2004, Yema va connaître des soubresauts jusqu’à sa reprise par le groupe Ambre, en 2009, qui relance, à Morteau, la fabrication de montres iconiques créées 60 ans auparavant par Henry-Louis Belmont. Pascal Bôle, P.D.G. du groupe Ambre, fait une offre de reprise afin de redonner l’élan mérité à Yema, avec l’ambition de se concentrer sur le travail accompli par son créateur. Il reprend la marque “Yema Maison Horlogère Fran çaise 1948” auprès du tribunal de commerce de Besançon et décide d’intégrer son fils Chris topher pour créer une équipe spécialement dédiée à Yema. En 2017, Christopher est nommé directeur général aux côtés de Franck Minost. “Dès mon arrivée dans le groupe Ambre en 2015 2016, je suis tombé amoureux de la marque Yema” raconte (13 jours en moyenne), tandis que les nuits n’excédaient pas 7 (3 en moyenne)” , précise Jean Dupin, co-auteur de l’étude. Ce qui placera la région parmi les plus touchées avec l’Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes. La hausse des écarts de tempéra tures par rapport à la référence passée y est marquée. La faute à la configuration de notre ter ritoire, qui ne bénéficie pas de l’influence du littoral maritime et voit ses plateaux d’altitude accentuer ces effets de chaleur diurne et nocturne. “Pour les habitants des basses et moyennes montagnes, entre 300 et 1 000 m, ce sera encore plus marquant” , constate Jean

Comte, à la création de cette entreprise horlogère. Les statuts de la S.A.R.L. Yema sont déposés en 1947 et son siège social est situé 49, rue Bersot à Besançon. Le 7 mars 1947, Yema obtient

Henry-Louis Belmont, le premier patron Né le 6 décembre 1912 à Besançon, Henry-Louis Belmont consacra sa vie à faire évoluer les méthodes horlogères afin de faire reconnaître le savoir-faire de l’horlogerie française. En 1982, à l’âge de 70 ans, il a laissé la direction de Yema à son fils Henry-John. Henry-Louis Bel mont est décédé le 8 mars 2002 au Sentier en Suisse. ■

Christopher Bôle est le directeur général de l’entreprise Ambre et de la marque Yema.

Le Doubs à l’épreuve des fortes chaleurs Climat Alors que cet été se termine par une nouvelle période de chaleur, on peut se demander à quoi ressembleront nos étés en 2050 ? D’après une récente étude de l’I.N.S.E.E., le nombre de journées et de nuits anormalement chaudes va nettement augmenter en Bourgogne-Franche-Comté, et dans le Doubs.

Jusqu’au 24 août, le

Haut-Doubs a connu lui aussi de très fortes chaleurs.

L’ étude, basée sur les simulations clima tiques les plus récentes, évoque une hausse attendue des températures en région sur les mois de juin, juillet et août. On observerait, en Bour gogne-Franche-Comté, 1,3 °C de plus l’été entre les périodes 1976-2005 et 2021-2050. D’après l’I.N.S.E.E. régional, un Bour guignon-franc-comtois sur six sera particulièrement surexposé.

D’ici les 30 prochaines années, on aura ainsi en moyenne 21 jours et 11 nuits anormale ment chaudes par été sur l’en

rence.” L’hiver, le constat sera le même, avec un nombre de nuits anor malement peu froides qui va for tement augmenter dans les pro chaines décennies. On devrait ainsi avoir, à l’avenir, plus de 12 nuits “réchauffées” sur toute la région, au cours des trois mois d’hiver. ■

ment chaudes par été. “En raison de leur altitude moyenne, ces ter ritoires seraient plus sensibles aux changements climatiques marqués par rapport aux nor males saisonnières des années 1976-2005” , remarque l’I.N.S.E.E. “Ce qu’on a tendance aussi à observer, c’est que les nuits, les

températures ne redescendent pas assez” , ajoute Jean Dupin. Attention, pour autant, “cela ne revient pas à dire qu’il fera plus chaud que dans le sud de la France” , prévient le chargé d’études, “c’est simplement qu’on sera exposé à plus de journées anormalement chaudes, par rap port aux températures de réfé

Dupin. Les données de l’étude font en effet res sortir la bande fronta lière suisse dans le Doubs. Dans cette zone comme dans le reste du

semble du territoire (c’est-à-dire supérieure d’au moins 5 °C à la température maximale de référence). Une tendance inédite

Plus touchés sur la bande frontalière.

massif jurassien, du Morvan et des Vosges, on dépassera les 21 journées et 11 nuits anormale

puisqu’ “avant 2005, le nombre de ces journées anormalement chaudes ne dépassait pas 15

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