Journal C'est-a-dire 279 - Janvier 2022
P L A T E A U D E M A Î C H E
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Politique
“Aucune menace n’est et ne sera de nature à m’empêcher de faire mon travail”
portable du “communisme glo- balement positif”. Ce fut ma pre- mière rupture au milieu des années 1980. Càd : Vous rejoignez alors le Parti Socialiste qui vous ouvre une carrière politique. Quels ont été vos premiers mandats ? D.S. : Je suis devenu maire de Grand-Charmont en 2001 à la suite du décès prématuré de Daniel Jeanney. Raymond Forni avait alors l’ambition de conqué- rir la Région et je l’ai rejoint. En tant que vice-président en charge de l’économie et du dialogue social, j’ai eu le privilège de tra- vailler avec lui puis avec Marie- Guite Dufay durant deux man- datures. Nous y avons lancé pendant la crise financière de 2008-2009 notre programme “Former plutôt que chômer”. Le but était, en aidant financière- ment les entreprises, de sauver un maximum d’emplois et de préserver les savoir-faire. Càd : La différence de ligne entre la campagne de Fran- çois Hollande en 2012 et la réalité de son mandat vous éloigne du P.-S. Qu’est-ce qui vous convainc au ralliement à Emmanuel Macron ? D.S. : Un parti politique doit
Défenseur d’un projet politique assumé, l’homme ne s’est jamais enfermé dans la logique d’un parti pour faire avancer ses idées. Denis Sommer ne se représentera pas aux prochaines élections législatives du juin.
C’ est à dire : Vous ne briguerez donc pas un second mandat de député ? Denis Sommer : Un nouveau mandat en 2022 m’aurait conduit au-delà de 70 ans et je le ne le souhaitais pas. Il n’en reste pas moins que le bilan de ce mandat est largement positif. Je retiendrai surtout le retour d’une vraie politique industrielle disparue depuis plusieurs décen- nies et la création d’emplois et de nouvelles entreprises dans ce secteur. J’y ajouterai la gestion économique de la crise sanitaire qui place la France en excellente position concurrentielle en ce début d’année 2022. Càd : Vous avez plusieurs fois reçu des menaces au cours de votre mandat en rapport avec la gestion gouvernemen- tale de la crise sanitaire. Cela a-t-il un lien avec votre déci- sion de ne pas vous représen- ter ? D.S. : Cela fait deux ans que je reçois comme d’autres collègues des menaces et des tentatives d’intimidation. J’ai effectivement
Càd : Vous avez connu la période des relations sociales tendues chez Peugeot. Que vous ont appris ces années de syndicalisme ? D.S. : Je suis entré comme ouvrier à Sochaux en 1976. Les rapports sociaux à l’époque étaient durs. Le Syndicat Indé- pendant des Automobiles Peu- geot y régnait enmaître, jusqu’à l’arrivée du président Jean-Mar- tin Folz en 1997 qui normalisa la situation. Voitures sabotées Général de la C.G.T. en première ligne pour vivre la grève de 1981. Nous réfléchissions alors entre ouvriers et universitaires sur l’avenir des conditions de travail. Le toyotisme (stratégie produc- tiviste) avait fait son entrée dans l’industrie, bouleversant tous les rapports sociaux. Nous devions nous emparer de cette nouvelle donne ou l’histoire se ferait sans nous. La C.G.T. ne parlait alors que de salaire et s’accrochait à la doctrine insup- et pneus crevés étaient le lot de ceux qui n’adhé- raient pas. De mon côté, je suis devenu à 22 ans, un tout jeune Secrétaire
décidé de rendre publics ces faits et de porter plainte. Aucune menace n’est et ne sera de nature à m’empêcher de faire mon tra- vail. Ma décision de ne pas bri- guer un autre mandat était déjà prise depuis 2017 et ces événe- ments n’en sont pas à l’origine. La démocratie est plus forte que les semeurs de haine. C’est à dire : Pouvez-vous revenir sur les origines de votre engagement plus que cinquantenaire ? mouvement “Jeunesse Ouvrière Chrétienne” à Grand-Charmont. Nous intervenions alors dans une boucherie du secteur qui employait des apprentis. Le jeudi, c’était jour de formation au C.F.A. et ils n’étaient pas cen- sés travailler. Mais leur patron les faisait venir à 3 heures du matin pour ne pas perdre une journée de labeur. Ma passion du social et du droit des salariés remonte à cette époque. Denis Sommer : J’avais 15 ou 16 ans quand j’ai rencontré l’abbé Gaby Renaud, initiateur du
Denis Sommer, député de la troisième circonscription du Doubs qui couvre notamment le Plateau de Maîche.
