Journal C'est à dire 269 - Janvier 2021
P L A T E A U D E M A Î C H E
Les grandes pandémies historiques Santé À l’heure du Covid 19, que nous apprend l’histoire sur les crises sanitaires passées ? Retour en arrière vu depuis le Haut-Doubs.
U ne pandémie est une épidémie à propaga- tion rapide et qui s’ac- compagne d’un taux de mortalité élevé. Depuis le début de la crise sanitaire, 6 126 décès ont été imputés au coro- navirus dans le Doubs (soit la population totale de Maîche et Damprichard). Historiquement, les dégâts sem- blent dérisoires par rapport aux pandémies anciennes. En 430- 426 avant J.-C., la peste d’Athènes qui sévit dans le sud de l’Europe fit 200 000 victimes.
times de la peste étaient enter- rées à la va-vite dans cet endroit éloigné du village. L’épidémie s’arrêta brusquement en 1640 après avoir tué entre 25 et 40 millions d’Européens. Les deux vagues de choléra (1832- 1833 et 1854) épargnèrent notre département. Mais les deux plus graves pan- démies de l’humanité naquirent au XX ème siècle, malgré les pro- grès fulgurants de la médecine. La grippe espagnole (Virus A H1N1) fit 50 millions de morts dans le monde (dont 20 à 30 en Europe). Et le Sida apparu en 1983 continue, faute de vaccin, à tuer 700 000 personnes dans le monde chaque année (35 mil- lions de morts à ce jour). L’humanité aurait dû être pré- venue de l’imminence d’une catastrophe après la grippe asia- tique (1957-1958), celle de Hong Kong (1968-1969), Ebola (depuis 1976) ou encore le S.R.A.S. (fin 2002) rapidement endigué par des mesures de quarantaine drastiques. Nous avons proba- blement les moyens de sortir de cette crise,mais notre plus grosse erreur collective serait de mini- miser le risque. n
du paysage et revint en force au milieu du XVII ème siècle. La peste bubonique accompagna en Franche-Comté la Guerre dite de 10 ans (1636-1644). “Elle contribua avec la famine à la ruine de la région. Le Haut- Doubs, et notamment le Val de Morteau ainsi que Le Russey furent touchés” , indiquent les archives de la commune de La Chenalotte. Les statistiques sont effrayantes : “La population de la Franche-Comté estimée à 410 000 personnes au recense-
Celle d’Antonin (la variole) en 166-189 tua la moitié de la popula- tion mondiale. Puis vint la peste de Justi- nien (541-750) qui éli- mina la moitié de la population mondiale. En 1347, une nouvelle
ment de 1614, tomba à 160 000 à celui de 1657.” Nous disposons même de chiffres pré- cis pour le village de La Chenalotte : 164 habitants en 1614, pour 122 en 1657. Pen- dant lamême période,
Tenue de médecin de la peste.
“La population de la Franche-Comté
Charquemont
passe de 410 000 à 160 000 personnes.”
La vie “rocambolesque” de l’écrivain Romain Gary Bien que ne s’étant proba-
la population de Maîche passa de 120 feux (foyers) à 48, celle des Bréseux de 59 à 32 et celle de Mancenans-Lizerne de 39 à 20. C’est l’époque de l’édification des chapelles dédiées à Saint- Roch jouxtant les “cimetières des bossus” (référence aux bubons qui couvraient les corps). Par peur de la contagion, les vic-
vague arrivée à Marseille de l’Orient toucha en 5 ans 35 % de la population française (on estime le nombre de morts en Europe à 25millions, soit lamoi- tié de la population de l’époque). Une source historique précise que les deux tiers des habitants du Val de Morteau périrent. Le fléau ne disparut pas réellement
blement jamais rendu à Charquemont, une partie de sa vie s’y est jouée bien involontairement.
français Domy Colonna-Cesari accueillit le couple arrivé à l’aé- roport d’Ajaccio à bord d’un avion affrété par les services secrets français. Il les conduisit le 16 octobre 1963 à la mairie du petit village corse Sarrola- Carcopino ou le maire Natale Sarrola les unit dans une quasi- clandestinité (les bans n’avaient pas été publiés). Les témoins des mariés étaient le général Charles- Valère Feuvrier le mariage, un faux acte de nais- sance de leur fils en date du 26 octobre 1963 fut déposé à la mairie de Charquemont. “Les cauchemars, c’est ce que les rêves deviennent en vieillissant” , pro- phétisait Romain Gary. Leur union s’éteint en 1970 par un divorce. Jean Seberg sera retrouvée morte dans sa voiture le 8 septembre 1979 et l’enquête de police conclura à un suicide. Quant à Romain Gary, il se tirera une balle dans la bouche le 2 décembre 1980 après avoir fumé un dernier cigare. n devenu chef de la Sécurité Militaire et son épouse Françoise. Quelques jours après
bombardement “Lorraine”. C’est à cette époque qu’une relation durable s’établira avec le com- mandant Charles-Valère Feu- vrier, natif de Damprichard. Fait Compagnon de la Libéra- tion (seulement 1 038 personnes eurent cet honneur) et person- nellement décoré de la Légion d’honneur par le Général de Gaulle, Romain Gary commence alors une carrière de diplomate. sont encore mariés chacun de leur côté lorsque naît leur fils Alexandre Diego à Barcelone le 17 juillet 1962. Le couple célè- bre est poursuivi par les papa- razzis et souhaite préserver les apparences. Romain Gary uti- lise alors ses connaissances pour organiser les événements comme une mission d’espion- nage en territoire occupé. Tous les détails furent révélés par la journaliste Ariane Chemin en 2016 dans un ouvrage inti- tulé “Mariage en douce”. Un capitaine du renseignement En 1959, il est Consul Général de France à Los Angeles et rencon- tre l’actrice Jean Seberg de 25 ans sa cadette. Tous deux
Ph.D. L
e quarantième anni- versaire de sa mort était célébré en fin d’année dernière. Écri-
vain de premier plan, il fut le seul à obtenir deux fois le prix Goncourt (en 1956 pour “Les racines du ciel” et en 1975 sous le pseudonyme d’Émile Ajar pour “La vie devant soi”). Sa vie personnelle est un vrai roman et la mystification de son double littéraire laisse bien entrevoir sa personnalité secrète. Né Romain Kacew à Vilnius en 1914, il vit avec sa mère ses premières années d’émigré juif en Russie et en Pologne. En 1928, ils s’installent à Nice. En 1934, il rejoint Paris et obtient sa naturalisation française en 1935. Il dira à cette époque : “Je n’ai pas une goutte de sang français, mais la France coule dans mes veines.” En 1940, il rejoint Londres et s’engage dans les F.A.F.L. (Forces Aériennes Françaises Libres). Il servira dans le groupe de
“La France coule dans mes veines.”
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Charles Feuvrier, Romain Gary, Jean Seberg, Natale Sarrola, Françoise Feuvrier et le secrétaire de mairie (photo Domy Colonna- Cesari).
www.rochedutresor.com
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