Journal C'est à dire 264 - Juillet/Août 2020

D O S S I E R

Les moulins souterrains n’ont rien perdu de leur attractivité Le Locle

À nouveau accessible depuis le 19 mai, ce site unique en Europe adopte un protocole de visite qui assure la protection des visiteurs et du personnel. Une nouvelle exposition temporaire est à découvrir.

qui représentent 20 % des visi- teurs. Les moulins du Col-des- Roches attirent en moyenne 20 000 visiteurs par an. n soif de connaissances se répand dans les élites européennes sti- mulées par les avancées scien- tifiques et technologiques, la découverte des mondes lointains ou les grands débats philoso- phiques, littéraires, sociaux, économiques et politiques. Le livre et la presse deviennent d’incontournables vecteurs intel- lectuels. En étudiant l’activité des deux éditeurs romands, F.- B. De Felice à Yverdon et Samuel Girardet au Locle, cette exposition des moulins souter- rains retrace l’impact régional de ce mouvement européen. n u XVIII ème siècle, l’Europe est fascinée par l’idée de progrès. Une immense des grandes découvertes A Une nouvelle exposition autour

L es moulins souterrains du Col-des-Roches sont ouverts toute l’année. Le printemps est mar-

au 19 mai. “On a été pénalisé et depuis la réouverture, on reçoit beaucoup de visites individuelles, notamment des Suisses aléma- niques” , explique Caroline Calame, la conservatrice d’un site qui emploie cinq permanents et une dizaine d’auxiliaires en saison estivale. Ces moulins souterrains ont été aménagés il y a 400 ans. Les ins- tallations ont été agrandies au fil du temps et connurent une intense activité jusqu’à la fin du XIX ème siècle. Sur place, on peut admirer la reconstitution d’un moulin à farine, sur plusieurs étages, qui fonctionne toujours à l’énergie hydraulique. L’expo- sition permanente présente l’his- toire du site ainsi que ses thèmes essentiels : agriculture, meune- rie, boulangerie, énergie hydrau- lique, électricité, frontière…Car en 1898, ces moulins furent reconvertis en abattoirs qui ser- vaient au contrôle sanitaire du bétail importé de France. Les carcasses d’animaux abattus étaient jetées en bas de la grotte qui servait alors de dépotoir. Gravement pollué, le site sera fermé en 1966.

qué par la visite de nombreux scolaires et des groupes. Sauf qu’en 2020 ce musée communal est resté portes closes du 15mars

Ce site spectaculaire est aménagé sur plusieurs niveaux (photos G. Perret).

d’actualité pour les groupes sous réserve de respecter les consignes. Le port du masque est alors obligatoire. “On a déjà

Quinze années seront néces- saires pour le réhabiliter dans son état actuel. “ Avec la crise sanitaire, on a adapté une confi-

guration spécifique. On ne fait plus de visites gui- dées. Elles sont suppri- mées jusqu’à nouvel avis. Les personnes utilisent donc des audioguides qui

assoupli le dispositif depuis le 19 mai. On est passé de 4 à 30 personnes par groupe. Le personnel est enchanté de reprendre le travail.”

Ils attirent 20 000 visiteurs par an.

Avant sa réhabilitation, il a longtemps servi de décharge pour les carcasses d’animaux !

Caroline Calame comptait beau- coup sur la réouverture des fron- tières et le retour des Français

sont désinfectés après chaque visite” , poursuit la conservatrice. Les visites guidées sont toujours

F.C.

La tour du donjon restaurée, les visiteurs attendus Belvoir C’est l’un des rares monuments médiévaux de Franche-Comté parvenu jusqu’à nous. Le propriétaire du château de Belvoir a restauré en avril la tour du donjon qui domine le vallon de Sancey. Il est ouvert à la visite durant l’été.

B elvoir, cité de caractère dominant le vallon de Sancey est connue pour son château dont la première mention remonte au XII ème siècle. Du caractère, la famille Jouffroy en a montré pour sauver ce lieu historique

La réfection de la tour du donjon. Un chantier réalisé en avril à Belvoir.

rouvert depuis le 31 mai au public suite à la crise sanitaire. En près de 900 ans d’histoire, ce n’est pas un “petit” virus eu égard aux invasions, à la peste, révoltes, famines ou encore l’in- cendie du 22 avril 1968 qui ont bousculé ce lieu, solide à l’image

du roc sur lequel il est installé. Il n’empêche : le site a besoin de travaux de rénovation pour ne pas dépérir. C’est Pierre Jouffroy, peintre montbéliardais, qui, en 1956, rachète une partie de l’édifice qui ressemblait davantage à un amas de pierre. C’est avec le financement d’une indemnité liée à un accident de moto qu’il se lance dans l’aventure ! Aujourd’hui,Anne-Marie, Chris- tine et Christian, ses trois enfants, ont repris le flambeau suite au décès de leur père en 2000. En avril, les châtelains ont lancé la reconstruction de la tour du donjon après qu’un conservateur des monuments historiques a lancé l’alerte sur l’état de la structure. Après les formalités adminis- tratives liées au dépôt du permis de construire, l’engagement d’un architecte et la validation par la direction régionale des affaires culturelles (D.R.A.C.), les tra- vaux ont pu débuter. Ils ont duré

penser à la réfection de la tour Madge Fâ (“Prends garde” en patois). “Notre souci désormais, c’est effectivement la deuxième tour ! Elle aussi vient de se dété-

deux mois. “La tour s’est dété- riorée de façon spectaculaire en seulement quelques mois. Elle avait été rénovée il y a 35 ans” présente Christian Jouffroy

Durée de la visite : 45 minutes. Prix de l’entrée : 6 euros. Les visites se font par groupe de 10, le port du masque est obliga- toire. L’entrée dans les deux tours est pour le moment inter- dite afin de respecter la distan- ciation. Il n’y a en effet qu’un seul escalier pour accéder au sommet du donjon. Encore une fois, la législation peut évoluer d’ici là. Ce qui ne changera pas : l’amour des propriétaires pour leur si joli château. Il vaut le détour. n Château de Belvoir, ouvert tous les jours l’été, entrée 6 euros www.chateau-belvoir.com

C’est l’entreprise “Nou- veau et Myotte” d’Or- champs-Vennes qui a conduit ce chantier jusqu’au 22 avril der- nier. Il consistait à la réfection du toit du don- jon composé de 9 000

riorer rapidement, c’est catastrophique. Nous allons devoir lancer une rénovation… mais demeure la question du financement” rapporte le propriétaire. Le châ- teau compte demander

“Il faut désormais penser à la seconde tour.”

l’appui des collectivités. Ce ne sont effectivement pas les entrées payantes des visiteurs qui financeront ce prochain chantier. Le site sera ouvert tous les jours de juillet et août de 10 heures à 11 h 30 et de 1’h30 à 17 h 30.

tavaillons. Les planchettes en bois d’épicéa sont toutes fixées par des clous en cuivre. Coût des travaux : 65 000 euros, sup- porté à 40 % par la D.R.A.C., le reste par le propriétaire. L’édifice est à neuf pour quelques années encore mais il faut déjà

Un travail de précision.

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