Journal C'est à dire 296 - Août 2023
DOSS I ER
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Explications
“Nous voulons faciliter les déplacements du quotidien”
semble des 571 maires du dépar tement, près de la moitié ont répondu à nos questions et tout cela nous a permis d’identifier quels itinéraires il serait opportun de relever à 90 km/h. Càd : Quel a été le résultat de ces analyses ? F.R. : Au final, 36 itinéraires ont été retenus. Sur ces itinéraires, si on exclut les zones à 70 km/h et les zones en ville, on arrive à 788 km d’itinéraires, soit 28 % des 3 680 km composant le réseau routier départemental. Le relè vement à 90 km/h sur ces portions de route est effectif à partir du moment où les nouveaux pan
La vice-présidente du Département du Doubs Florence Rogeboz, en charge des mobilités et des infrastructures, justifie la décision prise par la collectivité et le choix des sections de routes retenues.
C’ est à dire : Pour quoi avoir décidé, plusieurs mois après la Haute Saône et le Jura, de repasser une partie des routes dépar tementales à 90 km/h ? Florence Rogeboz : D’abord parce que la loi d’orientation des mobilités nous donnait la possi bilité d’avoir ce regard sur les routes départementales et ensuite, parce qu’au sein de la collectivité départementale, nous avions pris un engagement fort avec deux objectifs : faciliter les déplacements du quotidien aux habitants de ce département, et apporter juste ment une homogénéisation par rapport à nos deux départements voisins qui étaient repassés aux 90 km/h, et ainsi éviter les rup tures dans les secteurs limi trophes. On avait souvent des remarques d’automobilistes des cantons frontaliers aux autres départements qui mettaient en
avant l’incohérence du système. Il était difficile de comprendre que d’un côté on pouvait rouler à 90 km/h et pas de l’autre. Càd : Les risques en matière d’accidentologie ont-ils été bien pris en compte ? F.R. : Entre septembre 2022 et juin dernier, un travail très fin a été mené sur cette question avec les services du Département sur
90 km/h sont censées être prises. De quoi s’agira-t-il ? F.R. : C’est par exemple de la signalétique renforcée dans des zones sinueuses, des précisions sur la longueur des portions pas sées à 90 km/h, du marquage au sol, des balises dans les virages… Autant d’éléments complémen taires pour accompagner ce retour des 90 km/h. Càd : Qu’en est-il de l’impact de cette mesure du point de vue des émissions de gaz à effet de serre ? F.R. : Sur cette question, nous
mois. Un opérateur privé va nous accompagner pour prendre les bonnes mesures qui pourront par exemple être du reboisement à certains endroits en lien avec l’O.N.F., ou encore d’autres amé nagements favorisant la biodiver sité. Càd : Si l’accidentologie devait augmenter sur les portions repassées à 90 km/h, vous pour riez revenir en arrière ? F.R. : Nous travaillons étroitement sur ce point avec la commission départementale de la sécurité rou tière. Nous serons très vigilants
nous sommes rapprochés de l’as sociation Atmo-B.F.C. qui a réalisé des études précises au moment où on était passé à 80 km/h. Le C.E.R.E.M.A. affirmait déjà que l’impact était faible mais nous avons voulu aller plus loin en fai sant ce travail avec Atmo. Le volume supplémentaire de gaz à effet de serre est évalué à 2 000 tonnes. Ce qui peut paraître beau coup à première vue mais c’est à peine 0,15 % des émissions totales liées au trafic. Et ces 2 000 tonnes, nous nous sommes engagés à les compenser par des mesures qui seront prises dans les prochains
neaux ont été posés. Ce qui est désormais fait partout. Càd : Difficile tout de même de s’y trou
la base des travaux du C.E.R.E.M.A. (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’envi ronnement, la mobilité et l’aménagement)
“Nous serons très vigilants sur la question de l’accidentologie.”
ver sachant que les routes nationales restent à 80 km/h… F.R. : Les routes nationales sont du ressort de l’État, il conviendrait à l’État de répondre à cette inter rogation… Càd : Des mesures d’accompa gnement de ce retour des
avec une prise en compte de l’ac cidentologie pour chaque section de route, sur le réseau structurant comme sur le réseau de desserte. Ce qui a motivé le fait que toutes les portions de route n’aient pas été retenues pour un retour à 90. Par ailleurs, avant de prendre la décision, nous avons consulté l’en
Vigilance accrue pour éviter une hausse de l’insécurité routière Sécurité routière Le retour des 90 km/h s’accompagnera d’opérations de sensibilisation et de contrôle pour éviter le scénario catastrophe d’une hausse des accidents sur les routes départementales.
risquent à suivre certains automo bilistes tout en roulant. À l’automne, dans le cadre de son D.G.O. (document général d’orien tation) qui prévoit des actions de prévention et de sensibilisation à la sécurité routière, la D.D.T. du Doubs insistera sur quatre points : les deux roues motorisées (cyclo moteurs et motos), le partage de la voirie (et notamment les nouvelles mobilités : trottinettes électriques… ), les plus “traditionnelles” conduites à risques (alcool, stupéfiants, vitesse excessive ou inadaptée, respect du Code de la Route…) et les risques routiers professionnels (trajet mis sion, trajet domicile-travail). “À la rentrée, des opérations seront éga lement mises en œuvre dans les éta blissements scolaires (tous niveaux confondus), dans les entreprises et lors de journées portes ouvertes” complète Laurent Kompf. ■ J.-F.H.
L a Direction départementale des territoires du Doubs (D.D.T. 25), le service com pétent en matière de sécu rité routière a suivi de près la déci sion des élus départementaux de relever la vitesse sur une partie des routes du département. Selon Laurent Kompf, directeur par inté rim de la D.D.T., “un travail objectif a été réalisé avant de prendre cette décision et le Conseil départemental a décidé de deux choses impor tantes : l’accompagnement de cette
Doubs. Cette année, sur la même période, on ne déplore “que” 9. En revanche, plus de blessés : 265 en 2023 contre 155 en 2019. La D.D.T. déroule son document général d’orientation (D.G.O.), sorte de planification départementale de la politique locale en matière de sécurité routière. L’actuel plan met tra l’accent sur deux points : l’alcool, la vitesse et les stupéfiants, d’une part, et ce qu’on appelle les “dis tracteurs” d’autre part, à savoir le téléphone, voire les vidéos que se
mesure par plus de signalisation, et l’engagement pris par Christine Bouquin de revenir vers la commis sion départementale de sécurité rou tière pour faire un bilan de cette mesure du point de vue de l’acci dentologie.” Au regard des récents chiffres, la variation des chiffres de mortalité sur les routes ne semble pas dépen dre directement de la vitesse auto risée. En 2019, entre le début de l’année et la mi-juillet, 17 personnes avaient été tuées sur les routes du
Soit plus de 80000 vies épargnées depuis une vingtaine d’années.
Statistiques nationales sur l’évolution de la circulation automobile et l’accidentologie.
Évolution des accidents mortels sur les routes du Doubs depuis 2010 (source D.D.T. 25).
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