Journal C'est à dire 276 - Octobre 2021

R E T O U R S U R I N F O

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Vers une école pleinement inclusive ?

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Ligne des horlogers : 15 minutes gagnées entre Morteau et Besançon

ÉDITORIAL

Indéfendable “Nous sommes tous responsables de tout, et de tous devant tous, et moi plus que tous les autres.” Cette affirmation du philosophe français Emmanuel Lévi- nas, les membres de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église en font fait un des préambules de l’énorme rapport que cette dernière a rendu récemment, qui a fait l’effet d’une bombe au sein de l’Église catho- lique française et au-delà, dans toute la société. On savait de longue date le problème latent et les soupçons lanci- nants. On connaît aujourd’hui l’ampleur des dégâts provoqués au fil des décen- nies par des hommes d’Église croyant posséder sur certaines de leurs ouailles les pleins pouvoirs. Les défenseurs de l’indéfendable rétorqueront que les vio- lences sexuelles dans l’Église arrivent loin derrière celles commises au sein de la cellule familiale et ils auront raison de souligner cette nuance. Cependant, elle ne justifie évidemment d’aucune manière les circonstances atténuantes que certains voudraient trouver à ces prêtres prédateurs arguant que la res- ponsabilité des parents gardant le silence serait tout autant engagée et délesterait les hommes d’Église d’une partie du poids de l’abjection. Le sujet ne fait pas débat. Le rapport de la C.I.A.S.E. met en lumière, au terme d’un travail de fourmi dont l’intégrité ne saurait être remise en cause par qui que ce soit, la totale responsabilité de la hiérarchie catholique dans ces milliers de drames humains qui se sont noués au fil des décennies, enfouis sous une chape de silence, de honte et d’hypocrisie. Il y a encore des résistances au fait que le secret de la confession soit indétrônable et ne pourrait souffrir d’exceptions. Ces résistances-là ne sont plus tenables. Comme le secret médical a ses excep- tions quand la situation met la vie d’un patient en danger, les confessions d’un pénitent ne peuvent rester enfermées dans l’obscurité d’un confessionnal quand ces aveux privés concernent la mise en danger d’un mineur. Le droit le prévoit, et toute la hiérarchie catholique devrait le confirmer. Quand les débris du rapport de la commission Sauvé seront retombés après la déflagration qu’il a provoquée, il sera nécessaire que l’Église catholique française réaffirme clairement ses positions et prenne les dispositions nécessaires pour qu’au moins, dans ce cercle d’épanouissement personnel qu’est censée encourager la pratique religieuse, ne se noue plus aucun drame silencieux comme il y en a eu tant dans le passé. n Jean-François Hauser

C onstruire une école qui accueille et s’adapte aux différences, c’est construire la société de demain, éduquer des citoyens qui donneront toutes leurs chances à ceux qui sont différents. L’école inclusive, c’est-à- dire celle qui accueille le plus d’enfants possible touchés par un handicap, est un des objectifs clairement énoncés par le gouvernement. Où en est-on dans notre région ? Le rectorat a mené son enquête sur les élèves en situation de handicap au sein des écoles. À la dernière rentrée, 5 615 élèves en situa- tions de handicap étaient scolarisés dans les écoles de l’académie. “C’est une hausse de 25,6 % de plus depuis 2015” précise le rectorat qui estime que désormais, “99,4 % des besoins en aide humaines sont couverts.” Tou- jours en cett erentrée 2021, 1 763

accompagnants d’élèves en situations de handicap travaillent dans les écoles de l’académie, “soit une augmentation de plus 50 % entre 2015 et 2021.” Les pôles inclusifs d’accompagnement localisé (P.I.A.L.) qui accueillent ces accompagnants pour répondre avec rapidité aux notifications d’aide humaine, sont 79 aujourd’hui. Il faut une formation d’adaptation de 60 heures à l’emploi pour tout nouvel accompagnant. Les dépenses consa- crées à l’école inclusive sont de 55,3 millions d’euros cette année, dont 26,6 millions consacrés à l’aide humaine, soit une augmentation des dépenses de + 125 % de toujours entre 2015 et 2021. Même s’il reste encore des zones d’ombre et des familles désemparées, l’inclusion pro- gresse. n

