Journal C'est à dire 281 - Mars 2022

L E P O R T R A I T

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Fuir l’Ukraine pour rester en vie Oksana a quitté l’Ukraine sous les bombes avec une partie de sa famille pour gagner la France. Hébergée désormais chez sa sœur à Villers-le-Lac, elle raconte son exil forcé et son envie de retourner dans son pays au plus vite pour le reconstruire. Villers-le-Lac

D epuis qu’elle est arri- vée à Villers-le-Lac, Oksana ne quitte pas son téléphone. C’est désormais son seul lien avec l’Ukraine où elle a laissé son mari Dimitro et Vladislav son fils de 26 ans. Eux ont fait le choix de rester à Kharkiv, à l’est du pays, une ville bombardée par l’armée russe dès le 24 février, début de l’offensive militaire. Tous les jours, Oksana attend de leurs nouvelles les yeux rivés sur son écran, avec angoisse et impatience. Heure par heure, elle suit l’évolution de cette guerre sur les chaînes d’info et les réseaux sociaux. “Kharkiv est une belle ville, russophone. Les militaires russes pensaient arriver en terrain conquis. Ils

a pris la décision de quitter l’Ukraine début mars. Fuir pour rester en vie, accom- pagnée d’Artem, son fils de 16 ans (il est scolarisé actuellement au lycée deMorteau), de samère

ne s'attendaient pas à une telle résistance. Alors ils ont décidé de tout détruire” raconte cette femme de 50 ans dont la vie a basculé du jour au lendemain. Comme beaucoup de ses conci-

Tetiana et de son père Olexis.Après 25 heures éprouvantes passées dans un train bondé dans lequel ils avaient pu enfin embarquer destination Lviv, ils ont rejoint la frontière polo-

toyens, elle ne peut plus entendre parler le russe, au point de modifier l’orthographe des prénoms, pour les écrire à la manière ukrainienne. ÀKharkiv, Oksana est

“Kharkiv détruit, j’ai envie de pleurer.”

naise qu’ils ont traversée à pied. C’est là que les attendait sa jeune sœur Olga, venue les cher- cher pour les ramener en France, à Villers-le-Lac, avec l’aide de laM.J.C. qui a prêté sonminibus et de la municipalité qui a par- ticipé aux frais d’essence. Olga a elle-même quitté l’Ukraine il

professeure à l’université. Elle n’avait pas imaginé qu’un jour la guerre la pousserait à l’exil. Sidérée par les premières bombes qui se sont abattues sur les bases militaires ce matin-là dès 5 heures, choquée par les frappes qui ont suivi, détruisant des quartiers résidentiels, elle

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Oksana (premier plan), entourée de sa sœur Natasha, de sa nièce Anya et de son père Olexis.

centre-ville de Kharkiv détruit, j’ai envie de pleurer. J’étais très fière de ma ville. C’est difficile à croire. Nous sommes au XXI ème siècle ! On ne pouvait pas ima- giner qu’une guerre était encore possible en Europe. Je suis en contact avec des amis sportifs russes qui dépriment totalement. Mais ils ne peuvent pas s’opposer à cette guerre sans risquer d’être emprisonnés” confie Natasha qui abrite désormais sous son toit son père, sa grande sœur et son neveu. Un regroupement familial forcé, “au moins, c’est une chose positive” sourit-elle en regardant son aînée Oksana à qui elle sert d’interprète. Personne ne sait combien de temps va durer ce conflit ni quelle en sera l’issue. Mais Oksana nourrit l’espoir qu’elle pourra regagner son pays “dès cet été. Quand les bombarde- ments auront cessé, je repartirai. Nous voulons rentrer pour le

y a quatre ans, se rapprochant de son autre sœur Natasha Tatranova et de son mari Kons- tantin qui vivent ici depuis plus de 20 ans. À l’époque, ce n’est pas la guerre, ni les conséquences de l’effon- drement de l’U.R.S.S., mais le sport qui a conduit le couple ukrainien à quitter son pays pour s’installer durablement dans le Haut-Doubs. Joueurs de badminton de classe inter- nationale, ils sont venus pour renforcer le club BadmintonVal de Morteau qui commençait à évoluer en nationale. Depuis, ils sont très impliqués dans l’ani- mation de ce sport localement. En septembre dernier, Natasha a encore fait le déplacement à Kharkiv pour un tournoi inter- national. À ce moment-là, mal- gré les manœuvres militaires d’intimidation des Russes à la frontière, personne n’osait croire à une guerre. “Quand je vois le

reconstruire pierre après pierre. Il est hors de question que la Russie prenne l’Ukraine” dit- elle. Cette universitaire suppose que Vladimir Poutine ne pourra pas tenir. La détermination du peuple ukrainien et les pres- sions qu’exerce l’Europe sur la Russie portent leurs fruits. Le rôle que jouent l’O.T.A.N. et l’Europe actuellement est essen- tiel aux yeux d’Oksana qui rêve qu’un jour son pays rejoindra l’Union. En attendant, la professeure tente de maintenir un lien avec ses étudiants dont certains sont en exil, alors que d’autres se cachent dans des caves de Khar- kiv. Elle espère pouvoir animer prochainement des cours en visioconférence depuis Villers- le-Lac. C’est sa manière à elle de résister et de croire en l’ave- nir d’une Ukraine forte, souve- raine et européenne. n T.C.

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