Journal C'est à dire 284 - Juin 2022
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La Rêverotte remonte le fil de l’histoire Loray Labellisée “Site rivières sauvages” fin juin, la Rêverotte, qui prend sa source à Loray, a vu passer au fil de ses flots l’histoire industrielle de la commune au XIX ème siècle. Il est encore possible d’admirer quelques vestiges, le long du lit de la rivière.
plusieurs années de recherches regorge d’histoires et de photo graphies anciennes retraçant la vie de la commune. Dont son passé industriel du XIX ème siècle, et des activités développées le long de la Rêverotte. Pour découvrir les dernières traces de cette industrie, il faut s’éloigner de quelques kilomètres du village de Loray. À 71 ans, Pierre, Loraitin depuis toujours, se repère facilement parmi les forêts qui entourent le chemin carrossable. “Avant, c’étaient des champs. Mais à l’époque, quand les paysans ont arrêté leur ferme, ils ont planté des arbres. Le risque aujourd’hui est que la vallée se referme” , constate-t-il. La dernière ferme encore debout du hameau deMartinvaux appa raît. La source de la rivière se niche au fond du champ, à quelques centaines de mètres
La source de la Rêverotte se niche au milieu de la végétation vers le hameau de Martinvaux. À Martinvaux, il ne reste plus qu’une seule ferme encore debout. La Rêverotte s’écoule sous les champs.
D ans samaison à Loray, PierreTarbymanipule avec une fierté mani feste le volumineux
livre intitulé Trame urbaine et sociale de Loray. L’auteure de cette thèse, écrite en 1995, n’est autre que sa fille. Ce résultat de
industrie utilisant la force motrice de l’eau. En 1847, la Rêverotte alimentait jusqu’à cinq scieries. À Brie, un lieu-dit de Loray, aujourd’hui disparu, s’érigeaient deux moulins, l’un pour moudre le grain, l’autre
pour scier le bois. Ils étaient reliés par le pont de Brie, en bois. Pierre a déniché une pierre datant la construction d’un moulin à 1789. Aujourd’hui, la nature
de l’habitation, bien cachée parmi la végé tation. La source jaillit dans un doux clapotis avant de s’enfouir sous terre. La Rêverotte est en effet une rivière sou
La Rêverotte alimentait jusqu’à cinq scieries.
Sur les hauteurs du lit de la Rêverotte, à sec la plupart du temps, une huilerie fonctionnait jusqu’en 1906. Il n’en
a repris ses droits. Si l’on dis tingue très bien le lit de la rivière, les quelques vestiges desmoulins sont très peu visibles. Le long du chemin, en revanche, sur les hauteurs de la Rêverotte, les restes d’une huilerie peuvent encore être admirés. Elle a stoppé son activité en 1906.Aux
terraine. Lors de fortes pluies, elle resurgit au puits de la Doye avant de filer en contrebas. Deux grottes, celle de la source, et celle de la Borne, font le bonheur des spéléologues. C’est le long du lit de la rivière, rempli lorsqu'il y a un trop-plein d’eau, que s'était installée une
labellisée “Site Rivières sau vages” sur 12 km de son tracé (pour un total de 14 km). Ce label distingue le bon état éco logique de la rivière. Un autre trésor à sauvegarder. n L.P.
alentours de 1927, la Rêverotte et sa force motrice ont été peu à peu délaissées. En cause, l’élec trification du village. Presque 100 ans plus tard, ce relatif abandon et son isolement ont permis à la Rêverotte d’être
reste que quelques pierres.
Les cascades des “Chaudières” pour monter en pression Les Gras
Dans les pas des meuniers du Saut du Doubs Villers-le-Lac
D ans les gorges en aval du Saut du Doubs, le niveau du lac artificiel du Moron, fermé à son extrémité par le barrage du Châtelot, baisse consi dérablement en cas de forte sécheresse. Ce fut le cas notamment en 2018 suf fisamment pour faire apparaître au grand jour les ruines d’anciennes constructions qui étaient immergées depuis 1953, date de la mise en service de l’ouvrage hydroélectrique. Ainsi, le paysage de la vallée du Doubs, et avec lui son histoire, est apparu tel Pendant plusieurs siècles, une activité artisanale s’est développée en aval du Saut du Doubs sur chaque rive. Il y avait là des moulins principalement, une huilerie, un laminoir qui fonctionnaient grâce à la force motrice de l’eau de la rivière.
C e genre d’endroit, seul le mas sif jurassien en recèle. Situées aux Gras, près de Morteau, “les cascades des Chaudières” sont taillées dans le calcaire. Elles for ment des lieux de baignade en mode “nature”. Pour rejoindre cet endroit, il faut avant d’entrer dans Les Gras, après le hameau “les Saules”, prendre à gauche derrière les maisons, après le pont. Suivre ensuite le chemin jusqu’à l’aire de pique-nique. De là, suivre le sentier partant tout droit sur la rive gauche du ruisseau (fléchage). En moins de 5 minutes de marche, la cascade des “Chaudières” s’offre à vous. L’eau dévalant les pentes du Mont Châteleu a creusé un petit vallon avec une belle chute d’eau. Le ruisseau forme plusieurs cascades sur un déni velé d’une trentaine de mètres, des piscines naturelles où il fait bon faire trempette quand il fait chaud. La plus haute des cascades fait 4 mètres de hauteur. L’ensemble des cascades se répartit sur 120 m de longueur. n Une petite pause fraîcheur dans un endroit connu des seuls initiés sur la commune des Gras.
qu’il était avant la créa tion du barrage. Les sédiments à la texture argileuse qui se sont déposés sur les pierres donnent à l’ensemble l’aspect d’un décor en
Il s’agit des Laminoirs de la Roche.
Les laminoirs de la Roche étaient situés sur la rive suisse du Doubs. Le bâtiment principal a été incendié en 1953 avant la mise en eau du lac du Moron.
L ’usine prospéra et se consacra au laminage de l’acier. Plusieurs ouvriers y travaillèrent jusqu’en 1938, “année qui vit le transfert de la production et des machines à la maison-mère du Locle.” En janvier 1953, le bâtiment de La Roche a été incendié volontai rement, juste avant la mise en eau du lac du Moron. C’était un des der niers témoins de la vie artisanale au fil du Doubs. n
exploité la force motrice de l’eau pour faire fonctionner une activité de meu nerie, mais pas seulement. Lorsqu’on descend la rivière juste après le Saut du Doubs, des ruines intéressantes se trouvent sur la rive suisse. Quand l’eau se retire, apparaissent alors un escalier, une écluse et ce qu’il reste d’une ancienne forge. Il s’agit des Laminoirs de la Roche qui étaient surmontés d’un imposant bâtiment.
“carton-pâte”. Les promeneurs avaient pu s’aventurer jusqu’aux vestiges d’anciens moulins, franchir le lit de la rivière à pied sec pour arpenter la rive suisse où l’activité humaine s’était également développée. À cet endroit, le Doubs franco-suisse était une source d’économie depuis plusieurs siècles. Les hommes ont
La plus haute des cascades mesure 4 mètres.
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