Journal C'est à dire 294 - Mai 2023
DOSS I ER
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Commentaire
“Faire le lien avec les nouvelles générations”
conflit mondial. Dans le contexte actuel, cette volonté de rappro chement et d’amitié entre les peuples est plus que jamais d’ac tualité. C’est fondamental de ne pas oublier ce qui s’est passé. Ce jumelage doit continuer d’être une fierté pour nous tous. Il doit maintenant évoluer, c’est à nous de donner l’impulsion. Càd: Et le cinquantième anniversaire de l’intercom munalité, pourquoi avoir également souhaité le fêter ? C.B. : Il faut se reporter cin quante ans en arrière: quand les élus de l’époque ont souhaité travailler ensemble avec l’idée d’apporter à ce territoire des projets structurants, ils ont fait preuve de vision. Grâce à ces précurseurs et ces visionnaires, les communes du Val ont su faire territoire ensemble, sans renon
Le maire de Morteau et président de la communauté de communes du Val de Morteau attache une grande importance à la commémoration de ces deux anniversaires. Il en donne les raisons.
C’ est à dire: En 2023, quel sens a encore le jumelage avec Vöh renbach? Cédric Bôle: Un demi-siècle d’amitié, forcément, ça doit se fêter ! C’est l’occasion pour nous de pouvoir organiser une grande
pétuer les liens qui nous unis sent et justement de faire le lien avec les nouvelles générations. Je souhaiterais à travers ce renouvellement des liens que nous nous apprêtons à faire pou voir nouer de nouveaux parte nariats et échanges avec nos amis allemands, notamment sur le plan culturel.
Cédric Bôle et son homologue allemand le nouveau maire de Vöhrenbach Heiko Wehrle.
fête fraternelle entre Allemands et Fran çais, entre les anciens et les nouveaux. Il y a eu bien sûr un chan gement générationnel
“Un moment opportun pour faire territoire.”
cale, tous les projets intercom munaux à venir sur des thèmes comme la mobilité, le plan cli mat, la future Cité des horlogers, etc. L’enjeu de la com’com, c’est l’attractivité de tout un bassin de vie. n Propos recueillis par J.-F.H.
de la communauté de com munes. Ces commémorations sont un moment opportun pour faire territoire, ensemble, dans des commémorations qu’on veut festives. Les 50 ans de l’inter communalité permettront aussi de montrer à tous les habitants, à travers des expositions à L’Es
cer pour autant à leur propre développement. Cet anniversaire servira donc à montrer à toute la population du Val tout ce qui a pu être réalisé en 50 ans en termes de projets structurants. Aujourd’hui, entre 50 % et les deux tiers du quotidien des habi tants concernent les missions
Càd: Pensez-vous que les jeunes d’ici
se sentent encore concernés ? C.B. : Les générations qui ont signé ce serment du jumelage avaient été marquées par le
et aussi bien à Morteau qu’à Vöhrenbach, les élus ont été renouvelés. C’est donc l’occasion de mieux se connaître, de per
Du district à la communauté de communes Histoire
En 50 ans, l’intercommunalité n’a connu que quatre présidents. Jean-Marie Binétruy en a été le président à la plus grande longévité. Gérard Feuvrier, directeur des services a démarré sa carrière l’année de la création du district.
L a stabilité est une des carac téristiques de la coopération intercommunale dans le Val de Morteau. En 50 ans d’exis tence, du district à la communauté de communes, seulement quatre présidents
laquelle des associations écologistes s’étaient opposées, bloquant son déve loppement pendant près de 10 ans, on comprend a posteriori les moments dif ficiles traversés par l’ex-président! Pour le reste, il n’en garde que des sou
venirs plutôt exaltants. “L’in tercommunalité est à l’origine de mon engagement politique dès 1983 quand Christian Genevard m’a appelé pour m’occuper du dossier de créa tion du futur lycée de Mor
se sont succédé : de Christian Genevard en 1973 en passant par Cédric Bôle actuellement, la com’com a été présidée par Pierre Cheval (de 1989 à 1995), puis par Jean-Marie Binétruy de 1995 à 2020.
