Journal C'est à dire 278 - Décembre 2021
V A L D E M O R T E A U
La fermeture du cabinet de radiologie est vécue comme “une amputation” Morteau
L e secteur de la santé dans leVal de Morteau, déjà mal en point au regard de la démogra- phiemédicale, n’avait pas besoin de cela. Le cabinet de radiologie de Morteau situé rue Fontaine- l’Épine ne recevra plus les patients envoyés par leur méde- cin, ou par l’hôpital de Morteau, pour y passer une échographie, une radiographie ou une mam- mographie, à partir de juin 2022. Est-ce la faute à un manque de patients ? Une trop faible ren- Le cabinet de radiologie de Mor- teau appartient au centre d’Ima- gerie du Haut-Doubs qui dispose de deux autres cabinets à Pon- tarlier, l’un rue Arthur Bourdin, l’autre au centre hospitalier (scanner et I.R.M.). Le Centre d’imagerie du Haut-Doubs fusionne au 1er janvier avec celui de Besançon (P.F.C.) qui détient aussi les cabinets de Valdahon et de Baume-les-Dames. L’entité s’est engagée à reprendre le personnel de Morteau (3 secré- taires, 3 manipulateurs radios, 1 médecin radiologue à temps partiel). Ces derniers devront être mobiles. Ils pourront notam- ment être affectés au cabinet de Valdahon, qui se développe avec l’arrivée d’un scanner et d’une I.R.M. n Proposition de reclassement du personnel tabilité ? Pas du tout à écouter le principal intéressé qui se défend “d’abandonner” Morteau. Responsable du cabinet de radio- logie mortuacien qu’il a fondé en 1982, le docteur Gilles Perri- guey, co-associé duCentre d’Ima- gerie du Haut-Doubs, confirme la fermeture programmée qu’il n’a pas encore annoncée aux pro- fessionnels de santé locaux. Il compte le faire d’ici quelques semaines. “Nous ne trouvons pas de remplaçant au docteur Domi- nique Boulard qui prend sa En juin prochain, le cabinet de radiologie de Morteau cessera son activité. La raison : le départ en retraite d’un radiologue et l’absence de remplaçant. Un coup dur.
mêmesmissions sans un cabinet de radiologie de proximité, capa- ble de fournir rapidement les examens nécessaires. La profes- sionnelle se demande si l’Agence régionale de santé (qui n’est pas la responsable) amesuré l’impact pour ce bassin de vie. “La perte de la radiologie va malheureu- sement nous obliger à modifier notre façon d’exercer lamédecin e, jugent les docteurs Céline Rabbe et Claire Schoepfer, médecins de ce jeune dont nous supposions un arrachement osseux. Nous avons pris contact avec la secré- taire du cabinet pour un rendez- vous en urgence, que nous avons obtenu. Demain, nous ne pour- rons plus procéder à cette prise en charge globale !” Pour ces professionnels déjà en tension face à la pénurie deméde- cins, la coupe est pleine. La solu- tion qui s’offre à eux : “se sim- plifier la vie comme on nous l’impose, c’est-à-dire envoyer les patients aux urgences, service que l’on sait engorgé, envisage Céline Rabbe. On nous enlève les outils pour faire notre travail. On vit cela comme une amputa- coordinatrices à l’hô- pital et généralistes au cabinet de Villers-le- Lac. On prend l’exemple
retraite fin mars. Ce n’est pas faute d’avoir essayé ! répond avec fatalisme le radiologue. Depuis deux ans, nous publions des annonces pour tenter de recruter de jeunes radiologues.Aucun ne veut s’installer àMorteau ! C’est la mort dans l’âme que nous le fermerons… à moins que nous en trouvions d’ici là.” Plus personne à vrai dire n’ima- gine cette hypothèse d’un can- didat de dernière minute tombé Val de Morteau ou du Pays Hor- loger devront se rendre à Pon- tarlier où à Valdahon, à 30 km de là, le cabinet de Valdahon ayant reçu le feu vert de l’Agence régionale de santé pour accueillir un scanner, puis une I.R.M. ÀMorteau, le coup est aussi rude que soudain : “On se retrouve devant le fait accompli avec la perte de ce service technique, sans plan B ” déplore Karine Romand, présidente par intérimde la com- missionmédicale d’établissement (C.M.E.) de l’hôpital deMorteau. Elle fut l’une des premières à s’emparer de ce sujet, vital pour l’établissement mortuacien, lequel ne pourra plus exercer les sous le charme de nos sapins. Le dossier sem- ble,malheureusement, plié. Les patients du
La Ville de Morteau s’est posi- tionnée pour racheter le local du centre de radiologie afin de lui permettre de se restructurer. Ce dernier souhaitait en effet se sou- lager demètres carrés pour assu- rer de la téléradiologie. Cette piste a finalement été écartée par le groupe de santé qui annonce la vente de son local dans les semaines à venir. Le maire de Morteau Cédric Bôle se dit “surpris” de cette annonce car une procédure de rachat était envisagée. La mairie déplore cette fermeture. Elle annonce l’ouverture d’un cabinet médical éphémère (le 15 janvier) pour soulager la médecine de ville, l’ouverture en avril de la maison des soignants, et rappelle les aides en cours à l’installation de médecins. n Le local sera vendu
tion.” L’hôpital de Morteau va devoir gérer des temps de transferts de patients plus longs (environ 1 heure contre une quinzaine de minutes auparavant), plus coû- teux, et plus gênants pour les malades, “dans une période où nousmanquons d’ambulanciers” pointe le directeur délégué de l’établissement Thibault Euvrard. La députée du Doubs Annie Genevard demande à l’A.R.S. “de mettre des proposi- tions sur la table.” Cette fermeture est d’autant plus mal vécue qu’elle survient trois jours après l’annonce de la “label- lisation d’hôpital de proximité” pour le centre hospitalier deMor- teau. En médecine, on nomme cela de l’automutilation. n E.Ch. À L’hôpital de Morteau, les professionnels déplorent cette fermeture qui va impacter l’ensemble du Pays Horloger.
