Journal C'est à dire 265 - Septembre 2020
V A L D E M O R T E A U
Le bâtiment de la C.U.M.A. verra-t-il le jour ? Villers-le-Lac
A près plusieurs semaines d’agitation, les agriculteurs réunis au sein de la C.U.M.A. du Saut du Doubs (Coopérative d’utilisation dematériel agricole) espèrent que les esprits se sont apaisés et qu’ils pourront mener à bien le projet pour lequel la mairie de Villers-le-Lac leur a accordé un permis : la construc- tion d’un grand bâtiment agri- cole (d’une longueur de 49 m et d’une hauteur de 9 m) destiné à stocker les engins de leurs sociétaires. Seulement, ils sont encore sous la menace de deux recours au tribunal, l’un déposé par un voisin, l’autre par Pascal Viennet, le responsable des Calèches du Saut du Doubs et du Surabaya qui avait lancé à la fin du printemps une pétition auprès des riverains. CédricVuil- lemin, le président de la C.U.M.A., continue à défendre ce projet et son emplacement. “Nous avons préparé ce projet Un conflit oppose depuis plusieurs mois certains riverains du quartier du Cernembert aux agricul- teurs qui prévoient de construire non loin du stade un bâtiment pour abriter leur matériel.
cachette et que le permis ait été déposé et accordé pendant le Covid, alors que ça faisait un an et demi qu’on cherchait une solution et un terrain adapté. On a véritablement épluché toutes les solutions possibles. On ne pouvait pas proposer à la C.U.M.A. un terrain au fin fond du Chauffaud, dans les gorges du Doubs lu sur une zone inon- dable ! Ce terrain classé agricole dans le P.L.U. était la moins mauvaise solution” estime M me Mollier. Chef de l’opposition à Villers, Ludovic Pérez estime le 22 mai, en pleine période de déconfinement progressif post- Covid19 sans qu’aucune concer- tation ni explication à la popu- lation ne soient organisées, pour un projet pourtant adopté dès décembre 2019 ?” interroge-t-il. Il poursuit : “Les craintes de la population ne concernent que le site choisi et en aucun cas le bien- fondé d’un bâtiment C.U.M.A., nécessaire au bon fonctionnement de nos exploitations agricoles locales.” Les membres de la C.U.M.A. quant à lui que la municipalité aurait pu faire preuve de plus de transparence : “Pourquoi valider un permis de construire
dans les règles de l’art en l’inté- grant au mieux dans son envi- ronnement. La commune nous a cédé ce terrain car elle n’avait pas d’autre possibilité. Malheu- reusement, on n’a pas été com- pris” déplore-t-il. “On ne prépare pas la construction d’une centrale nucléaire ni d’une porcherie ! Ce bâtiment ne servira qu’à stocker pour l’hiver le matériel de nos adhérents. Les gens ont l’air de vouloir soutenir leur agriculture, mais pas si c’est près de chez eux. On ne veut faire la guerre avec personne, c’est juste désolant de manière maintenant, quel que soit l’endroit qu’on choisirait, ça poserait sans doute problème au voisinage…” Une réunion de présentation du projet s’est tenue dans le quartier au début de l’été. Elle a rapide- ment dégénéré, entre invectives et incompréhensions.Au grand dam de la maire de Villers-le- Lac Dominique Mollier. “Cette réunion et ce dossier ont été poli- tisés, c’est navrant. Je n’ai pas apprécié que certains nous aient accusés d’avoir fait les choses en constater qu’on n’a pas été entendus” poursuit celui qui est à la tête d’une C.U.M.A. de 35 adhérents. Il se veut fataliste : “De toute
“Ce dossier a été politisée, c’est navrant.”
Le bâtiment de la C.U.M.A. serait construit dans le quartier du Cernembert en aplomb du stade de foot.
n’ont à ce jour aucun plan B. Ils attendent de voir l’issue des deux recours gracieux déposés cet été pour poursuivre, ou non, leur projet.Une chose est sûre :même s’il démarre dans les plus brefs délais, le bâtiment ne pourra pas être couvert avant l’hiver. C’était leur intention de départ. Même si ce n’est pas la commune qui pilote ce dossier, Dominique
Mollier déplore néanmoins qu’un tel sujet ait créé autant de remous et en appelle elle aussi à la raison. “On ne peut pas orga- niser des réunions de consulta- tion de la population à chaque fois qu’un permis est déposé ! J’ai bien conscience qu’il était utile d’organiser une réunion pour ce projet en particulier,mais à voir certaines réactions hostiles,
on se demande aujourd’hui com- ment mener à bien un dossier sans déclencher l’hostilité d’une partie de la population” dit-elle. “Les paysans, on les aime bien, mais on ne les veut pas près de chez soi !” ajoute-t-elle comme pour déplorer le comportement de plus en plus individualiste de certaines personnes. n J.-F.H.
