Journal C'est à dire 296 - Août 2023
ÉCONOM I E
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Le label “Made in chez nous” au service du tourisme économique Industrie En créant ce label, Doubs Tourisme a étendu l’offre touristique en permettant aux visiteurs une expérience rare d’échange et de partage avec les entrepreneurs du territoire.
“L’ Orlogeur” est la 45 ème entreprise labellisée. “J’ai eu l’honneur de remettre à François Boinay le label “Made in chez nous”. Il rejoint le club des entreprises et artisans qui mettent en avant les savoir-faire et les saveurs du Département du Doubs” , se félicite Christine Bouquin, présidente du Département. “Il faut mettre en valeur, ce qui est bien de chez nous, et quoi de plus local que l’horlogerie” , note François Boinay. “Entrer dans un nouveau réseau, c’est important. Les rencontres régulières permettent de se rendre compte de la manière dont travaillent les autres” ,
ajoute-t-il. Notre département cultive le paradoxe de miser sur un tourisme 100 % nature, et d’être également un des plus indus trialisés de France, d’où l’intérêt de
les singularités de son métier et quelques secrets (autorisés!) de fabrication qui rendent leurs productions étonnantes, uniques et authentiques” promet la bro chure de Doubs Tourisme.
Trois grandes familles sont mises en avant : savoir-faire industriel et artisanal ainsi que les saveurs et goûts. On y retrouve bien sûr de grands groupes comme Stel
mettre en avant ce patri moine industriel et écono mique. Créé en 2013 par Doubs Tourisme et ses par tenaires (Chambre de Com merce et d’Industrie, des
“L’idée est de montrer notre savoir-faire.”
lantis, Delfingen ou encore Marcel Petite (Fort Saint-Antoine). Mais on peut éga lement visiter des pépites comme Post Scriptum (peintre en lettres), le vignoble du Moutherot ou un artisan sanglier. Le Haut-Doubs horloger rassemble des firmes diversifiées: Les Bisons du Sachuron à Damprichard, La Fonderie de Cloches Obertino à Morteau, Sauge Artisans du Bois à Montlebon, Finn’Est (constructeur de maisons en bois) au Bélieu, le Chantier Naval Franco-Suisse à Villers-le-Lac, Voyage au cœur du bois à Charquemont et l’imprimerie Chopard à Maîche. “Cela fait presque 10 ans que nous nous sommes labellisés. C’est important de montrer notre savoir faire et notre histoire plus que centenaire. L’intérêt et la curiosité des visiteurs m’étonnent toujours” , déclare Frédéric Chopard de l’imprimerie éponyme. Ce dernier organise les visites sur réser vations les lundis, et consacre environ 1 h 30 pour désosser toutes les étapes de la création au produit final. “C’est
Métiers et de l’Artisanat et d’Agricul ture), ce label réunit les sociétés dis posant d’un savoir-faire local ou aty pique et proposant des visites au grand public. “Chacune d’entre elles dévoile
Christine Bouquin remet le label “Made in chez nous” à François Boinay.
économique est en plein boom. En France plus de 2 000 sociétés ouvrent leurs portes à ces touristes qui ne veu lent plus “bronzer idiots”. Et ce sont 15 millions d’adeptes qui bénéficient de cette découverte des coulisses du monde du travail. Bien souvent les excursions se font en famille. C’est une opportunité de révéler aux jeunes des secteurs de l’économie auxquels ils n’ont pas accès et peut-être d’éveiller des vocations futures. ■ Ph.D.
vraiment une très belle initiative pour se faire connaître et “Made in chez nous” permet d’élargir son réseau professionnel en participant aux réunions régulières, assemblées générales et expositions tenues au Musée de l’Aventure Peugeot” , ajoute-t-il. Pour un coût symbolique, les partenaires bénéficient d’une communication dans la brochure “Être curieux” (disponible sur le site de Doubs Tourisme) et le “Guide du Routard” consacré aux visites d’entreprise. Le tourisme industriel ou
Frédéric Chopard, de l’imprimerie éponyme, en contrôle de production dans son imprimerie de Maîche.