Les urgences vont en pâtir…
“On y va clairement pour gagner” Politique Le long processus de désignation d’un candidat L.R. - une candidate en l’occurrence - pour la présidentielle donne à la députée du Haut-Doubs tous les espoirs de croire aux chances de la droite républicaine. Annie Genevard et les L.R. sont en ordre de marche. Interview.
C’ e st à dire : Les résultats du congrès des Républicains sont-ils à la hauteur de ce que vous espériez ? Annie Genevard : Je suis très heu- reuse de ce résultat parce que c’est un score net de Valérie Pécresse, et il le fallait pour lui donner un vrai élan pour la suite. Si Valérie est élue, ce serait la première femme à être pré- sidente de la République française et cette candidature porte en soi un signe puissant de renouveau et de moder- nité. Càd : Les militants ont fait le bon choix selon vous ? A.G. : C’est une excellente candidate qui a déjà démontré dans le passé qu’elle savait faire. Elle est jeune, elle s’est révélée au cours de cette campagne comme une très bonne débatteuse, pré- cise, punchy, à l’aise. Càd : Vous parlez de renouveau, mais c’est une personnalité poli- tique présente dans le paysage depuis une vingtaine d’années, qui a déjà été ministre… Elle incarne vraiment ce renouveau ? A.G. : Incarner le renouveau, cela ne signifie pas être sans expérience. Nous
laissons ça au gouvernement Macron dont une bonne partie est justement sans expérience politique et ça se voit. L’expérience en politique est un atout inestimable et au contraire, c’est l’ab- sence d’expérience qui comporte les plus gros risques. Valérie Pécresse me correspond parfaitement car je me reconnais totalement dans une femme qui assume des responsabilités et qui les assume jusqu’au bout, qui est très pugnace. C’est un mélange d’écoute et de détermination dont on a besoin, elle fait preuve d’un libéralisme tempéré et qui saura être ferme sur les sujets de sécurité par exemple.
affiner les choses.
Càd : On voit déjà ressurgir autour d’elle une partie de la “vieille garde”. L.R. Ne risquez-vous pas de voir une certaine partie de la droite vous tourner le dos ? A.G. : Il y a une nécessité, c’est de ras- sembler tout le monde pendant 5 ans. Nous aurons évidemment besoin d’élus d’expérience même si Valérie Pécresse s’entoure de nombreux nouveaux visages. À l’image d’Othman Nasrou, de Florence Portelli, d’Alexandra Dublanche, autant de noms pas encore connus mais qui incarneront aussi ce
Annie Genevard aux côtés de Valérie Pécresse le jour de l’investiture de cette dernière comme candidate des L.R. à la présidentielle (photo L.R.).
ligne des L.R. Quand les gens se seront donné la peine de dépasser la barrière des préjugés et des apparences, ils ver- ront queValérie Pécresse est une femme d’ordre avec un projet audacieux, et beaucoup plus authentique que ce que nous a proposé le gouvernement actuel. Il nous avait promis du libéralisme économique mais l’économie n’a jamais été aussi administrée, la France a atteint depuis cinq ans un record en termes de charges et de fiscalité des entreprises, que la France connaît un déficit extérieur record et qu’au final, ce gouvernement n’a pas du tout fait les réformes qu’il avait promis d’enga- ger. Je pense donc queValérie Pécresse incarne aujourd’hui la seule alternative crédible à Emmanuel Macron. On y va
clairement pour gagner.
Càd : On risque de beaucoup vous voir dans les instances parisiennes des Républicains ces prochains mois ? A.G. : Je serai là pour l’aider sur le ter- rain, notamment à travailler tous ces sujets de territoire. Mais je resterai toujours la règle absolue que je me suis fixée : je continuerai à passer à lamoitié de mon temps sur ma circonscription. Càd : Briguerez-vous également un nouveau mandat de député ? A.G. : Oui, je repars pour une nouvelle candidature, je serai donc toujours aussi présente ici sur le terrain. n Propos recueillis par J.-F.H.
renouveau. Encore une fois, l’ex- périence est indispensable.Nous n’affirmerons pas comme l’a fait Emmanuel Macron : “Soyez fiers d’être des amateurs.”
Càd : Quel rôle comptez-vous jouer dans cette campagne ? A.G. : Je pense pouvoir apporter mon aide àValérie Pécresse sur les questions de ruralité. On lui
“Je serai là pour
l’aider sur le terrain.”
Càd : La droite a-t-elle une chance de se distinguer, coincée entre la majorité actuelle et Éric Zemmour ? A.G. : Nos adversaires disent deux choses : qu’on est trop proches d’Em- manuel Macronn ou alors des idées d’Éric Zemmour. Soyons sérieux : on ne peut pas affirmer tout et son contraire. Les propositions de Valérie Pécresse sont parfaitement dans la
fait déjà, sans doute à tort, le reproche d’être une Francilienne urbaine. Je lui apporterai tout mon soutien sur ces questions de ruralité qui sont trans- versales et touchent les mobilités, les services publics, l’agriculture, etc. Elle m’a confirmé qu’elle souhaite que j’in- tègre son équipe stratégique de cam- pagne. Je dois rencontrer son directeur de campagne Patrick Stefanini pour
Made with FlippingBook Online newsletter creator