Journal C'est à dire 288 - Novembre 2022

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Le Russey

Une histoire de parrainage de guerre sortie de l’oubli Lors de la Grande guerre (1914-1918), la commune du Russey parrainait et aidait à sa reconstruction, le village de Villers-devant-le-Thour dans les Ardennes. Une association vient de se créer pour entretenir les liens.

Yves Colin et André Binétruy et l’Arbre de la Liberté planté en 2015.

L e département des Ardennes a été le seul en France intégrale ment occupé par les Allemands du 29 août 1914 au 11 novembre 1918 (soit 52mois). Situées au centre de la ligne de front, les deux villes contiguës deMézières et Charleville devin rent la tête de pont administra tive et militaire de Berlin. Nom bre de villages furent détruits et le gouvernement français

bre 1919 prévoit de rebaptiser la place du village en “Place du Russey” en témoignage de recon naissance et pour perpétuer le souvenir de ce geste généreux. Cette décision n’est pas suivie d’effet et cet épisode de l’après guerre tombe alors dans les oubliettes. “C’est seulement en 2002 que Jean-François Mal herbe, conseiller municipal de Villers retrouve des archives de l’époque” , précise Yves Colin, président de l’association nou entre les deux communes, pré cédemment gérés par la muni cipalité. Un premier contact est alors pris entre les autorités des deux villages. “C’est ainsi qu’en 2005, Villers accueille une délé gation d’une quarantaine de Rus séens pour l’inauguration de cette place” , se souvient André Biné truy, secrétaire de l’association. En 2006, lors de la première vellement créée “Les amis de Villers-devant le-Thour”. Cette amicale reprend en charge les échanges

incita des communes françaises à les parrainer et à participer à leur reconstruction. “En 1919, la commune du Russey adopte le village de Villers-devant-le Thour et vote une somme impor tante à l’époque pour sa recons truction. Certains habitants trouvent même refuge au Rus sey” , évoque Élizabeth Davenne, conseillèremunicipale du village ardennais. Une délibération du 19 novem

Première visite des Villersthou rins au Russey en 2006.

visite des Villersthourois, une rue “Villers-devant-le-Thour” est inaugurée au Russey. “Et depuis, tous les ans, nos deux communes alternent les échanges qui donnent lieu à une cérémonie patriotique avec un dépôt de

gerbe aux monuments aux morts en présence des anciens combattants” , poursuit Yves Colin. Le 4 juillet 2015, un arbre

“De vraies amitiés sont nées.”

de la liberté a été planté à la mémoire des soldats de Villers décédés pendant la Grande guerre. “Chaque visite ne se limite pas à ces cérémonies protoco laires. Depuis toutes ces années, des amitiés sont nées et beaucoup d’entre nous se rencontrent en dehors des échanges” , ajoute André Binétruy.Visites variées et papotages divers sont au

jourd’hui. “Ces rencontres sont ouvertes à tous et chaque habi tant du Russey est invité à par ticiper à ces retrouvailles, occa sion de se rappeler le passé et de se souvenir” , conclut Yves Colin. n Ph.D.

menu de ces journées. Les par ticipants logent chez l’habitant et en bons “Gaulois”, les échanges se terminent toujours par un banquet. Nul doute que les parrains et filleuls d’antan, ont laissé place aux frères et sœurs d’au

Villers-devant-le-Thour, partiellement détruit en 1914.

Bientôt des travaux d’envergure pour la station d’épuration Maîche

En bref…

l Bronchiolite Après l’activation du dispositif natio nal pour faire face à l’épidémie de bronchiolite, l’A.R.S. Bourgogne Franche-Comté a réuni les acteurs de santé de la région. Objectifs : définir l’organisation régionale per mettant d’assurer une prise en charge et un accompagnement adaptés des nourrissons et jeunes enfants concernés par l’épidémie, et de leur famille. L’épidémie de bronchiolite précoce et d’une inten sité supérieure à celle des épidé mies antérieures touche l’ensemble des départements de la région. Santé publique France a enregistré plus de 200 nouveaux cas pris en charge en une semaine de novem bre dans les services d’urgences pédiatriques de Bourgogne Franche-Comté. Pour mémoire, la bronchiolite est une infection res piratoire fréquente, d’origine virale, le plus souvent bénigne, qui touche les nourrissons et jeunes enfants de moins de 2 ans, surtout en automne et en hiver. Les parents peuvent adopter des gestes bar rières et des comportements sim ples et efficaces pour protéger leurs enfants, et notamment : limiter les visites au cercle des adultes très proches et non malades, se laver les mains avant et après contact avec le bébé, porter soi-même un masque en cas de rhume, de toux ou de fièvre.

Une rénovation et un doublement de la capacité de traitement des boues devenaient nécessaires pour cet équipement qui traite l’ensemble des rejets des communes de la communauté de communes du Pays de Maîche.

“R ien ne se perd, rien ne se crée.” La célèbre maxime d’An toine Lavoisier (1743-1794) trouve ici tout son sens. Les matières organiques récupérées dans le réseau d’assainissement

C.C.P.M. Ce résidu est constitué à 98 % d’eau et se trouve déshydraté dans des machines pour en tirer divers composés dont de l’azote et du phosphore. “Ces éléments étaient alors utilisés localement comme engrais naturel dans les

sont composées à 95 % de bactéries intestinales humaines. “Elles sont en fait élevées pour retraiter les déchets.Mais comme

champs. Mais nous avons dû anticiper sur la charte qualité de l’A.O.C. comté de 2018 qui interdit désormais

“Rien ne se perd, rien ne se crée.”

leur épandage” , préciseAnthony Mérique, vice-président de la C.C.P.M. en charge de l’assai nissement. Avant cette charte, les maires s’arrangeaient directement avec

elles se développent très rapide ment, on en extrait ce qui devient la boue d’épuration” , explique Julien Klinguer, le directeur du service Environnement, Infra structures et Ingénierie de la

Anthony Mérique, vice-président de la C.C.P.M. et Julien Klinguer, directeur du service Environnement.

miers devis ont augmenté de 30 %. “Nous devons faire face à ce jour à un investissement lourd de 2,171 millions d’euros.Après l’appel d’offres, le chantier a été confié au groupement Suez Hydrea S.A.S.” , poursuit le vice président. 50 % du projet est financé par l’Agence de l’Eau et le Département du Doubs en prend 10 % à sa charge. “Nous les en remercions, car lamajeure partie des Départements ne financent plus du tout ce type d’installation” , conclut Anthony Mérique. n Ph.D.

verts pour une utilisation en agriculture sur des solsmarneux ou argileux moins perméables” , ajouteAnthonyMérique. Il deve nait urgent d’augmenter la capa cité, car pour l’heure les machines tournent 7 jours sur 7, assumant la charge des 13 stations d’épuration de la com munauté de communes. “Les travaux doivent commencer début 2023 et sont délicats à organiser, car nous devons conti nuer à fonctionner normale ment” , ajoute Julien Klinguer. Dans le contexte économique international actuel, les pre

les agriculteurs de leurs com munes pour valoriser les boues d’épuration de leurs stations d’épuration. Mais la spécificité du plateau de Maîche au sol karstique rend dangereuse l’uti lisation de ces éléments qui ne font que transiter et rejoindre les rivières. “L’une des solutions possibles était d’incinérer ces résidus avec un coût de traite ment exorbitant (de 10 à 30 fois plus que l’épandage).Nous avons choisi de les confier à une pla teforme de co-compostage en Haute-Saône qui les mélange essentiellement à des déchets

Illustration de la station d’épuration après travaux de rénovation et d’agrandissement.

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