Journal C'est à dire 278 - Décembre 2021
J U S T I C E
Justice
Le livre publié par Randall Schwerdorffer, l’avocat de Jonathann Daval, co-écrit avec le journaliste Frédéric Gilbert, apporte un témoignage sur ce fait divers hors du commun : l’affaire Daval. Il a suscité un tollé du côté des associations féministes et une censure. Randall Schwerdorffer, lui, le définit comme un livre éducatif. “Que les hommes disposent un jour des mêmes droits que les femmes”
C’ est à dire : Paru aux éditions Hugo Doc, votre livre “Je vou- lais qu’elle se taise” a suscité la réaction de l’association “Osez le féminisme” qui l’a jugé comme “une insulte à toutes les victimes de fémi- nicides.” Comprenez-vous la critique et l’annulation d’une séance de dédicaces program-
mée à Besançon ? Randall Schwerdorffer : J’ai souhaité témoigner de la diffi- culté de défendre un homme haï par la France entière et témoi- gner de cette censure que j’ap- pelle de cancel culture (culture de l’effacement ou du politique- ment correct). Osez aborder la personnalité dans un procès de la partie civile devient interdit
parce qu’il y aurait des choses que l’on peut dire, et d’autres pas. Par exemple, lorsque je dis qu’Alexia peut se révéler agres- sive voire violente, je me fais défoncer. Si vous inversez les rôles, où Jonathann deviendrait Alexia, vous n’aurez pas une réaction. Au contraire, ce serait des réactions positives comme “elle a eu raison de le tuer.”Cette
affaire Daval, je la définis comme une tragédie et non un crime passionnel. Faire passer Jona- thann pour un “monstre mani- pulateur”, c’est évidemment plus vendeur. Càd : Vous parlez de “dicta- ture féministe.” N’est-ce pas un peu fort ? R.S. : Pendant le procès, pour
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Randall Schwerdorffer présente son livre “Je voulais qu’elle se taise” paru aux éditions Hugo Doc (18,95 euros en librairie).
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d’Alexia. Et pour cause, on met avec ces échanges le doigt sur la difficulté du couple. Les retours des lecteurs sont très positifs car ils estiment disposer d’un angle complètement diffé- rent. Càd :Vous parlez de difficulté de couple. Pourquoi les parents n’en parlent pas ? R.S. : Pour eux, tout allait bien alors que tout allait mal.Martine (N.D.L.R. : la mère de Jona- thann) et celle d’Alexia disent avait refusé en lui disant : “Toi tu as un problème, règle-le.” Tous les deux ont un gros problème et foncent droit dans le mur sans recourir à une aide. Ces familles s’en veulent. Ce livre devrait être lu à l’école car au contraire de proposer des solutions déli- rantes ou financièrement lourdes pour lutter contre les violences faites aux femmes, et aux hommes, il propose des réflexions sur le couple, sur la vie commune, sur la séparation.Tout cela s’ap- pelle l’éducation. Considérer celui avec qui l’on vit, ce n’est pas inné, cela s’apprend. Ce rôle d’éducation doit être fait à l’école s’il ne se fait pas à la maison. n Propos recueillis par E.Ch. la même chose : “Si on l’avait vu avant, rien ne se serait passé.” Jonathann avait demandé une aide extérieure maisAlexia
éviter des polémiques, j’ai dûme taire. J’ai osé écrire que les femmes étaient mieux traitées et moins sévèrement punies pour des crimes équivalents. C’est la vérité.Un rapport de l’Assemblée nationale le confirme. Nous sommes passés dans une société matriarcale. Prenez exemple d’un divorce : le traitement des hommes est inégalitaire. Càd : Difficile de comparer un divorce à un homicide… R.S. : Un homicide n’est pas un matriarcale que je cautionne le moindre féminicide. Loin de là ! C’est un combat d’égalité. J’es- père, un jour, que les hommes puissent disposer des mêmes droits que les femmes. Càd : Avez-vous de l’affection pour votre client ? R.S. : De la compassion. Càd : Pourquoi écrire un livre alors que tout semblait avoir été dit dans cette affaire ? R.S. : Nous avons publié des élé- ments inédits comme la prépa- ration du procès qu’aucune caméra n’a pu enregistrer, nous dévoilons les S.M.S. échangés avant la disparition officielle droit ! Il n’y a rien de légitime de tuer sa com- pagne. Ce n’est pas parce que je dénonce une société qui devient de plus en plus
“Ce livre devrait être lu à l’école.”
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Zoom - Avocat à Besançon depuis 2001, Randall Schwerdorffer a plaidé 109 dossiers criminels dont 103 en défense et a obtenu 20 acquit- tements. Avocat de Jonathann Daval depuis octobre 2017 jusqu’à ce jour, il a assisté à toutes les étapes procédurales de cette affaire jusqu’au procès d’assises de Vesoul. - Frédéric Gilbert est journaliste spécialisé dans les affaires criminelles. Il a réalisé de nombreux documentaires pour les émissions “Affaires criminelles”, “Faites entrer l’accusé”… n
Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 12 h et de 14 h à 19 h (le samedi jusqu’à 17h)
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