“Le Massif jurassien est maintenant une destination reconnue” Tourisme
La destination “Montagnes du Jura” a été lancée en 2003 pour combler le déficit de notoriété du Jura qui était alors le dernier massif montagneux connu des Français. 20 ans plus tard, les Montagnes du Jura montent sur le podium derrière les Alpes et les Pyrénées. Une victoire collective comme le souligne Patrick Ayache, le président de Bourgogne-Franche-Comté Tourisme à la tête de la marque.
“On note un niveau de
satisfaction des opérateurs tou ristiques très
C’ est à dire : Dans quel cadre juridique s’ins crit la marque Mon tagnes du Jura? Patrick Ayache: C’est un col lectif de collectivités dans lequel on retrouve les régions Bour Montagnes du Jura en chiffres Aujourd’hui le tourisme dans les Montagnes du Jura, péri mètre global élargi aux villes portes, c’est: - 98000 lits marchands - 39 millions de nuitées en 2022, tous motifs de nuitées confon dus, dont 14 % de clientèles locales 54 % de clientèles françaises 46 % de clientèles étrangères : Suisse, Allemagne, Pays-Bas, Royaume-Uni et Belgique
gogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, les Dépar tements du Doubs, Jura et Ain et l’État par le biais du Commis sariat à l’Aménagement du Massif du Jura. D’autres acteurs touris tiques et collectivités comme la Ville de Besançon travaillent à nos côtés. Montagnes du Jura n’est pas une entité juridique comme c’est aussi le cas des autres marques, Bourgogne et Massif des Vosges-Vosges du sud. Tous
a été prise de créer cette marque. À l’époque, le Jura était le dernier massif connu des Français et la plupart avaient du mal à nous situer sur une carte de France. Càd : De quel budget dispose la marque et pour quelles actions? P.A. : Depuis 20 ans, le collectif Montagnes du Jura investit en moyenne 800000 euros par an dans des campagnes de promotion
élevé sur la destination
Montagnes du Jura”, apprécie Patrick Ayache, l’élu à la tête du collectif de la marque qui célébrait ses 20 ans au début de l’été à la Mai son du Comté à Poligny.
les partenaires sont satis faits du montage. La ges tion des trois marques est pilotée par des sala riés de Bourgogne Franche-Comté Tou risme.
et de communication en France et en Europe. La promotion du massif du Jura se déploie sur tous les vecteurs, y compris les réseaux sociaux. La dynamique collective
“Le collectif investit en moyenne 800 000 euros par an.”
et de restaurants? P.A. : Tout à fait. Il s’agit souvent d’hôtels familiaux qui n’ont pas pu passer le cap de l’après-Covid. S’ajoute aussi la question de la main-d’œuvre qui contraint sou vent les restaurants à ouvrir par tiellement. Le Haut-Doubs est aussi sujet au phénomène des Airbnb qui fait une forte concur rence aux hôtels. Face à ces constats, rappelons que la Région a fait de l’hébergement touristique
tif? P.A. : Oui, il y a beaucoup de satis faction au regard de l’évolution de la marque. Maintenant le Jura est une destination reconnue et les professionnels rêvent d’être accompagnés par la marque. Les retombées se mesurent aussi avec l’augmentation des nuitées sur le territoire du massif du Jura. Càd: Pour autant, on note aussi la disparition d’hôtels
une de ses priorités.
Càd: Comment voyez-vous l’avenir des Montagnes du Jura? P.A. : On doit s’inscrire dans la poursuite du développement de la marque en restant uni avec la capacité de s’adapter à la fois aux besoins de la clientèle et à l’évo lution des moyens de communi cation. ■ Propos recueillis par F.C.
autour de cette marque participe aujourd’hui à la notoriété des montagnes du Jura. C’est la clef du succès. Il n’y avait pas d’autres solutions que d’unir nos forces pour avancer.
Càd : Peut-on revenir aux ori gines de Montagnes du Jura ? P.A. : Les acteurs du territoire ont dressé le constat en 2003 que le massif du Jura n’était pas très connu et pas très fréquenté. Face à cette faible attractivité, décision
Càd: Le bilan est donc posi
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