Journal C'est à dire 269 - Janvier 2021
V A L D E M O R T E A U
Défense des frontaliers : Alain Marguet a passé le flambeau Morteau
Le défenseur des travailleurs frontaliers a quitté la présidence de l’Amicale des Frontaliers après 18 ans à la tête de l’association, et plus de cinquante ans d’enga- gement pour cette cause.
le droit d’option des frontaliers enmatière d’assurancemaladie. “Nous n’avons pas pu faire enten- dre raison au gouvernement mais nous aurons tout fait pour réussir. Cet épisode fait partie de mes grands regrets” reconnaît avec le recul Alain Marguet. Pendant ses dix-huit années de mandat à la tête de l’Amicale, Alain Marguet aura porté la bonne parole des frontaliers auprès de 540 communes de la bande frontalière et visité 400 entreprises suisses. “Je me suis toujours attaché à créer des pas- serelles entre les autorités fran- çaises et suisses pour faciliter les démarches administratives et la protection des frontaliers sur le plan social, de la santé, ou du point de vue des ressources humaines” note l’ex-président. À 72 ans, Alain Marguet laisse une association aux mains de son successeur, Michel Rivière, et une mutuelle à son nouveau président, Michel Morel, toutes deux avec des finances saines et une expertise renforcée dans les domaines juridiques et sociaux. “Je souhaite pleine réussite àmes successeurs, je remercie les admi-
nistrateurs pour leur confiance pendant toutes ces années, le per- sonnel également, ainsi que tous les partenaires qui nous ont aidés à grandir tout au long de ces années pendant tout ce temps.” AlainMarguet, Sauget de cœur, ne reste pas inactif. Le jeune retraité est toujours conseiller départemental du canton d’Or- nans jusqu’aux prochaines élec- tions normalement prévues en juin prochain. La défense du ter- ritoire est toujours son fil conduc- teur. n J-.F.H.
Q uand il a pris la tête de l’Amicale des Fron- taliers en 2002, la tâche n’était pas sim- ple. Alain Marguet succédait alors à un prédécesseur au carac- tère bien trempé, Roger Tochot, qui avait travaillé sans relâche pour défendre la cause des fron- taliers. Pour le travailleur fron- talier qu’il était, cadre dans l’in- dustrie, lamission était d’autant délicate qu’un de ses premiers challenges avait été de réconcilier l’Amicale avec les services fis- caux, époque où les relations étaient très tendues. “Ça a été compliqué, mais je me suis atta- ché dès le départ, en lien avec les autorités, à définir un véritable statut du travailleur frontalier” se souvient Alain Marguet. Le président de l’Amicale est arrivé à la tête de l’association au moment où entraient en vigueur les accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union euro-
Alain Marguet quitte l’Amicale des Frontaliers après plus de 50 ans d’engagement et 18 ans de présidence.
péenne qui ont eu pour consé- quence de libéraliser les condi- tions d’accès au travail en Suisse pour des milliers de nouveaux frontaliers.En parallèle de l’essor du travail frontalier, l’Amicale et laMutuelle qui lui est associée ont alors connu un véritable boom du nombre de leurs adhé- rents. “Nous avons alors créé huit nouveaux bureaux, entre Bâle et Thonon-les-Bains, en passant par le Haut-Doubs et le Haut- Jura. LaMutuelle La Frontalière quant à elle a compté jusqu’à 16 000 adhérents, générant un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros” rappelleAlainMarguet, officiellement retraité depuis fin octobre dernier. La présidence d’Alain Marguet à la tête de l’Amicale s’est accom- pagnée de ce genre de satisfac- tions, mais aussi de quelques désillusions comme le combat acharné mené jusque dans les ministères à Paris pour défendre
Urbanisation
L’artificialisation des sols toujours galopante La Cour des Comptes déplore l’artificialisation des terres agricoles et l’arrivée de sociétés qui spéculent sur les terrains. Elle formule des recommandations pour enrayer un phénomène qui n’épargne pas le Haut-Doubs. Le président de la Safer du Doubs témoigne.
culteurs, elles permettent éga- lement aux agriculteurs d’ac- céder à des parcelles à des prix raisonnables. Mais depuis quelques années, elles se font court-circuiter . “Nous sommes des gendarmes, certes, mais il faut nous donner les armes…” image Éric Liégeon. Quel est le problème ? “Des parts de sociétés avec à leurs têtes des personnes (très souvent des non- exploitants) achètent les terres. Ce sont parfois des fonds de pen- sion. Une fois propriétaires du foncier, ces sociétés font appel à des entreprises pour cultiver des terrains ou revendent les terres, précise Éric Liégeon. Ces ache- teurs ont bien compris ce fonc- tionnement qui échappe à la Safer car nous ne pouvons pas préempter. Il nous faut une loi” indique le représentant. Le Doubs est touché par ce phé- nomène mais de manière moins importante que le vignoble ou Cela avait d’ailleurs valu une intervention au plus haut som- met de l’État. La crise sanitaire a rappelé l’importance de la sécurité de l’approvisionnement alimentaire et dumaintien d’une agriculture forte et qualitative. Dans ce contexte, la préservation des terres agricoles est essen- tielle. Faut-il pour cela limiter la croissance économique ? “Je dis que l’on peut faire des éco- nomies de terres agricoles lorsque on voit l’étalement des centres commerciaux et des parkings” , précise Éric Liégeon, qui est aussi conseiller communautaire. Un autre procédé l’interroge : la création de panneaux photo- voltaïques sur le sol qui tend à se développer. “Attention à ne pas perdre de la terre agricole” prévient-il. En matière d’arti- ficialisation, le pragmatisme doit être de mise. n E.Ch. les terres céréalières. “On se souvient de l’exemple de 2 000 hec- tares de terres agri- coles vendues à des Chinois” poursuit le représentant agricole.
E n dix ans en France, l’équivalent d’un département comme le Nord a été bétonné, soit 596 000 hectares de terres agricoles en moins. Étalement urbain, construction de zones économiques, développement des transports et infrastructures sont les premières raisons de l’artificialisation, l’autre étant la spéculation foncière. Le Haut-Doubs n’est pas épar- gné, avec une partie des terres, pas les moins fertiles, qui ont été artificialisées : “Par rapport à nos voisins européens, on ne parvient pas à freiner cette arti- ficialisation des sols qui devient galopante” regrette Éric Liégeon, président de la société d’amé- nagement foncier et d’établis- sement rural (Safer) du Doubs et agriculteur à Courvières. La
Cour des Comptes a publié un référé en novembre dernier à destination du Premier ministre en ciblant trois recommanda- tions à l’État français : accélérer et achever d’ici 2023 la mise en place de l’observatoire de l’ar- tificialisation des sols, définir un cadre d’intervention des Safer sur les parts sociales de société et regrouper, c’est plus technique, la fédération des Safer de France avec les euro- péennes.
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“Nous sommes des gendarmes, mais donnez- nous des armes.”
Les Safer chargées de la régulation du foncier que l’on pensait toutes puissantes - car capa- bles de préempter - semblent démunies.
Mises en place pour réguler le foncier ou éviter la création de méga-s exploitations pour assu- rer l’installation des jeunes agri-
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503 MORTEAU Cedex
Le Val de Morteau est particulièrelment concerné par la question.
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