Journal C'est à dire 289 - Décembre 2022

A G E N D A

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Nicolas Salvi a la fibre du service public Originaire de Maîche, Nicolas Salvi connaît un parcours professionnel fulgurant en tant que directeur d’hôpital. À seulement 35 ans, il occupe le poste de directeur géné ral adjoint de l’I.C.A.N.S. à Stras bourg, un centre de lutte contre le cancer unique en son genre. Portrait d’un enfant du pays farou chement attaché au service public. Maîche Bio express l Avril 1987 : Naissance à Maîche l 2005 : Obtention d’un Bac scientifique et européen au lycée Victor Hugo de Besançon après des études au collège Mont-Miroir de Maîche

infirmiers, médecins, etc., on partage le même objectif : prendre en charge les patients. Devenir directeur d’hôpital est un engagement très fort, il y a une autonomie d’exercice. On prend des décisions, on les assume y compris péna lement” , relève celui qui est également secrétaire national des syndicats des directeurs d’hôpital. Si le haut fonc tionnaire a choisi le domaine de la santé, en particulier, c’est bien pour l’aspect humain du métier. “La santé est au cœur des choix de société. Même si ça cristallise des tensions, il y a des rencontres.” Ce bourreau de travail quelque peu hyperactif - son C.V. tient sur pas moins de trois pages - donne également des cours à Science Po Strasbourg et à École des Hautes études en santé publique (équivalent de l’École natio nale d’administration) dont il a été lauréat en 2010. n L.P. A 35 ans, Nicolas Salvi est directeur général adjoint de l’I.C.A.N.S. à Strasbourg, un centre de lutte contre le cancer, unique en son genre l 2013 -2018 : Directeur des ressources humaines et directeur adjoint aux affaires médicales au C.H.U. de Reims. Il assure en parallèle l’intérim pendant six mois la fonction de directeur des finances. l 2018 : À 30 ans, Nicolas Salvi est chargé de faire naître le projet de l’I.C.A.N.S., qui végétait depuis de nom breuses années. Il est actuellement le directeur général adjoint de la structure. l 2010 : Diplômé de deux masters en droit et sciences politiques. Lauréat du concours d’entrée de l’école des Hautes études en santé publique de Rennes. Pendant ses deux ans de formation, il réalise des stages au C.H.U. de Bor deaux et à l’Hôtel-Dieu de France à Bey routh.

S ouligner qu’il aime les res ponsabilités serait un euphé misme. Actuellement direc teur général adjoint d’un centre de lutte contre le can cer à Strasbourg, structure unique dont il a piloté la création, Nicolas Salvi est un meneur d’hommes. Les défis ne lui font pas peur, au contraire. À 25 ans, à la sortie de brillantes études, Nicolas Salvi avait sous sa responsa bilité pas moins de 7 000 personnes en tant que Directeur des ressources humaines et directeur adjoint aux affaires médicales au C.H.U. de Reims. Ajouter à cela l’intérim de la direction des finances pendant six mois et la première expérience du Maîchois est déjà imposante. En 2018, Nicolas Salvi a 30 ans. Il part pour Strasbourg relever un défi de taille : piloter le projet de réactivation de l’I.C.A.N.S., l’institut de cancérologie Strasbourg Europe, qui n’existe pas

général adjoint d’un centre de lutte de cancer à 30 ans, c’est assez improbable” , convient le trentenaire qui estime un brinmalicieux, “casser l’image du direc teur né vieux.” C’est le service public chevillé au corps que Nicolas Salvi a cheminé dans la vie professionnelle. Un attachement qu’il attribue à son éducation, avec un père reconverti dans la fonction publique en tant que douanier après une carrière dans la microtechnique. “J’ai toujours été dans le public. J’ai choisi ce métier pour porter des projets qui ont du sens sur le territoire.” Occupant une fonction souvent décriée - les directeurs d’hôpitaux étant souvent accusés d’être déconnectés du terrain et privilégiant le financier au détriment de l’humain - Nicolas Salvi livre une tout autre version. “Mon objectif est de faciliter la vie des acteurs hospitaliers pour qu’ils se concentrent sur leurs soins. Qu’on soit directeur, ingénieur,

(C.H.U.), ce centre de lutte contre le cancer végétait depuis le début des années 2000. La mission de Nicolas Salvi est simple, sur le papier : créer une nouvelle entité regroupant les deux structures. Sur le terrain, les enjeux sont bien plus complexes. “L’ob jectif est d’avoir toutes les expertises au même endroit et éviter au patient de revenir plusieurs fois” , précise celui qui a assuré le pilotage financier (un budget de 150 millions d’euros), l’ac compagnement social, la sécurisation de la structure et notamment le démé nagement d’équipements de pointe, tel que lamédecine nucléaire, l’imagerie moléculaire, la radiothérapie, etc.Après 18 mois de préparation, le premier patient est accueilli en novembre 2019. Des paysages du Parc naturel du Doubs Horloger dont il a la nostalgie aux grandes plaines d’Alsace, le parcours de Nicolas Salvi a été fulgurant. Et atypique. “C’est vrai qu’être directeur

en tant que tel. Issu de l’alliance du Centre Paul Strauss (C.L.C.C.) et des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg

L’I.C.A.N.S., fleuron de la cancérologie française I ssu de l’alliance entre le Centre Paul Strauss (C.L.C.C.) et les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (C.H.U.), l’Institut de cancérologie Strasbourg Europe propose une prise en charge d’excellence en cancérologie publique, accessible à tous. Les compétences, les équipements et les équipes ont été regroupés sur un même site. Les patients qui affluent de tout l’est de la France, dont la Franche-Comté bénéficient d’installations et d’équipements de dernière génération. Le projet d’un tel centre de lutte contre le cancer végétait depuis le début des années 2000. Il était issu du premier plan cancer de Jacques Chirac, destiné à créer des instituts régionaux pour éviter la bataille délétère entre les C.H.U. et les centres de lutte contre le cancer. Seul exemple français pour l’heure d’une coopération de ce type, l’I.C.A.N.S. est appelé à devenir l’un des fleurons de la cancérologie française et européenne. n

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