Journal C'est à dire 288 - Novembre 2022

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Le plan climat de la com’com En matière de climat, il ne s’agit pas de tirer des plans sur la comète. La communauté de communes du Val de Morteau s’est emparée à bras-le-corps de la lutte contre le réchauffement climatique en élaborant un Plan Climat Air énergie territorial (P.C.A.E.T.) dont voici les principaux axes. Val de Morteau

d’énergies renouvelables. Un chiffre démontre l’importance de réduire sa consommation d’énergie : En 2019, la facture énergétique s’élevait à 25 mil lions d’euros. En 2050, si l’on ne compte ni l’inflation ni la crise énergétique ni aucun aléa exté rieur, cette facture se monterait à 45 millions d’euros. l Agir sur les mobilités Le Val de Morteau est un car refour important d’automobi listes. Et la mobilité est l’un des premiers vecteurs d’émissions de gaz à effet de serre. La com’com travaille donc le déve loppement des mobilités douces entre les communes, alimenté en plus par le Plan Doux horlo ger (au niveau du Parc naturel régional). “La collectivité ne compte que 8 communes, il y a une certaine continuité urbaine au sein de la com’com” , note Cédric Bôle. L’idée est d’inter connecter toutes les communes avec de la mobilité douce. L’an née prochaine, le planMorteau Montlebon va sortir. À l’entrée de ville, direction Pontarlier, une signalétique piétonne est appa rue. Ces mobilités douces sont com plétées par le pôle multimodal au niveau de la gare, par un sys tème de bus propres au sein de la com’com, interconnecté avec les trains et les lignes Mobigo. La politique de covoiturage sera amplifiée en incitant au covoi turage frontalier, et avec les entreprises. l Décarboner le territoire Pour améliorer la qualité de l’air, plusieurs pistes sont évoquées afin de décarboner aumaximum le territoire. Il y aura d’abord un travail pour installer des sta tions de mesure de l’air. De plus grande envergure, il s’agit de favoriser les puits de carbone que sont les forêts et les milieux humides. Préserver les nappes phréatiques, trouver de nouvelles sources, en faire un meilleur usage, requalifier les milieux humides, notamment les marais…Des travaux sont déjà

en cours. Quant aux forêts, elles devront s’adapter en 2050 à un climat qui est actuellement celui de Lyon. Inévitablement, le terri toire va évoluer. “La question se pose sur nos forêts, on va tester de nouvelles essences, pour voir ce qui est le plus adapté. Notre paysage et notre nature doivent pouvoir s’adapter” , reprend Cédric Bôle. Dans cette optique, Morteau a déjà amorcé une politique de végétalisation de la ville, en tra vaillant notamment sur les îlots de chaleur, la végétalisation de certaines cours d’école ou du parking de l’Escale, déjà à l’œu vre. l Réduction des déchets La C.C.V.M. a été l’un des pre miers territoires à instaurer la redevance incitative, mais “on arrive au bout de cette dyna mique” , reconnaît Cédric Bôle. Si effectivement, la baisse des ordures ménagères est de 40 % en dix ans, sur la même période, la production de déchets a seu lement baissé de 5 %. “On trie plus, mais on ne produit pas moins de déchets” , regrette le président de la C.C.V.M. La col lectivité met donc en œuvre une politique de collecte de biodé chets. Un pôle réemploi va voir le jour vers l’hôtel d’entreprises comprenant une déchetterie, une recyclerie, une matériau thèque ainsi qu’un pôle d’éco nomie circulaire. L’objectif est de dévier 300 tonnes de déchets par an, voués sinon à la destruc tion. Toutes ces infrastructures pren dront place dans un bâtiment à énergie positive en 2025 pour avoir la plus basse empreinte carbone possible. Il sera construit entre autres avec des matériaux recyclés qui pourront, à la fin de vie du bâtiment, être réuti lisés. Le programme est dense, donc mais Cédric Bôle insiste : “La population doit aussi être actrice.Tous nos comportements du quotidien impactent le terri toire. C’est notre bilan, de nous à nous.” n L.P.

M oins consommer, moins de gaz à effet de serre, moins de déchets. Le trip tyque de la sobriété résume bien les objectifs visés par le premier P.C.A.E.T. de la com’com du Val deMorteau. “Une véritable ambi tion allant au-delà du réglemen taire, souligne Cédric Bôle, pré sident de la collectivité. Il y a déjà du travail fait mais ce n’est pas suffisant” , rappelle l’élu, en citant notamment le contrat de performance énergétique, les réseaux de chaleur, les éclairages publics Led… Pour autant, et malgré un coût important, plusieurs milliers d’euros pour les communes et la communauté de communes, les axes d’actions sont ambitieux : réduction des gaz à effet de serre, adaptation au changement cli matique, sobriété énergétique, qualité de l’air et développement

des énergies renouvelables. Parallèlement, les domaines prio ritaires sur lesquels travailler sont les logements, la mobilité, l’industrie et l’agriculture.Tous sont concernés par une consom mation énergétique et des émis sions de gaz à effet de serre qu’il faut réduire. l Les logements Il est question d’agir sur les pas soires énergétiques en rénovant les bâtiments, le plus souvent anciens et plus aux normes. Pour accompagner la population, la collectivité a lancé une étude pré-opérationnelle d’une O.P.A.H., une opération pro grammée d’amélioration de l’ha bitat, fin 2023. “L’objectif est d’ac compagner en plus des dispositifs nationaux dans le changement de mode de chauffage, notam ment les vieux poêles et les vieilles chaudières, dans l’isolation,

éclaire Cédric Bôle. Il faut accé lérer sur la rénovation énergé tique. La marge de progression est importante.” La collectivité rénove aussi son patrimoine via un schéma direc teur de l’immobilier, qui vise un objectif pluriannuel d’améliora tion du patrimoine. Par ailleurs, un nouveau décret l’oblige à bais ser drastiquement sa consom mation énergétique pour ses bâtiments de plus de 1 000 m 2 , une baisse de 40 % d’ici 2030, 50%d’ici 2040 et 60%d’ici 2050. l La production d’énergies renouvelables Adossée à la rénovation éner gétique émerge la question de la production d’énergies renou velables. Là aussi, un schéma directeur des énergies et des réseaux de chaleur définit une planification pluriannuelle. “Il faut établir là où il y a un poten

tiel de développement de réseaux de chaleur au niveau de la com munauté de communes” , sou ligne Cédric Bôle. Quant à la production, il faut recenser les toitures publiques qui ont un potentiel d’installations photo voltaïques. En 2019, 3 % de la consomma tion d’énergie provenait du solaire. Et l’éolien ? Le maire de Morteau coupe court : “Il n’y a pas d’entrée enmatière pour l’ins tant.” La géothermie est possible avec un potentiel limité. L’hy draulique pose problème en rai son des fluctuations du niveau du Doubs. Autre piste : la com’com étudie la possibilité de valoriser les boues issues des stations d’épuration pour pro duire de l énergie. Enfin, les entreprises seront accompagnées notamment pour la récupération de leurs chaleurs fatales et dans la production

Développer les mobilités douces est l’un des axes du plan climat de la com’com.

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