Journal C'est à dire 263 - Juin 2020
E N V I R O N N E M E N T
Dessoubre Les berges à nouveau bien fréquentées… par les locaux
Après quelques mortalités observées après la fraie, truites et ombres du Dessoubre semblent au rendez-vous. Seuls les pêcheurs habitant à moins de 100 km pouvaient jusqu’à maintenant tenter leur chance.
D urant le confinement, un pêcheur local a partagé des photos d’ombres et de truites malades dans le Dessoubre, rivière de première catégorie emblématique de la pêche à la mouche. La fédération de pêche du Doubs, et président de l'as- sociation de pêche et de protec- tion du milieu aquatique des “2 vallées” Gérard Mougin a alors demandé à un des tech- niciens de se rendre sur place pour constater et évaluer la situation. C’était en avril der- nier. Résultat : “Une observation officielle depuis la source jusqu’au niveau du barrage à Saint-Hippolyte a été menée, explique Gérard Mougin. Une dizaine de poissons morts, sur- tout des ombres qui sortaient de la fraie ont été retrouvés. C’est une mortalité “normale” que nous suivons de près mais qui n’a rien de catastrophique.” Au niveau du barrage de Saint- Hippolyte, deux ombres morts ont été retrouvés quand en 2014 on en retrouvait 50, et autant à Rosureux en amont. Depuis, le Dessoubre a profité 90 et le Conservatoire botanique de Franche Comté. “On a eu quelques demandes mais les tra- vaux ont été différés à l’automne” , annonce Gilles Schellenberger, chef du service Espaces et Ter- ritoires à la chambre d’agricul- ture 25 -90. Dans son courrier au préfet du Doubs, le Collectif n’oublie pas de rappeler que toute interven- tion sur une haie est interdite du 1 er avril jusqu'au 31 juillet. Que risque un contrevenant ? Une sanction pouvant aller jusqu’au non-versement de tout ou partie des aides P.A.C. dont les montants se chiffrent parfois en dizaines de milliers d’euros. chandelle ? Pour le Collectif, pas d’hésitation. “Il faut maintenant confiner les casse-cailloux ! Vite !” suggère l’association en enjoi- gnant le préfet du Doubs de per- mettre aux agents qui assurent la police de l’environnement de faire leur travail et de sanction- ner les actions illégales. Et d’in- terdire aussi toute intervention sur des affleurements rocheux pendant la période où l’étude des demandes ne peut être conduite. n “À chaque déclaration P.A.C., il faut préciser si l’on a été condamné ou pas” , souligne Gilles Schellenberger. Le jeu en vaut-il la
Laurent Laffly scrute la rivière à la recherche d’une truite. C’est un adepte du no-kill.
Mai et juin sont les plus gros mois de l’année pour ce secteur d’activité. Ce lieu qui est aussi une chambre d’hôtes pour pêcheurs à la mouche a pour le moment des réservations confir- mées pour les semaines à venir. Le Dessoubre a le droit à une deuxième ouverture après celle de mars. Reste à savoir com- ment les restaurants pourront rouvrir. n
d’une période de pluie pour retrouver un niveau “correct” bénéfique aux poissons. Les
pêcher l’amont de cette rivière de première catégorie plutôt que l’aval. Trop de pêcheurs à
pêcheurs n’ont pas manqué le rendez- vous, le 11 mai. Venu du Territoire- de-Belfort, Laurent
son goût au niveau de Saint-Hippolyte. Les truites sem- blaient au rendez- vous.
Des réservations maintenues.
Laffly a profité de l’autorisation de déplacement de moins de 100 km pour se rendre à Gigot. Adepte du no-kill , il a préféré
ÀRosureux, le magasin de vente d’articles de pêche (et de cartes) tenu par Sylvie Planchat a res- senti une hausse de l’activité.
Pendant le confinement, quelques mortalités de poissons avaient été constatées.
Le casse-cailloux encore rattrapé par la patrouille Environnement
Le collectif “Pour les Paysages du Massif Jurassien” dénonce les destructions de haies et d’affleurement rocheux effectuées au mépris de toute réglementation et ce, en plein confinement.
I ci une haie éventrée à la pelleteuse, là un brise-roche qui émiette des dalles cal- caires. Les exemples se sont multipliés dans le Haut-Doubs. Comment expliquer cette recru- descence printanière de chantiers “illégaux” de défrichement ? Est- ce le fait de l’ignorance d’une réglementation en vigueur depuis seulement quelques mois ? Est- ce au contraire l’opportunité d’agir à l’abri des regards et des contrôles dans une période pro- pice ? Trop, c’est trop, la coupe est pleine. “En plein confinement, sur les haies et les affleurements, ce sont plusieurs dizaines de cas de travaux d’ampleur qui nous ont été signalés. Pour certaines haies, les interventions ne res- pectent pas les dates d’interdic- tion. Pour les affleurements, l’exa- men des dossiers de demande préalable ayant été suspendu depuis plusieurs semaines, il est probable que les passages de casse-cailloux soient faits sans qu’une déclaration préalable ait été déposée. La frénésie constatée semble liée au confinement, et à la limitation d’activité des agents
chargés de la police de l’environ- nement. Elle témoigne aussi d’une volonté d’anticiper des protections à venir sur ces milieux. C’est une atteinte à nos paysages, à la bio- diversité” , indique le collectif qui tenait ainsi à alerter les services de l'État. De quoi remettre en cause les échanges engagés par différents partenaires sur la mise en place d’un dispositif de gestion des affleurements des Territoires, le Département du Doubs, les représentants de la profession agricole et les asso- ciations naturalistes. La pratique est désormais bien encadrée. Avant chaque intervention, les agriculteurs ou les collectivités réalisent des demandes préala- bles de travaux sur les affleure- ments rocheux qui sont instruits en D.D.T., dans le cadre d’une cellule d’expertise impliquant également la chambre interdé- partementale d’agriculture 25- rocheux. Plusieurs structures étaient impliquées dans cette démarche : la Direc- tion Départementale
“Il faut aussi maintenant les casse-cailloux ! Vite !”
Les engins sont aujourd’hui capables de faire des dégâts de façon rapide et irréversible.
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