“Christian Genevard a eu une vraie vision de l’avenir.”
Jean-Marie Binétruy a été le président de la com’com à la plus grande longévité, de 1995 à 2020.
C’est donc ce dernier qui aura eu à gérer le plus de dossiers, et pas des plus aisés. “Je crois que c’est le dossier du centre nautique qui m’a causé le plus d’insomnies !” sourit aujourd’hui Jean-Marie Binétruy. Investir plusieurs millions d’euros dans un équipement qui accuserait 500 000 euros de déficit par an, il y avait de quoi attraper quelques sueurs froides. Sans parler des déboires judiciaires liés à la zone d’activités du Bas-de-la-Chaux contre
teau. Il m’a directement nommé au dis trict car c’est le district, et non la Région, qui a pris la maîtrise d’ouvrage de la construction du lycée” se souvient M. Binétruy. Mais à l’origine du district, avant même la gestion des collèges et du dossier du futur lycée, il y avait l’environnement. “Le district avait été créé notamment pour construire des stations d’épuration, et pour les ordures ménagères. Les pro jets environnementaux étaient déjà l’or
À côté des sept communes fondatrices - Morteau, Villers-le-Lac, Les Fins, Grand’Combe-Chateleu, Morteau, Les Gras et Les Combes -, une huitième a rejoint la communauté de communes (Le Bélieu) au moment où se créait au milieu des années quatre-vingt-dix la zone d’activités du Bas-de-la-Chaux sous l’impulsion du président de l’époque Pierre Cheval. Depuis 50 ans, quatre présidents et seulement deux directeurs des services se sont donc succédé à la communauté de communes du Val de Morteau. Les quelques remous ou divergences poli tiques qui ont pu secouer la collectivité à travers les décennies n’ont jamais eu raison de sa solidité. Si les missions de la C.C.P.M. ne sont pas encore suffi samment connues de tous, nul n’en conteste aujourd’hui la légitimité. n J.-F.H.
des pompiers à Morteau, etc. À la création du district en 1973, Gérard Feuvrier venait à peine de terminer ses études et d’être embauché comme secrétaire général à la mairie de Mor teau. “Ma première mission a donc été de mettre en place ce district du point de vue administratif. Il a été créé le 18 juillet 1973. Dans notre catégorie de population, nous avions été le premier district de France à fiscalité propre. Christian Genevard a eu une vraie vision de l’avenir” juge aujourd’hui Gérard Feuvrier qui deviendra le pre mier directeur général des services, jusqu’à son départ en retraite en 2010 (une place qu’occupe aujourd’hui Valérie Lamanthe). “L’esprit du district, dès le départ, était de faire les choses ensemble mieux que tout seul. C’est toujours le cas 50 ans après” ajoute Gérard Feu vrier.
dre du jour et en cela, les créateurs du district ont vraiment été visionnaires. Quand certains autres territoires créaient leurs premières stations d’épu ration, ici, on rénovait déjà nos premières installations.” Le district est devenu communauté de communes à l’aube des années 2000 et peu à peu les missions de la structure intercommunale se sont élargies : trai tement des déchets, assainissement, zones d’activités économiques, tourisme, éducation et culture…, et les projets se sont multipliés. Usine de broyage et déchetterie du Bas-de-la-Chaux, inventaire des zones humides, collecte des déchets au porte à porte, deuxième tranche de la zone du Bas-de-la-Chaux, gymnase districal, centre nautique, contrat de station, reprise du cinéma Le Paris, gestion des sites nordiques et alpins, création de la nouvelle caserne
Gérard Feuvrier est arrivé à la mairie de Morteau au printemps 1973, quelques mois seulement avant la création du district.
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