Journal C'est à dire 296 - Août 2023
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Le bel été de Manu Faaitoa La passerelle de la gare
ÉDITORIAL
Climat Il est où le Saut du Doubs ?… Cet été encore, il a disparu, faute d’eau. Mais à lire les commentaires navrants sur les réseaux sociaux, du genre “ce n’est pas grave, ça arrive tous les ans !” Ou encore “pas de problème, c’est juste à cause des failles et l’eau ressort plus loin ! ” Comme si les failles par miracle se rebou chaient miraculeusement l’hiver et per mettaient ainsi au Doubs de retrouver son niveau normal… Ou bien, autre argu ment à la mode depuis quelques années, “c’est à cause de la filière comté avec des vaches qui puisent trop d’eau dans la rivière.” On voit parfois pire encore sur les réseaux comme ce commentaire écrit sérieusement selon lequel “l’eau serait puisée dans le Doubs pour être revendue à d’autres pays.” Et pour peu qu’un scientifique se prenne à évoquer les dérèglements du climat, alors immé diatement il se prend un tombereau de commentaires dédaigneux, et les inter nautes accusent alors les médias de “vouloir faire peur à tout le monde !” D’au tres enfin, comme pour soulager la conscience collective et confondant météo et climat, s’amusent à publier des photos des anciennes sécheresses his toriques du début ou du milieu du XX ème siècle, comme pour tenter d’effacer l’ac tualité. Depuis 2018, à part un été 2021 très arrosé - et même trop pour les pro fessionnels locaux du tourisme - le niveau des bassins du Doubs a baissé chaque été au point que le Saut du Doubs dis paraisse. C’est-à-dire au cours des cinq des six derniers étés. Les températures records enregistrées en cette fin 2023 seraient un indice de plus pour mettre sur la voie ceux qui se bouchent les yeux et les oreilles et nient encore le phénomène climatique. Ont-ils connais sance aussi de la situation des glaciers dans le massif alpin ? Il ne s’agit ni de faire peur à quiconque, pas plus que de tenter de donner des leçons même à ceux qui relativisent en affirmant que les changements climatiques ont toujours marqué les différentes ères de notre planète. Nous assistons sans doute aux prémices d’un nouveau changement. Et si le terme changement déplaît tant aux climato-sceptiques de tout poil, uti lisons celui de dérèglement. Qui peut sérieusement contester encore le phé nomène, étayé qui plus est par d’una nimes rapports scientifiques. Seulement, nous vivons un temps où les avis assénés dans le porte-voix des réseaux sociaux portent plus loin que les “obscures” rap ports des savants que peu de monde désormais ne perd de temps à tenter de comprendre… ■ Jean-François Hauser E-mail : redaction@publipresse.fr Directeur de la rédaction : Jean-François Hauser Contact commercial : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Directeur artistique : Olivier Chevalier Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Philippe Duprez. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Août 2023 Crédits photos : Càd, Basalt Architecture, C.C.V.M., Département du Doubs - B. Grosjean, N. Devillers, M. Mirabel, D.S.F., août 2023, Néolia, P.I.M. Photography, B. Vuillet. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner. édité par Publipresse Médias 4, rue du Bief 25500 MORTEAU Tél. : 03 81 67 90 80
sera accessible début octobre
C’ est le plus célèbre des Tahi tiens de Morteau. Ou des Mortuaciens de Tahiti, c’est selon. Cette double appartenance culturelle, Emmanuel Faaitoa l’incarne pleinement. Le Mortuacien qui a créé la marque de montres Temanus a été distingué début juillet lors de la grande exposition du Fabriqué en France organisée à l’Élysée. Sa montre poly nésienne a été lauréate du fabriqué français et a donné au créateur un beau coup de projecteur. “Je m’étais inscrit à ce concours depuis la Poly nésie où je passe la plupart de l’année, sans trop savoir ce qu’était ce concours. Sélectionné, l’ai donc exposé mes modèles pendant deux jours à l’Élysée, et j’ai eu la chance de pouvoir échanger avec Emmanuel
et Brigitte Macron. Cette vitrine m’a permis de me faire connaître, et d’en registrer des commandes pour mes modèles décorés de perles et de nacre de Tahiti” se réjouit Manu Faaitoa. Douze ans après la création de sa marque Temanus, le Polynéso-Mor tuacien a bénéficié de cette occasion unique de booster sa notoriété. “Suite à cet événement à l’Élysée, j’ai eu l’occasion de fixer un rendez-vous avec une belle marque de montres française pour envisager la réalisation d’un modèle en commun” ajoute le créateur de Temanus qui a également exposé ses créations au Château Per tusier de Morteau du 11 au 13 août dernier. Avant de quitter les sapins de terre natale pour rejoindre les coco tiers. ■
La passerelle a été réalisée
en corten, un alliage
métallique qui prend l’aspect de la rouille.
