Journal C'est à dire 263 - Juin 2020

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Ils demandent la réouverture des frontières dans les deux sens Frontière Les chambres de commerce et d’industrie de cinq départements frontaliers ont écrit au ministre des Affaires étrangères pour que les clients suisses puissent à nouveau passer la frontière et venir dans nos commerces. Le 15 juin, c’est trop tard selon eux.

Économie Horlogerie : petites marques et sous-traitants en péril F in mai, de nombreuses sociétés horlogères tournaient encore au ralenti. “Tant que le trafic aérien n’a pas véritablement repris, il ne faut pas s’attendre à un boom” explique un responsable d’une grande marque horlogère. Selon la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse, 40 000 personnes sur

ont évolué. L’épidémie avec. Le 20 mai, ce sont les Chambres de Com- merce et d’Industrie du Doubs, du Jura, du Territoire-de-Belfort, de l’Ain, de la Haute-Savoie qui en appe- laient au ministre français des Affaires étrangères “pour une ouver- ture des frontières suisses le plus rapi- dement possible !”“Depuis le 11 mai, les professionnels en exercice sont très engagés dans la mise en œuvre des protocoles sanitaires et les consom- mateurs sont très respectueux des consignes, disent les Chambres. Les départements du Doubs, duTerritoire de Belfort, de l’Ain, de Haute-Savoie et du Jura ont la forte particularité d’avoir une frontière conséquente avec la Suisse. Cela constitue très souvent une force, mais parfois aussi une fai- blesse. C’est le cas aujourd’hui en marge d’une situation inédite liée à la crise sanitaire et économique du Covid-19” disent les C.C.I. particu- lièrement sensibles à la vie écono- mique frontalière et en soutien aux entreprises. Jean-Yves Le Drian n’envisage pas de rouvrir avant le 15 juin les postes de frontières. “À défaut d’ouverture des frontières d’ici fin mai au plus tard, nous risquons de constater à court et moyen termes des grandes difficultés d’entreprises qui pourraient encore aujourd’hui être minimisées” disent de concert les acteurs écono- miques. Des Suisses qui possèdent des résidences secondaires, comme ce ressortissant qui habite La Neu- veville (canton de Berne), propriétaire d’une maison sur le plateau de Maîche, attend avec impatience la levée de l’interdiction. Il devra patien- ter… au moins jusqu’au 15 juin. n

A u début du confinement en France, des Suisses pen- saient pouvoir venir faire leurs achats à Villers-le- Lac, Morteau, ou Pontarlier, comme ils ont l’habitude de le faire réguliè- rement. Très vite, la Confédération

a tapé du poing sur la table en amen- dant de 100 francs suisses tout res- sortissant qui revenait de France avec des produits. La Presse du Doubs (www.lepressedudoubs.fr) avait consa- cré fin mars un article lié aux trop nombreux passages de Suisses venant

faire leurs achats dans le Val de Mor- teau… alors que les Français étaient confinés. Les douaniers français ten- taient de faire la chasse, avec leurs moyens… Ils ont reçu l’appui des douaniers suisses. Depuis cette date, les événements

50 000 actives dans les entreprises soumises à une convention collective de tra- vail étaient au chômage par- tiel. C’est du jamais vu. La crise va toucher l’horlogerie qui devrait s’en remettre… même si les “petites”

40 000 salariés en chômage partiel.

marques ou sous-traitants seront les pre- miers à être touchés. Les Rolex, Omega, Patek Philippe, Audemars-Piguet, Omega, devraient s’en sortir. Jusqu’à fin mai, de nombreuses firmes ont demandé à leurs salariés de ne revenir que quelques jours par semaine voire de ne pas revenir du tout. Certaines ont même demandé l’arrêt du télétravail pour bénéficier du chômage partiel. n

Le poste- frontière du Gardot était tout simplement fermé encore fin mai.

Frontaliers : bouchon, boulot, dodo, jusqu’à quand ? Bouchons

Fiscalité Télétravail : les frontaliers ne seront pas imposés A lors que les jours télétra- vaillés à domicile par les frontaliers sont normale- ment taxables dans l’État de résidence des contribuables, un accord a été trouvé avec La France, l’Allemagne, la Belgique et la Suisse pour éviter ce cas de figure. L’infor- mation a été communiquée en mai dernier. À l’heure actuelle, la légis- lation européenne veut qu’une per- sonne travaillant dans plusieurs pays

La réouverture des “petits” postes-frontières ferait le plus grand bien. La députée du Doubs Annie Genevard a interpellé le ministre.

L a réouverture du poste frontière de Biaufond le 11 mai pour les travailleurs frontaliers (uniquement) du lundi au vendredi de 5 heures à 8 heures (entrée en Suisse) et de 16 heures à 20 heures (retour en France) a été vécue comme une première victoire. Mais les frontaliers attendent désormais que la “guerre” à la réouverture de tous les postes-

frontières soit définitivement gagnée. Ils demandent la réou- verture des Brenets, duGardot, de l’Auberson, des postes-fron- tières ouverts uniquement aux personnels soignant de 6 heures à 9 heures le matin. Car tous les matins depuis le confinement, c’est-à-dire plus de deuxmois, les files d’attente aux postes frontières ouverts comme celui duCol-des-Roches ou Goumois ont été nom-

Avec ce sésame, les frontaliers employés dans le médical ont le droit de passer les “petits” postes frontières comme ici aux Brenets, mais à certaines heures de la journée.

ne peut cotiser que dans un seul. Le tra- vailleur frontalier dépend de la Sécurité sociale du pays où il exerce son activité, tant que le télétravail dans son pays de rési- dence ne dépasse pas

Les fronta- liers et le télétravail.

ou télétravail.Annie Genevard a adressé le 5 mai unmessage à la ministre Amélie de Mont- chalin pour lui expliquer ce

breuses. Il fallait patienter plus de 30 minutes voire 1 heure pour passer le Col-des- Roches où des bouchons se sont

formés jusqu’au niveau du pont de Villers-le- Lac ! La députée du Doubs a demandé à plu- sieurs reprises réouver- ture des petits postes- frontières afin de

que vivent les fronta- liers dans le Haut- Doubs et lui demander d’alerter solennelle- ment les autorités suisses. À l’heure où nous bouclions ces

Une lettre d’Annie Genevard à la ministre.

25 % de son temps de travail global. Au-delà de deux jours de télétravail par semaine, ce seuil est dépassé. La crise sanitaire liée au Covid a fait bouger les lignes. Ces accords conclus étaient applicables jusqu’au 31 mai. Ils sont consultables sur le site Inter- net de la direction générale des finances publiques. n

lignes, aucune date précise (mis à part celle du 15 juin) n’était encore définie. n

fluidifier le trafic alors que de nombreuses entreprises, notamment dans l’horlogerie, sont encore en chômage partiel

La douane des Brenets.

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