Journal C'est à dire 286 - Septembre 2022

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Les Fins

M.K. Investment lance un nouveau programme à Morteau Partageant ses activités entre le Haut-Doubs, les Alpes et le sud de la France, Kévin Mougin lance un nouveau programme immobilier au centre-ville de Morteau, le Majorelle.

U n petit collectif d’une dizaine de lots seule ment dans un contexte où les coûts de construction augmentent, c’est un petit défi que s’est lancé KévinMougin, 28 ans, jeune pro moteur à la tête de la société M.K. Investment. Il l’assure : “Dans ce contexte, nous n’avons d’autre choix que d’accepter des marges assez faibles. Mais nous sommes très attachés à continuer à lancer des programmes dans le Haut-Doubs. Et notre petite taille nous permet de rester agiles” note le promoteur dont le précédent programme àMon tlebon est en cours de finition. La résidence Majorelle sera située rue de l’Helvétie, juste au-dessus de l’agence de voyages. Kévin Mougin définit ce pro gramme comme “une résidence intimiste de 10 lots de bon stan ding, un R + 2 + attique, avec des finitions sur-mesure et des charges très faibles, de l’ordre de 20 euros par tranche de 50 m²” résume-t-il. Le Majorelle proposera une dizaine d’appartements du T3 au T5, d’une surface comprise

Le Majorelle sera construit au bas de la rue de l’Helvétie.

notamment la réhabilitation d’un ancien hôtel et d’une ancienne ferme, ainsi qu’à Saint Tropez où il finalise la rénovation de deux villas de standing. “Sur le marché du luxe, on fait évidemment moins de volume mais les marges ne sont pas les mêmes.” M.K. Investment dont les bureaux sont instal lés aux Fins a trouvé son équilibre entre ces deuxmarchés complémentaires. n J.-F.H.

La commercialisation de la rési dence Majorelle a démarré, via quatre agences locales : Pernelle auRussey, Suisse Immo,Century 21 et Arthur Immo, à Morteau.

entre 60 et 120 m² pour les plus spacieux. “Tous avec terrasse.” Le tarif de base : 3 600 euros le mètre carré. Le jeune promoteur n’échappe pas à la hausse des coûts de construction. “À titre de comparaison, il y a encore deux ans avec notre programme de Montlebon, nous étions à 3 250 euros le mètre carré. Le foncier est plus cher, la spécula tion sur les matières premières après le Covid en a rajouté une couche, et la R.T. 2020 vient en plus.”

Toujours sur le Val de Morteau, KévinMougin prépare un autre pro gramme, àVillers-le-Lac cette fois-ci, avec trois petits collectifs à venir dans le secteur d’Isa

Le tarif de base : 3 600 euros le mètre carré.

Kévin Mougin, 28 ans, a déjà dix ans d’expérience dans le métier.

France. Pour le reste, il mène actuellement d’autres projets à Megève en Haute-Savoie avec

Les architectes doivent revoir leurs plans Conception

Intervenant dans tous les projets immobiliers, de la pro grammation aux dossiers en finition en passant par les chantiers, les architectes sont directement impactés par la hausse du coût des matériaux.

matériaux et du coût de l’énergie, les finances n’étant pas exten sibles, les projets immobiliers, construction ou rénovation, vont se raréfier. L’architecte redoute l’automne qui s’annonce, selon lui, compli qué. “Pour l’instant, sur la pro grammation, nous avons encore reçu des dossiers des collectivités publiques. Mais rien venant du privé. Les architectes intervien nent de la recherche de projet jusqu’à la réalisation. Mais quand on arrive à l’appel d’offres, ça bute.” Au-delà de ces difficultés conjonc turelles, l’architecte déplore un manque de volonté pour enfin prendre le virage du développe ment durable. “Les architectes ont les outils pour créer une société différente. Notre rôle est d’être visionnaire et d’imaginer de nouvelles solutions. On aurait dû prendre ce virage depuis 2006 et le Grenelle de l’environnement, mais seul le discours a évolué.” “On peut proposer pour des écoles, par exemple, des pompes à cha

C’ est peut-être l’une des conséquences de la hausse générale des prix, et du coût des matériaux en particulier, qui est la moins visible de prime abord : pour certains projets, le travail des architectes doit être revu. Des maîtres d’ouvrage demandent, en effet, aux archi tectes de revoir leur copie. La raison ? La hausse du coût des

tion de confiance entre architecte et maître d’ouvrage. “Ça joue sur la confiance avec le maître d’ouvrage, éclaire cet architecte qui intervient sur tout le dépar tement. On estime un projet à tel prix, qui aujourd’hui a consi dérablement augmenté.” De manière globale, sur le coût géné ral des marchés, il avance une augmentation de 30 % par rap port à ce que son cabinet d’ar chitecture a estimé.

Les architectes sont obligés de reprendre des dossiers afin de limiter l’explosion du coût du projet, dont l’estimation initiale devient caduque face à l’augmentation des coûts des matériaux.

matériaux qui entraîne une explosion du prix ini tial du projet. “Certains maîtres d’ouvrage ont découvert de mauvaises

Une hausse globale de 30 %.

Autre problème qui découle de ce point : le planning devient diffici lement tenable. “Il y a

rieur.À terme, l’investissement est vite amorti. Exemples les plus probants : aujourd’hui, les chaudières biomasses et les réseaux de chaleur deviennent rentables.Avec le coût de l’éner gie actuel, le retour sur inves tissement sur 10 ou 15 ans est divisé par deux. n L.P.

reculer les maîtres d’ouvrage. “Il faut oser, se donner lesmoyens. Dans les réhabilitations ther miques des bâtiments, dans les programmes de logement, il manque 30 % d’investissement pour faire du durable.” Ce sur coût fait naître des projets de qualité permettant une sobriété énergétique et un confort inté

leur avec des sondes thermiques qui permettent le chauffage et le rafraîchissement de l’air, relève l’architecte. Seulement par rap port à une chaufferie au gaz tra ditionnelle, c’est 100 000 euros en plus” , illustre-t-il. Tous ces systèmes qui vont se développer à l’avenir coûtent entre 20 et 30%plus cher, ce qui fait souvent

surprises sur des chantiers en cours” , constate un architecte. Pour éviter que la facture ne s’alourdisse exagérément, ceux ci refont appel aux architectes pour demander des avenants. Cette situation entame la rela

un dérapage dans le temps. On passe plus de temps sur un dos sier donc forcément, c’est moins rentable” , poursuit l’architecte. Il faut également tenir compte du contexte économique global. Entre la hausse du coût des

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