Journal C'est à dire 269 - Janvier 2021
D O S S I E R
UN ENNEIGEMENT EXCEPTIONNEL LA REVANCHE DES PETITES STATIONS DU HAUT-DOUBS
La crise sanitaire, ajoutée à un enneigement exceptionnel en ce début d’hiver, permet aux petites stations du Haut-Doubs essentiellement orientées vers les activités nordiques, d’accueillir un public particulièrement nom- breux en cet hiver 2021. Chacun semble (re)découvrir les plaisirs simples et sains d’arpenter les pistes et les sous-bois enneigés. Cette abondance de neige ne doit pas masquer pour autant la nécessairemutation que doi- vent opérer les plus grandes stations.
Ski de fond
“Du jamais vu depuis 8 ans au Gardot”
La crise sanitaire signe-t-elle la revanche de nos “petites” stations ? L’enneigement correct du début de saison explique la ruée des locaux vers les espaces enneigés de Morteau, Maîche, du Saugeais, mais il ne faut pas oublier les difficultés à venir.
eux leurs difficultés” poursuit l’élu régional. Des aides sont attendues. À l’image de cet été, les sites touris- tiques ont connu des pics de fréquen- tation. “Il y a effectivement une réap- propriation de la région, ce qui peut créer parfois des problèmes de tourisme de “masse” que nous ne connaissions pas auparavant. C’était par exemple le cas cet été avec des manifestations d’habitants proches de la cascade du Hérisson (Jura). Ils ont dénoncé l’afflux” poursuit l’élu. Pour l’instant, mis à part les désagré- ments causés par des stationnements anarchiques aux abords des pistes, le Haut-Doubs semble épargné. “Ouvrir rapidement lorsque la neige est là sans investir des milliers d’euros, c’est notre objectif” résume le président de la com- munauté de communes du Russey Gilles Robert dont les nouvelles pistes de La Bosse attirent la foule. Le Pays Maîchois encore plus confronté au réchauffement climatique du fait de la plus faible altitude du site de la Combe Saint-Pierre est sur la même logique : “Si l’on peut garder nos acti- vités neige encore 10 ans, on en profitera. Mais nous n’investirons pas massive- ment dans des équipements coûteux” indique Boris Loichot, chargé du tou- risme. Le Val de Morteau suit la même trace avec l’idée de conforter l’activité saisons
U niquement au mois de décembre 2020, le chiffre d’affaires réalisé sur la par- tie nordique dans le Val de Morteau a battu les chiffres d’affaires des huit dernières saisons. “Du jamais vu” témoigne Maxime Faivre, respon- sable de l’espace nordique du Gardot. Ce carton du nordique s’explique en
samedi matin, des bouchons à Arc- sous-Cicon ou encore des difficultés pour trouver une place pour accéder aux nouvelles pistes de La Bosse tracées par la communauté de communes du Russey. Voilà le premier constat. Les loueurs ont explosé les compteurs. Au Gardot, comme à la salle polyvalente d’Arc-sous-Cicon, il fallait s’armer de
partie par la fermeture des sites alpins mais pas que. De nombreux locaux se sont rapatriés vers des activités de pleine nature quand d’au- tres, privés de leur sport ou activité, ont décidé de (re)découvrir des sites proches
patience pour obtenir une paire de skis ou de raquettes les premiers week-ends de janvier. Certains produits ont été reloués jusqu’à cinq fois dans la journée. Un record. Est-ce la revanche des sta- tions de petite montagne ?
“Ouvrir rapidement sans investir massivement.”
de chez eux. La neige et le froid du début d’année ont confirmé ce besoin d’oxygénation, quitte à prendre quelques gamelles en ski de fond ou sur une luge. Depuis décembre, l’affluence sur les pistes d’Arc-sous-Cicon, de Fournets- Luisans, du Val de Morteau, d’Haute- rive-la-Fresse, des Combes, de Gilley, de Charquemont et de La Bosse ne se dément pas. Pas moins de 250 voitures à 9 heures stationnées à Gardot un
“Non, on ne peut pas dire cela, tempère Patrick Ayache, vice-président de la Région Bourgogne-Franche-Comté chargé du tourisme. Les petites stations souffrent car le ski alpin représente environ 40 % de leurs recettes. Malgré l’afflux de pratiquants de pleine nature, la fermeture des remontées et des res- taurants est une catastrophe. Nous devons, mi-janvier, réunir tous ces acteurs avec la présidente de Région Marie-Guite Dufay pour évoquer avec
Ces skieurs s’élancent depuis le Gardot en direction du Meix-Lagor. Pas de bouchons en ski de fond, mais beaucoup de monde…
sur les différents sites de la Bonade, du Chauffaud, du Meix-Musy et du Gardot (lire par ailleurs), comme Méta- bief. Le Département du Doubs a en effet décidé la fin du tout-neige après
2035. D’ici là, il faudra profiter à fond des derniers beaux hivers qui font la renommée du label “Montagnes du Jura”. n E.Ch.
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