Journal C'est à dire 276 - Octobre 2021

A G E N D A

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Littérature “J’ai fait un travail d’historienne sans être historienne”

Lola Sémonin a sorti le troisième volume de sa vie de la Madeleine Proust. Le quatrième et dernier est déjà prêt.

Cette position anti-pass, c’est une manière de faire passer un message d’ouverture, je veux inciter les gens à élargir leur conscience. Et en disant cela, on nous taxe parfois de complotistes et c’est insupportable. Il y a beaucoup de choses qui me gênent dans le contexte actuel : on n’a par exemple jamais donné les moyens aux laboratoires de trouver un traitement et on leur a donné de trouver un vaccin qui va leur rapporter énormément d’argent. Je rappelle aussi que la pollution ou le tabac font beau- coup plus de morts que le Covid et que là, on ne fait pas grand-chose pour lutter contre.Monmessage principal concer- nant cette histoire de pass sanitaire, c’est de rester toujours en éveil par rap- port à ce qu’on nous raconte, de prendre du recul et de la distance. C’est comme ça qu’on est plus clairvoyant. Dans mes livres, c’est la même chose : j’essaie d’avoir la vision la plus large possible de la société dans laquelle on vit ou vivent mes personnages vivent. n Propos recueillis par J.-F.H. 19 heures, dimanche 5 décembre, épicerie de Moutier-Hautepierre et samedi 11 décembre à l’Esper- luète, rue Vannolles à Pontar- lier, de 16 heures à 19 heures Lola Sémonin dédicacera son nouveau roman samedi 13 novembre à la F.N.A.C. de Morteau de 15 heures à

que l’on ne savait pas à 15 ans, que ce soit en 1940 comme mon personnage de la Madeleine ou en 1965 pour moi, ces choses-là étaient sensiblement les mêmes. Càd : On sent aussi à travers les lignes de ce nouveau roman que vous maîtrisez très bien l’atmo- sphère de cette époque. L.S. : Je me suis littéralement immer- gée dans cette époque à travers une documentation fouillée. J’ai passé deux ans à lire tout ce qui concernait la Seconde guerre mondiale. J’ai voulu à travers ce livre que le lecteur soit plongé dans la profondeur des événements de cette époque. J’ai fait en quelque sorte un travail d’historienne sans être his- torienne. Ce roman, c’est la petite his- toire dans la grande Histoire. Càd : On ressent aussi toute la détresse de la petite paysanne jetée en pâture dans une ville, Paris, qui l’effraie. Il y a beaucoup d’émotion dans ce tome III. L.S. : Elle est loin de son pays qu’elle aime par-dessus tout et forcément quand elle y pense, elle l’embellit.Quand elle reçoit une lettre de sa famille, écrite par sa sœur Paulette, c’est tout son

C’ est àdire : “Sous la botte, 1940-1941”, c’est le sous- titre explicite de ce troi- sième volume relatant la jeunesse de laMadeleine Proust. On ressent à la lecture toutes les émotions qu’a pu ressentir une ado- lescente de 15 ans. Comme si c’est vous qui aviez vécu cette période… Lola Sémonin : Quand on écrit en se mettant dans la peau d’une adolescente de 15 ans, même si le personnage vit à une époque plus ancienne, on se connecte immédiatement à ses émotions passées. J’ai la chance de pouvoir me connecter aux émotions que j’ai ressenties à tous les âges de ma vie, dès le plus jeune âge. Je me souviens de ma première dent tombée, de la première fois que je suis allée à l’école, demon premiermen- songe, etc. Les interdits, toutes les choses Lola Sémonin, créatrice de la célé- brissime Madeleine Proust, sort le troisième volume de son roman “La Madeleine Proust, une vie”. Âgée de 16 ans, la jeuneMadeleine est envoyée comme bonne à Paris sous l’Occupation.

tome IV m’a déjà pris dix ans de ma vie. Càd : Le personnage de la Made- leine, lui, semble vouloir vous accompagner toute votre vie ? L.S. : La Madeleine et moi sommes indissociables. Elle me suivra jusqu’à ma tombe ! (rires). La force de ce per- sonnage, c’est qu’il entre directement dans le cœur des gens. Ce n’est pas une caricature la Madeleine Proust, les gens perçoivent quelqu’un de vrai en la voyant. Càd : Parallèlement à la sortie de ce roman, vous revendiquez toujours votre indépendance d’esprit, notam- ment en participant à des manifes- tations anti-pass sanitaire. Sans craindre d’écorner votre image ? L.S. : Dans tous les livres et tous mes spectacles, il y a toujours eu une part de militantisme. Je me suis toujours battue contre les injustices en tout genre, et aussi contre la pensée unique.

Haut-Doubs qui arrive à Paris. Mon éditrice m’a fait plaisir en me disant qu’elle avait rarement lu un livre aussi vivant. Et il y a toujours cette passerelle entre rire et émotion. La Madeleine compare Paris à une forêt de pierres, sans jamais avoir l’espoir d’entrevoir une clairière entre les immeubles. Elle se sent là-bas comme dans une prison. La première fois que je suis allée à Paris, c’était en 1958, et j’ai vu une ville toute grise et je me suis demandé pour- quoi on disait de Paris qu’elle était la plus belle ville du monde. Et dans le livre, les seules couleurs que la Made- leine perçoit, ce sont celles des drapeaux nazis qui flottent sur les murs de la capitale. Càd : Vous sentez-vous une roman- cière à part entière désormais ? Plus qu’une comédienne ? L.S. : Je me sens totalement roman- cière. Pour moi, c’est un rêve d’enfant. J’ai entamé une dizaine de romans mais cette saga qui s’achèvera avec le

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