Journal C'est à dire 278 - Décembre 2021
V A L D E M O R T E A U
Le Repair café, un lieu d’échange à vocation durable et sociale Villers-le-Lac La M.J.C. de Villers-le-lac sert de support à cet atelier où quelques bricoleurs tentent de redonner une seconde vie à des objets ou des appareils électroménagers défectueux. Si la réparation n’est pas garantie, le lien social qui en découle alimente bien des amitiés.
Le Repair café est ouvert le troisième samedi matin du mois à la M.J.C. de Villers.
P our mesurer tout l’intérêt de ce Repair café,ThierryMunier qui en est l’un des animateurs cite volontiers en exemple cette personne aux faibles revenus qui cher- chait désespérément à faire réparer sa T.V. “Tous les professionnels lui disaient qu’elle était foutue, qu’il fallait en changer. Elle est venue nous voir. Après démontage, on a découvert qu’il s’agissait de changer uniquement un condensateur à 1 euro. Inutile de vous
lage : outillage, fer à souder… “Si la panne vient d’une grosse pièce, on invite la personne à la commander et on se charge d’installer la pièce neuve.” L’ate- lier de Villers-le-Lac fait partie d’un réseau national. Ce qui supposait d’adhérer à une charte stipulant bien la gratuité de l’intervention, le fait que la personne soit obligée de rester sur place le temps de la réparation. “Quand on va lire sur Internet certaines notices d’utilisation d’appareils, on est parfois surpris de découvrir que son auteur indique d’aller voir un Repair café en dernier recours. Comme quoi…” La M.J.C. a également travaillé avec un voisin à la création d’un jardin par- tagé. Un groupe de jardiniers s’est formé. Ils viennent assez souvent dis- cuter avec leurs amis du Repair café. L’art de faire du lien social avec trois fois rien. Le Repair café est accessible à tous et il n’est pas nécessaire d’adhé- rer à la M.J.C. Contact au 03 81 68 13 91. n F.C.
ce concept hollandais. On a commencé par chercher les bricoleurs locaux, bien connus dans leurs quartiers pour les services qu’ils rendent à leurs voisins. Au final, on en a identifié une dizaine.” Suffisamment pour ouvrir à l’automne 2019 dans une salle de la M.J.C., le premier Repair café accessible le troi- sième samedi matin du mois. La prochaine séance a lieu le 18 décem- bre. Une dizaine de personnes sont au rendez-vous. Il en vient de partout : Morteau, Maîche,
décrire la joie de la per- sonne” , récapitule celui qui est aussi vice-président de la M.J.C. Les responsables de la M.J.C. cherchaient depuis
L’atelier de Villers-le-Lac fait partie d’un réseau national.
Orchamps-Vennes… Ils arrivent le plus souvent avec des appareils électro- ménagers, du matériel hi- fi, T.V. et parfois du mobi-
plusieurs années à s’investir dans cette logique du recyclage, du développement durable. Cela se traduit, autre exemple, par la dizaine de livres-service dispersée un peu partout à Villers. “On avait récupéré d’anciens frigos pour les trans- former en livres-service. L’idée du Repair café est née en voyant un reportage sur
lier. “Ils sont tenus de rester sur place le temps de la réparation. On leur offre un café.” La discussion s’installe. Pari gagné. Aucune réparation n’est garantie au Repair café.Au fil des ans, les bénévoles réparateurs ont investi dans des pièces détachées, du petit matériel de brico-
Le dispositif s’appuie sur une dizaine de bénévoles réparateurs.
Collectif “commun.e.empeinte” : un bouillon de culture sans frontière Villers-le-Lac
Porté par une chorégraphe venue s’installer dans le Haut-Doubs, ce mouvement cosmopolite rassemble des artistes qui se retrouvent le temps d’un spectacle ou d’une résidence avec l’envie de générer, de partager des émotions.
d’un spectacle fabriqué de toutes pièces au vrai sens du terme. Les spectateurs sont repartis avec le décor. Plus récemment, le collectif frontalier a participé à un programme de médiation intitulé “Fabrique-moi un spec- tacle”. “On a travaillé au conser- vatoire de musique de Neuchâtel avec une classe de huit jeunes musiciens. On a créé le spectacle Contre vents et marées et on l’a présenté fin novembre à La Chaux-de-Fonds.” Les artistes du collectif “com- sentent à eux. À l’exemple du graffeurWRITINkone qui après avoir exposé des œuvres dans une boulangerie pontissalienne a poursuivi l’échange en réalisant lesmotifs qui décoreront les fèves des galettes des rois. “On est aussi entouré par des bénévoles et des spectateurs fidèles à nos projets. Aujourd’hui, il nous manque des ressources pourmon- ter des projets. On va solliciter par exemple des fonds européens mun.e.mpreinte” gèrent bien sûr leur carrière de façon individuelle, évoluant en fonction des opportunités qui se pré-
“O n vient de Saint- Étienne” , resitue Laurie Cabrera, la directrice artis- tique du collectif. C’est là dans la cité forézienne qu’est née l’idée d’un ensemble pluridisciplinaire qui se concrétisera quelques années plus tard lors du démé- nagement, pour raisons profes- sionnelles, de la jeune choré- graphe dans le Haut-Doubs. “On a analysé l’offre culturelle exis- tante. On est allé voir des acteurs locaux et des décideurs en s’in- téressant notamment aux échanges avec la Suisse dans l’objectif, pourquoi pas, de mettre en place des passerelles.” Installée àVillers-le-Lac, Laurie Cabrera commence par créer un atelier danse à la M.J.C., l’occa- sion de préparer un spectacle qui ne verra jamais le jour sur fond de crise sanitaire. Elle tra- vaille aussi avec le Conservatoire de Neuchâtel, l’école de comédie musicale Évaprod à La Chaux-
de-Fonds, le Collectif Danse au Locle. “On a collaboré avec le centre Chorégraphique de Belfort sur un projet Interreg de média- tion culturelle associant le canton du Jura.” Le collectif “commun.e.mpreinte” a émergé si l’on peut dire dans la mouvance du premier confi- nement en mars 2020. Cette rents domaines : danse, gra- phisme, B.D., photographie, cinéma, musique électronique, régie son, lumière… “L’objectif est de générer des spectacles vivants pluridisciplinaires” , com- plète Maryam Trallero, l’admi- nistratrice. En juillet 2020, quelques mem- bres du collectif sont accueillis en résidence pendant une semaine au théâtre de Morteau. Le séjour servira à la préparation association mobilise entre 15 et 30 artistes dispersés dans le monde entier et qui exercent dans diffé-
“Il nous manque des ressources.”
On veut générer du lien, du contact avec le public en privilégiant une approche artistique très contemporaine”, explique Laurie Cabrera, la directrice artistique du collectif (photos C.E.).
qui serviront à financer un gros spectacle sur plusieurs pays : France, Suisse, Belgique et Luxembourg, poursuit Laurie Cabrera en évoquant aussi l’ac- tion réalisée avec les Espaces Sensibles Naturels. Trois classes
de 5 ème du collège de Villers-le- Lac ont participé à une journée nature au mont Châtelard. Ils étaient invités sur différents ate- liers animés par un graffeur, des danseurs, des musiciens…” n F.C.
Le collectif “commun.e.empreinte” a travaillé avec des collégiens sur un projet développé en partenariat avec les Espaces Naturels Sensibles.
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