M ême pas terminée, et cette construc tion a déjà fait réagir bon nombre de Mortuaciens et habitants du Val, usagers ou non du train d’ailleurs. La pas serelle piétonne qui enjambe les rails en gare de Morteau est en cours de finition. Elle est destinée à ouvrir un nouvel accès vers la salle des fêtes l’Escale, la plaine des sports et le parking de stationnement des frontaliers, pour ainsi renforcer le rôle de pôle multimodal de cette gare. La passerelle a été réalisée en corten, un alliage de métaux à l’aspect de rouille. Son apparence ne fait donc pas l’unanimité. “La réaliser en bois aurait nécessité des contraintes d’entretien trop fortes justifie le maire de Morteau Cédric Bôle. Le corten est un acier qui rouille, son aspect actuel n’est pas encore définitif. De nombreux bâtiments publics sont dotés d’éléments en corten. C’est un pari osé, je
conçois que ça ne puisse pas plaire à tout le monde” ajoute l’élu. Ces alliages de métaux (cuivre, chrome, nickel) augmentent pourtant la résistance à la corrosion du fer puisqu'ils forment une couche auto-protectrice sur la surface, appelée patine. Courant septembre, l’habillage des tours sera réalisé, ainsi que les rambardes et l’éclairage. Un ascenseur permettra aux per sonnes à mobilité réduite de l’emprunter. Sa mise en service est programmée début octobre. L’ouvrage aura coûté 1,1 million d’euros, financés à hauteur de 300 000 euros par les partenaires suisses (Confédération et canton de Neuchâtel). La construction d’une seconde passerelle enjambant le Doubs est également en projet, destinée cette fois à relier la future voie douce Montlebon-Morteau à la ville, via la plaine des loisirs. ■
Tornade du 26 juillet : Montlebon panse ses plaies
Début juillet, il était reçu à l’Élysée dans le cadre de la grande exposition du Fabriqué en France.
U n mois après ce terrible coup de vent, Cathe rine Rognon, maire de Montlebon, se souvient parfaitement de la violence de cette tornade. “J’étais en mairie. En ouvrant la porte pour accéder à l’extérieur, il y a un amas de tuiles sur le seuil. C’est très bizarre à vivre.” Les dégâts se sont concentrés essentiellement sur le bas du village où plusieurs habitations ont été touchées dont une ferme qui s’est retrouvée sans toiture. Deux familles ont dû être relogées. “Des tuiles ont été arrachées du cloître qui a été depuis rebâché et retuilé en attendant la suite des expertises. Au-delà du préjudice matériel, je retiens surtout l’élan de solidarité qui a suivi cet événement. Les pompiers, le personnel communal, les services de l’État ont fait un travail formidable. Les entreprises ont été très réactives pour engager les travaux d’urgence. Les habitants et même des vacanciers sont venus proposer leur aide. Certains ont apporté des bâches, d’autres des tuiles dont il n’avait pas l’utilité. Et les assureurs ont bien joué leur rôle.” Catherine Rognon a beaucoup apprécié les messages de soutien des autres communes du Val de Morteau. La tornade a aussi sérieusement endommagé la structure autour du terrain de foot. “On s’organise pour que le club puisse reprendre ses entraînements le mieux possible.” Après le village, la macrorafale a poursuivi sa trajectoire vers le bois de Sobey où elle a détruit 700 m 3 de résineux. ■ La forte rafale de vent a touché plusieurs habitations au bas du village.
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