Journal C'est à dire 283 - Mai 2022

P L A T E A U D E M A Î C H E

Le trait comtois, moins consanguin qu’une montbéliarde Cheval La race emblématique de nos montagnes fait l’objet d’une recherche génétique conduite par l’Institut national français du cheval. Il y a vingt ans, une mortalité de poulains avait été expliquée par de trop nombreux croi sements entre père et fille ou frère et sœur.

La renaissance du mythique Grand Prix Cycliste de Charmoille Charmoille L’événement renaît le dimanche 12 juin sous la forme d’une grande fête associative et écologique avec le soutien logistique du V.C.M.M. (Vélo Club Morteau Montbenoît).

Un comtois tractant une voiture de foin. Une image prise en 2021.

C’ est en 1920 que s’élancè rent les premiers coureurs du Grand Prix organisé par “La Pédale du Des soubre”. Les vélos de course de cette époque n’en avaient que le nom. Garde-boue ôtés, pantalon dans les chaussettes et manches de chemise retroussées, on prenait la route avec enthousiasme. Dans les années de disette après-guerre, les compétiteurs

venaient de loin pour essayer d’em porter le grand prix. Une poule ou un lapin faisait alors leur bonheur. Après une longue interruption, l’épreuve fut relancée dans les années quatre-vingt par André Vieillard et Arnale Cartier. Mariano Martinez (10 participations auTour de France) en fut même une des vedettes. “L’ob jectif, cette année, est de faire la pro motion du cyclisme et des mobilités

Mauvais, à la tête de l’écurie Les Comtois en folie à Maîche, présent à cette présentation. La première : le comtois n’est pas plus consanguin que les autres. Il l’est moins qu’une vache montbéliarde par exem ple qui affiche pour les femelles nées entre 2017 et 2020 un taux de consanguinité de 5,2 % quand le comtois est à 3,3 %. “Il n’y a donc pas d’inquiétude à avoir pour la race, concède l’expert de l’I.F.C.E. Il faut sim plement des croisements rai sonnés pour éviter des goulets d’étranglement tout en sachant que la consanguinité ne se trans met pas d’une génération à l’au tre. Il suffit de choisir un autre père ou mère pour remettre les compteurs à zéro” témoigne Ber nard Dumont Saint-Priest. Une des “chances” de la race comtoise est de posséder une généalogie

bien connue avec des pedigrees complets, au moins jusqu’à la cinquième génération, soit envi ron 133 000 comtois répertoriés. “On a aujourd’hui des outils à notre disposition que nos parents n’avaient pas (N.D.L.R. le site infocheval) qui permettent d’analyser la consanguinité avant une saillie” émet Hervé Cagnon, éleveur à Cernay l’Église et historien de la race. De l’avis d’un propriétaire de chevaux sur le plateau, la repro duction n’est pas si simple. Outre la généalogie, il faut pren dre en compte la couleur du cheval, sa morphologie ou encore que celui-ci (ou celle-ci), accepte son partenaire. Il arrive également que la reproduction ne fonctionne pas. Et là, ce n’est pas de la science, juste la nature. n E.Ch.

C’ est la solidité incar née, la force tran quille. Le cheval de trait comtois vit, comme toutes les races, en vase clos. Ce qui pourrait, à terme, le menacer. Les risques sont notamment l’infertilité ou le développement de l’épidermo lyse bulleuse jonctionnelle (E.B.J.), une maladie génétique “qui a causé dans les années 2000 la mortalité de poulains” se souvient Bernard Dumont Saint-Priest, du pôle dévelop pement-Innovation-recherche à l’Institut français du cheval et de l’équitation (I.F.C.E.). 1 % d’entre eux, sur environ 3 000 naissances, mourraient le pre mier jour. Depuis ces années-là, la race se porte mieux.Merci pour elle.

L’an dernier, 3 273 naissances ont été enregistrées (+ 7 % par rapport à 2020). Sur le plateau de Maîche, il reste deux étalon niers spécialisés dans la race alors que les Haras du Russey ont disparu. Ils étaient spécia lisés dans la monte. L’Institut de l’élevage français du cheval a présenté à la demande de l’association natio nale du cheval de trait comtois (A.N.C.T.C.), basée à Besançon, une étude sur la consanguinité lors de son assemblée générale en avril dernier. Un cheval consanguin, dans la définition, est un équidé chez qui l’on retrouve un même ancêtre du côté du père et de la mère. Le suivi mené sur le trait com tois “démantèle de fausses rumeurs” de l’avis de Guillaume

Le Grand Prix de Charmoille dans les années 1920.

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