Journal C'est à dire 276 - Octobre 2021

V A L D A H O N - P I E R R E F O N T A I N E

33

“J’aime mon métier, mais pas à n’importe quel prix !” Belleherbe

Julien Quéré et Adélaïde Maréchal ne peuvent plus exercer leur métier de kinésithérapeutes à Belleherbe parce qu’ils ont refusé la vaccination. Le professionnel livre ses arguments et réfute tout abandon de ses patients.

plaçante, en exercice jusqu’au 29 octobre. La dame dit regret- ter le choix de son kiné de ne pas s’être fait vacciner. Elle vit cela comme un abandon. D’au- tres patients soutiennent très fortement le couple. Une ban- derole a d’ailleurs été installée sur le fronton de la maison médicale On pouvait y lire : “Désert médical, A.R.S., ren- dez-nous nos kinés”. L’affiche a été enlevée quelques jours plus tard. C’est à dire : Pourquoi avez- vous refusé la vaccination contre le Covid-19 ? Êtes-vous

L e cabinet des deux kinésithérapeutes situé dans la maison médi- cale de Belleherbe sonne creux depuis le 23 sep- tembre, date à laquelle l’Agence régionale de santé a sommé les deux patriciens de stopper leurs consultations sous peine de poursuites judiciaires. La rai- son ? Julien Quéré et Adélaïde Maréchal-Quéré ne peuvent pas

justifier d’un statut vaccinal. Ils étaient installés ici depuis quatre ans dans cet espace qui a vu défiler trois médecins suc- cessifs, et qui en cherche tou- jours d’ailleurs. Soudain, la porte du cabinet s’ouvre et la clochette retentit. Une patiente vient jusqu’au bureau du kiné qui lui explique qu’il ne peut la recevoir. Il lui reste la possibilité de prendre contact avec sa rem-

Julien Quéré, kiné depuis quatre ans à Belleherbe, devant le cabinet fermé.

anti-vax ? Julien Quéré (35 ans) : Ce terme d’anti-vax me fait bondir. Je ne suis pas anti-vaccin mais anti-vaccin Covid car aujourd’hui, je ne connais ni sa composition ni ses effets secon- daires. Si je me fais vacciner, ça ne servira pas à grand-chose si j’ai une thrombose. Je tra- vaille depuis un an et demi au contact du Covid sans aucun problème de santé, j’ai réalisé une sérologie qui a démontré que je n’ai pas contracté le virus. Depuis douze ans, je ne prends pas de médicaments, je me soigne avec des huiles essen- tielles et de la médecine holis- tique (médecine chinoise). Je les autres. Or, je peux être vac- ciné et transmettre le virus. Le 14 septembre, j’ai interrogé la Haute autorité de santé et l’A.N.S.M. (Agence de sûreté du médicament) pour connaître la composition des différents vac- cins, leurs effets à court et moyen terme, et demandé que ces instances me signent une décharge. Je n’ai pas eu de réponses. J’ai eu une réponse de l’ordre qui me renvoyait vers des banalités. Càd : Que répondez-vous aux patients qui estiment que vous les avez abandonnés ? J.Q. : Ce n’est pas moi qui les abandonne ! On me l’impose. Lorsque j’ai travaillé durant le Covid, personne n’est venu me demander si j’avais des masques pour me protéger, lorsque je me suis rendu chez des patients atteints par la maladie, j’ai assuré la continuité des soins. Je suis tranquille avec mon possède un système immunitaire qui me permet de faire face. Je comprends la vac- cination si c’est un acte altruiste qui protège

point de vue : j’accepte de ne pas être vacciné et de ne pas être pris en charge par la société. Si on me dit : demain tu n’es pas vacciné, tu peux tra- vailler mais tu ne pourras pas accéder à la réanimation, je le ferai. Càd : Qui a pris le relais au cabinet ? J.Q. : Une remplaçante est là jusqu’au 29 octobre. Elle inter- vient à domicile et au cabinet. Il est possible d’avoir recours au remplacement pour une durée limitée de trois mois. J’étais heureux pour mes patients d’avoir pu trouver cette solution. mon C.V. dans une agence d’in- térim en Suisse. Je ne peux pas être kiné là-bas, sauf à suivre une formation et à la payer. Je suis prêt à tout : aller à l’usine, faire le manœuvre. Càd : N’est-ce pas un senti- ment de gâchis d’autant que Belleherbe se trouve en zone sous-dotée ? J.Q. : Je m’attendais à ce que l’A.R.S. nous demande d’arrêter nos consultations, mais pas si rapidement. Sachant que nous sommes une zone sous-dotée, j’imaginais qu’on nous laisserait un peu plus de temps pour nous trouver des remplaçants. Càd : Est-ce à dire que vous n’aimez pas assez votre métier au point d’envisager de le quitter ? J.Q. : Pas du tout. J’aime mon métier, mais pas à n’importe quel prix. n Propos recueillis par E.Ch. Càd : Et après ? J.Q. : Notre métier, libéral, ne nous per- met pas de toucher le chômage. J’ai déposé

12 et 13 novembre 2021

“Je suis prêt à tout : aller à l’usine, faire le manœuvre.”

Durant ces 2 jours

O res spéciales sur les escaliers et les portes d’intérieures

20 rue Denis Papin ZA en Pougie à côté de l’île aux trésors VALDAHON 03 81 60 33 74 www.batetmat.fr

Photos non contractuelles

Prochaine sortie du journal C’est à dire 22 novembre 2021

Ouvert du lundi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 19h (le samedi jusqu’à 17h)

Made with FlippingBook flipbook maker