Journal C'est à dire 269 - Janvier 2021

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Prime “de vie chère” : le remède aux départs des soignants ? Santé La députée Annie Genevard demande au ministre de la Santé l’extension du coefficient de compensation “coût de la vie” aux régions frontalières de la Suisse comme cela a été fait en Ile-de-France. Insuffisant au regard des syndicats.

T ous les ans, ou presque, il est question du départ de personnel de santé vers la Suisse et par conséquent de la pénurie de main-d’œuvre dans les services de soins du Haut-Doubs, E.H.P.A.D., hôpitaux et médecine libérale Une infirmière débute

à 1 500 euros mensuels pour atteindre environ 2 000 euros en milieu de carrière à l’hôpital. Sa collègue en Suisse flirte avec les 5 000 euros. Un rapport de force joué d’avance ? Sans doute. L’hôpital deMorteau et laméde- cine de ville en général sont tou- chés par ce manque de main-

d’œuvre, d’aides-soignants à infirmiers, jusqu’aux médecins. Députée du Doubs,Annie Gene- vard a demandé fin décembre au nom des élus du territoire l’extension du coefficient de com- pensation “coût de la vie” aux régions frontalières de la Suisse comme cela a été fait en Ile-de- France. Une demande commune a été formulée avec les députés deHaute-Savoie -Virginie Duby- Muller et Martial Saddier - pour demander audience auprès du ministre de la Santé afin d’ex- poser leurs propositions. Cette prime d’attractivité territoriale aurait vocation à augmenter

Les Brenets, nouveau “quartier” du Locle Le Locle Depuis le 1er janvier, les deux communes suisses ont fusionné… pour le meilleur et surtout pas pour le pire. Zoom Bientôt un service pour les internes À Morteau, comme dans de nombreuses autres villes, la collectivité tente de séduire et fidéliser les professionnels qui travaillent en “France”. C’est ainsi que la commune lance la “Maison des internes”, au 6, rue du Bois-Soleil. Objectif : offrir un lieu d’hébergement à destination des étudiants en médecine en stage. Rappelons que 5 professionnels de santé sont partis à la retraite ou vers d’autres horizons ces dernières années. Des spécialistes qui viendraient pour des consultations régulières, voire d’autres professionnels de santé, pourront en bénéficier. Le coût de cette opération : environ 600 000 euros, supporté par la Ville. n

Une prime pour fidéliser les soignants qui travaillent à proximité de la frontière ?

rien n’est acté. À l’hôpital de Pontarlier où les soignants sont “fatigués et pour certains en arrêt-maladie” annonce Sophie Richard, secré- taire du syndicat Force Ouvrière,

aide-soignant(e)s et manipula- teurs radios. Son montant ? “Environ 950 euros par an” dit un agent, soit 80 euros par mois, chiffre qui n’est pas confirmé par la direction de l’hôpital. Ce n’est évidemment pas négli- geable si l’on compte les 180 euros supplémentaires par mois liés au Ségur de la Santé, “mais insuffisant, martèle le syndicaliste C.F.D.T. On demande une vraie politique de qualité de vie au travail ! Si l’on cherche à concurrencer la Suisse

par le salaire, c’est perdu d’avance. Nous demandons depuis plusieurs années à la direction la mise en place d’une politique en lamatière mais cette dernière ne l’a jamais mise en place. L’hôpital de Pontarlier gaspille encore de lamain-d’œu- vre et souffre d’une hiérarchie pyramidale où le personnel est infantilisé. Le personnel réclame de l’autonomie avec une admi- nistration soutenante ce qui n’est pas le cas. Arrêtons de dire que c’est la faute de la Suisse !” n

notamment le traite- ment des infirmiers, aides-soignants, agents des services hospita- liers et permettrait

cette idée de prime “est une bonne idée…mais elle est insuffisante” prévient Michaël Che- nevez, porte-parole du

Une prime de 950 euros par an ?

ainsi de compenser le coût de la vie en zone frontalière et “d’éviter le départ de nos soignants” annoncent-ils. Pour l’instant,

syndicat C.F.D.T. au Centre hos- pitalier deHaute Comté à Pon- tarlier. Elle ne concernerait d’abord que les infirmièr(e)s,

population, commission unique dans le canton. À l’image de la France, les fusions rapportent aux communes. Le Conseil fédéral verse une aide à la fusion de 2 millions de francs dont les trois-quarts de cette somme seront consacrés au développement de la mobilité douce au sein de la nouvelle commune et au développement de son attractivité touristique. Entre Le Locle et Les Brenets, il est notam- ment prévu que l’ancien chemin de fer soit réhabilité en voie pour des bus électriques. À noter que les ser- vices à la population ne ferment pas aux Brenets. Seuls certains services, comme l’urbanisme, vont déménager à la Mère-Commune. Les écoles res- tent ouvertes aux Brenets. Ce n’est qu’à partir de la neuvième (équiva- lent du collège) que les Brenassiers doivent étudier au Locle. Le conseil communal a prévu de sié- ger à intervalles réguliers aux Bre- nets, comme au Locle. Les communes de Morteau et Villers-le-lac réunies au sein de l’Agglomération urbaine du Doubs (A.U.D.) n’auront plus d’in- terlocuteurs brenassiers mais loclois, La Chaux-de-Fonds ayant deux représentants dans cette structure chargée de la coopération transfron- talière. Un nouveau blason a été créé pour l’occasion avec d’un côté l’ancien bla- son du Locle, de l’autre celui des Bre- nets. Au milieu : une rivière. Ce mariage semble couler de source. n E.Ch.

L e 1 er janvier, la pancarte “Les Brenets” a été remplacée par celle de “village des Bre- nets, commune du Locle”. Une “petite révolution” dans cette commune surplombant le Doubs, adossée au Col-des-Roches. Si les communes françaises fusionnent en

mière séance du conseil se tenait le 6 janvier dernier, aux Brenets. Les Brenassiers craignent-ils d’être absorbés ? D’après une étude com- munale, une grande majorité des deux anciennes villes s’est déclarée pour la fusion. Dans les faits, des économies finan-

nombre, c’est plus rare côté suisse.Nos voisins ont décidé de se marier pour au moins deux raisons : “Nous avions de plus en plus de difficultés à trouver des personnes qui

cières sont attendues et un meilleur poids au sein du canton également : “Compte tenu de la faible taille de la commune des Brenets par rapport à la ville du Locle

“Pour mener des projets touristiques notamment.”

désiraient s’engager au conseil com- munal des Brenets. Nous étions une équipe motivée mais c’était lourd à gérer, explique Philippe Rouault, ex- conseiller communal brenassier. Si nous avons décidé en deuxième lieu d’engager cette fusion avec Le Locle, c’est avant tout pour lancer des projets touristiques que seuls nous ne pou- vions pas mener” poursuit-il. La pre-

(rapport de 1/10 selon la population), les économies résultant de la fusion peuvent être estimées comme suit : à 75 000 francs en 2021, 284 000 francs en 2022, 684 000 en 2023 et à terme, environ 1 million de francs” indique la Ville du Locle. Une commission de “suivi de la fusion” doit se réunir régulièrement pour évoquer les pro- jets à venir et les demandes de la

L’entrée des Brenets avec la nouvelle pancarte.

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