À partir du 31 octobre à 14 heures, la ligne ferroviaire des Horlogers reprend du service après une inter- ruption de huit mois pour permettre sa modernisation entre Besançon et Mor- teau. Et c’est à partir du 23 décembre que les trains rouleront à nouveau entre Morteau et La Chaux-de-Fonds. Ces travaux d’envergure ont permis de conforter des ouvrages comme le tunnel de Remonot ou celui du Col-des- Roches, renouveler la voie sur 35 km pour 49 millions d’euros (État 19,4 mil- lions, Région 19,4, Interreg 6 millions, S.N.C.F. Réseau 4,2 millions) mais éga- lement de rendre accessible à tous les gares de Morteau et Valdahon. Des nou- veautés attendent les 2 000 abonnés. L’amélioration du temps de parcours pour les clients entre Besançon et La Chaux-de-Fonds est estimée à 15 minutes. Les trains vont en effet pouvoir circuler plus vite. Des T.E.R. plus confor- tables et moins bruyants seront mis en service. “Un nouveau cadencement horaire a été mis en place avec un train qui arrivera pour 8 heures à Besançon,

annonce S.N.C.F. Voyageurs. Il y aura également plus de correspondances aux T.G.V. de la gare de Besançon- Franche-Comté, plus de correspon- dances vers Dijon depuis la gare Viotte et des temps de correspondances réduits” annonce l’exploitant. n

Le Doubs sera fibré entièrement fin 2022 L e Doubs est en passe de réaliser son challenge, à savoir fibrer l’ensemble

Inauguration de la ligne des Horlogers modernisée le 19 octobre dernier.

n’est pas le fait du syndicat Très Haut Débit qui a livré un réseau neuf, ni de l’exploitant Altitude Infra, mais des inter- venants des opérateurs qui n’ont pas respecté le process industriel. Aujourd’hui, le “fer- mier” nommé “Dioptic by Alti- tude Infra” veut “prévenir, contrôler et être coercitif” annonce Ilham Dejaïch- Mezouar, directrice générale d’Altitude Infra T.H.D. Pour limi- ter par exemple les incursions anarchiques sur le réseau, le fermier imagine de placer sous vidéosurveillance certains locaux techniques et demande un “roman-photo” lorsqu’un sous-traitant intervient sur le réseau. “Les effets seront visi- bles d’ici un ou deux ans” annonce Tony Cavelier, le direc- teur général d’Altitude Infra Exploitation. Le Syndicat mixte Doubs Très Haut Débit va per- cevoir une part des recettes du réseau sous forme de rede- vances pour continuer à finan- cer les investissements de celui-ci soit environ 119millions d’euros sur 15 ans. n

de son territoire d’ici la fin 2022, soit 120 000 prises. Actuelle- ment, 83 000 prises ont été déployées pour 36 000 abon- nés, soit un taux de pénétration de la fibre d’environ 44 %. La qualité et la pérennité du réseau “sont devenues des sujets pri- mordiaux” indique la société Altitude Infra qui a remporté l’affermage pour une période de 15 ans. Cette société est désormais chargée de gérer, exploiter, maintenir et commer- cialiser le réseau départemental fibre à destination des entre- prises, sites publics et parti- culiers du Doubs. Elle a inau- guré de nouveaux bureaux à Besançon et Valdahon avec 14 emplois à la clé et le pilotage de 850 salariés sous-traitants. Le journal C’est à dire a déjà consacré de nombreux articles à l’arrivée de la fibre qui permet le télétravail, la télémédecine… , une arrivée qui coïncide - par- fois - à des pannes sur le réseau comme à Morteau, Gilley. Ceci

Pour en savoir plus : viamobigo.fr

édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80

E-mail : redaction@publipresse.fr Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Contact commercial : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Charline Chaveriat, Philippe Duprez. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Octobre 2021 Crédits photos : Càd, B. Lipar, Lycée de Morteau, T. Moalic, Mor- teau Saucisse, T.C.V.M., Ville de Morteau, J. Vuillemez. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner.

Inauguration des locaux de l’entreprise Dioptic, chargée de gérer, exploiter, maintenir et commercialiser le réseau fibre.

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