Ça coince à la déchetterie du Bas-de-la-Chaux Les Fins
vous. Près de 520 personnes prenaient alors rendez-vous chaque semaine. Deuxième élé- ment d’explication : dès le 29 juin, l’accès se faisait à nou- veau sans rendez-vous, mais avec des plages horaires beau- coup moins larges qu’avant le confinement : 35 heures d’ou- verture par semaine au lieu de 56. “On avait fait le choix de réduire les horaires mais en y faisant travailler deux agents en même temps au lieu d’un seul à tour de rôle. On s’est retrouvés submergés. Nous avons collecté autant de déchets par semaine en 35 heures qu’en 56 heures
la communauté de communes duVal de Morteau gestionnaire du site a même dû faire appel à un agent de sécurité pour réguler les flux et tenter de cal- mer l’impatience des usagers. Les chiffres parlent d’eux- mêmes : sur le seul mois de juil- let, plus de 150 tonnes de détri- tus ont été déversées ici, pour 470 tonnes depuis le début de l’année. Cédric Bôle, le nouveau président de la C.C.V.M., recon- naît le problème : “On a accueilli depuis le début de l’année, sachant que la déchetterie a fermé ses portes pendant plus de deux mois à cause de la crise
encaisser la mauvaise humeur des usagers” poursuit le prési- dent de la C.C.V.M. Ce dossier sensible sera un des chantiers prioritaires du nouvel exécutif communautaire. C’est le nouveau maire de Gras, Ber- nard Jacquet, qui hérite de ce sujet. Cédric Bôle promet des améliorations à très court terme. “Nous avions travaillé dès cet été à des solutions d’amé- lioration qui nous ont amenées à recruter une personne supplé- mentaire qui commence dès cette rentrée de manière à pouvoir à nouveau élargir les plages horaires et pouvoir gérer ce volume d’activité phénoménal. La déchetterie ouvrira à nou- veau ses portes le lundi matin.” La C.C.V.M. s’apprête égale- ment à engager des discussions avec les collectivités voisines, notamment Le Russey, pour envisager “des pistes d’amélio- ration.” À plus long terme, la communauté de communes pourrait envisager un agran- dissement de la déchetterie, même si elle est confrontée à des contraintes foncières diffi- ciles à surmonter. n
Depuis le déconfinement, la déchetterie du Bas-de-la-Chaux est débordée. Dès septembre, les horaires devraient être à nouveau élargis et une personne arrive en renfort.
“C e n’est plus un service public !” enrage cet usager qui ronge son frein devant la déchetterie en
nombreux autres équipements de ce type ailleurs, victime de son succès, voire dépassée par le flux de déchets apportés par les usagers.Au plus fort de l’été,
attendant son tour. À certaines périodes de l’été, les files de voi- tures s’étiraient jusqu’au rond- point. La déchetterie du Bas- de-la-Chaux est, comme de
auparavant alors qu’on était déjà en capacité maximale d’accueil.” En moyenne, 1 021 entrées par semaine ont été enregistrées
sanitaire, presque autant de déchets que sur 7 mois pleins de l’année dernière. Nous avons été surpris par cet afflux.” La déchetterie est vic-
Des discussions avec la communauté de communes du Russey.
time de plusieurs facteurs. Le confinement d’abord, pendant lequel les usagers ont beaucoup bricolé dans leurs habitations, générant des déchets en tous genres. “Le Covid a totalement déréglé la machine” avoue Cédric Bôle. À sa réouverture le 4 mai, la déchetterie n’était plus accessible que sur rendez-
pendant tout le mois de juillet. Facteur aggravant : la déchet- terie du Bas-de-la-Chaux reçoit également les usagers du sec- teur du Russey, dépourvu pour l’instant d’un tel équipement. Résultat : “La discipline n’était pas toujours respectée… Les agents ont eu du mérite pour répondre à ce flux et parfois
La déchetterie du Bas-de-la-Chaux est victime de son succès. Elle a enregistré plus de 1 000 passages par semaine en juillet.
J.-F.H.
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