“Je crois beaucoup au doute.”
être un outil au service d’un pro- jet. Je crois beaucoup au doute et m’interroge en permanence sur l’efficacité et la justesse de l’action politique. En 2016, le livre programmatique deMacron (“Révolution”) me donne des signes dans ce sens. Reconstruc- tion d’une France industrielle, promotion sociale, formation professionnelle, analyse de l’évo- lution de l’économie… sont des thèmes qui me parlent.Voilà un candidat qui dit des choses avec une vraie accroche à la réalité. Je rejoins donc son parti naissant pour effectuer un seul et unique mandat.
Càd : Comment envisagez- vous l’avenir ? D.S. : Mon épouse Étiennette, également impliquée dans la vie syndicale vous dirait que nous n’avons jamais eu le temps de nous ennuyer. Et c’est avec de multiples projets que j’envisage cette nouvelle étape. Le domaine du handicap me tient particu- lièrement à cœur et je sais qu’il reste beaucoup à faire. Et puis, la poésie est mon jardin secret. J’adorerais pouvoir rencontrer François Cheng pour échanger avec lui sur le bonheur. n Propos recueillis par Ph.D.
Ouverture en mars d’un “pôle mécanique” aux Bichets Maîche
Serge Curty (Haut-Doubs Pneus) et Benoît Houser (Moto Maîche) passent la vitesse supérieure dans leur nouvel espace. Et une surprise de taille y attendra les passionnés de vélo.
I nstallé depuis 13 ans à Maîche, Benoît Houser rêvait d’un local spacieux pour accueillir sa clien- tèle. “Avec ces 450 m² sur deux niveaux, je vais enfin pouvoir mettre en valeur mes gammes et ouvrir un grand espace d’accessoires (casques, vêtements et équipements)” , déclare-t- il. On pourra y découvrir dans les meil- leures conditions une large sélection de motos, quads et scooters. Tout a été rendu possible par la complicité mani- feste que Benoît entretient avec Serge Curty. “Je commençais à être à l’étroit rue des Grettes et ce projet me permet d’investir une surface de 300 m² avec
quatre ponts” , souligne le garagiste. Il y poursuivra son activité de pneuma- tiques sous l’enseigne “First Stop”, offrant également les services d’un atelier multi-marques (avec bien sûr maintien de la garantie constructeur). “Nous voulions un bâtiment en bois qui s’intègre bien dans le paysage et notre territoire” , poursuit Benoît. “Nous souhaitions également faire travailler les entreprises les plus proches. Parent et Fils de Trévillers nous a réalisé une charpente en lamellé-collé vraiment spectaculaire” , complète Serge. L’emplacement est idéal et ils se réjouis- sent déjà du passage quotidien de 3 000
Benoît Houser, Jérôme Nappey et Serge Curty.
Le tourisme à vélo s’impose de plus en plus dans notre région et ils espèrent contribuer à son développement bien au-delà des frontières du plateau. “Dans cette optique, nous offrirons un service de location et la possibilité de tester un vélo le week-end” , ajoute Benoît Houser. Bien sûr, l’investissement est important. Mais ils savent que ce lieu qu’ils viennent de créer va attirer une large clientèle. Sa visibilité et sa pra- ticité devraient rendre ce nouveau pôle commercial incontournable. n Ph.D.
au plateau de Maîche” , s’enthousiasme Jérôme. Le Groupe Giant, premier ven- deur de vélos sur la planète a plutôt l’habitude de fréquenter les métropoles. Peu importe, ils ont réussi à convaincre le leader mondial en lui offrant 230 m² pour exposer l’ensemble des gammes du constructeur (V.T.T.,V.T.A.E. (assistance élec- trique), route et cyclo-cross). “80 vélos seront exposés en per- manence et une large gamme d’accessoires parachèvera l’offre” , précise Jérôme Nappey.
voitures qui pourront utiliser le vaste parking. “Nous garderons le même esprit de service client et de proximité. Nos valeurs restent les mêmes : savoir- faire, transparence, honnêteté et sym- pathie” , s’exclament presque en chœur les deux hommes.
Un “Giant City” aux Bichets.
De son côté, Benoît Houser s’est associé à Jérôme Nappey pour y exercer une nouvelle activité dans la troisième cellule com- merciale. “Je pratique le V.T.T.
depuis 25 ans et nous avons saisi la chance unique d’offrir un “Giant City”
Le nouveau pôle mécanique.
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