Journal C'est à dire 263 - Juin 2020

D O S S I E R

Moins de monde dans les magasins, l’avènement du drive Les grandes surfaces ont dû s’adapter au jour le jour pendant deux mois et demi. L’affluence en magasin est en baisse globale pour l’instant et les courses en drive confirment leur succès grandissant. Exemple à Intermarché.

P endant deux mois et demi, patrons comme salariés ont été sur le pont, et logés à la même enseigne : l’obligation de s’adapter presque heure par heure à une situation exceptionnelle. Après avoir dû gérer l’afflux massif de clients angoissés par la peur irrationnelle des pénuries juste avant les premiers jours du confinement, il a fallu dès la mi-mars aménager les horaires et ins-

ture annoncée de la frontière mi-juin. “Ce phé- nomène s’ajoute au fait que d’habitude,Morteau draine une clientèle d’assez loin. Pendant les deux mois et demi, les clients se sont tournés vers des solutions de proximité. D’où la baisse de la fréquentation à Intermarché-Morteau.” Ce qui n’est pas le cas à Maîche où le magasin Intermarché a en revanche bénéficié de cet effet proximité.

COMMERCE

taller toutes les mesures sanitaires toujours en vigueur aujourd’hui, quoiqu’un peu assouplies. “Au début, on demandait à nos clients de se limi- ter à une personne par caddie, les règles sont un peu plus souples depuis

L’enseigne Intermarché sur le plan national reste cependant une des grandes gagnantes de la crise juste- ment grâce à son maillage territorial. Avec 1 800 magasins, l’enseigne aux mousquetaires est présente en

On attend avec impatience le retour de la clientèle suisse.

L’autre leçon de la crise, c’est le retour en grâce des produits notamment alimentaires issus de l’agriculture française. Il est cependant encore un peu tôt pour conclure que cette réelle tendance va se poursuivre dans le temps. Une chose est sûre : “Les clients s’aperçoivent sans doute que si certains produits français sont un peu plus chers, ils sont souvent meilleurs. C’est

générale, on assiste à une période d’accélération des tendances” analyse le responsable dumaga- sin mortuacien. Cette accélération du phéno- mène drive a donc compensé en partie la baisse de la fréquentation en magasin, et “le panier moyen a également augmenté car les clients venaient moins souvent” tempère Maxime Des- cateaux.

moyenne tous les 17 km en France. C’est indéniablement le drive qui a soutenu l’activité des deux magasins Intermarché du Haut-Doubs : “L’activité de notre service drive a été multipliée par 2,5 à Morteau et par 5 à Maîche. Et depuis la mi-mai, le drive continue à être une tendance forte et lourde. De manière

le début du déconfinement” note Maxime Des- cateaux, le directeur d’Intermarché-Morteau. Depuis la mi-mai, l’hyper mortacien n’a évi- demment pas encore retrouvé le niveau de fré- quentation qui était le sien il y a trois mois. Ici comme ailleurs, on attend avec impatience le retour de la clientèle suisse avec la réouver-

Les magasins de bricolage et de matériaux repartent Morteau À la Serac comme chez Mr. Bricolage, les clients sont de retour. La perte de chiffre d’affaires a été limitée car ces deux enseignes sont presque toujours restées accessibles.

A près une période de flottement dus aux messages contradic- toires du gouvernement au début du confinement, la Serac-

Tout FaireMatériaux a progressivement retrouvé sa clientèle. “Au départ, nous n’avions pas pu ouvrir aux particuliers et l’accès aux professionnels ne se faisait

que par drive. Les choses se sont peu à peu améliorées au fil des semaines, et au fur et àmesure, on a adapté notre accueil, si bien qu’on n’a jamais été dépassés par

Des envies de plein air chez Mr. Bricolage

L e magasin Mr. Bricolage de Morteau faisait partie des commerces de pre- mière nécessité. “En tant qu’in- dépendants, nous avions la liberté d’ouvrir ou pas. Nous avons choisi de le faire dès le 20 mars et pendant les quinze premiers jours, nous avons eu

la visite régulière de la gendar- merie qui venait s’assurer que toutes les mesures sanitaires étaient respectées et venait faire de la pédagogie auprès des clients, c’était très bien” noteAlexandre Faivre, le gérant du magasin. Un système de drive avait été également mis

ces deux mois car le mois d’avril est en général pour nous un excellent mois pour les produits de jardins et d’extérieur. Les gens reviennent et nous rattra- pons l’activité perdue gentiment” note le gérant. Le magasin a conservé ses horaires d’avant-confinement et la vingtaine de salariés a repris le travail sur la base du volontariat dès début avril. Seul aux commandes au début du confinement, Alexandre Faivre a désormais retrouvé tout son personnel. Les salariés ont tous donné leur accord pour rogner sur leurs congés d’été. “Au lieu de prendre trois semaines, ils n’en prendront que deux et décaleront à plus tard le reste. J’ai une grande reconnaissance pour leur implication” note le patron. n

en place ici dès le début du confinement pour éviter un maximum de contacts. Depuis le 11 mai et durant tout le mois de mai, les clients sont revenus en nombre chez Mr. Bricolage, avec des envies de plein air. “Il y a sans doute eu une certaine frustration pendant

À la Serac, les mesures de sécurité sanitaires sont toujours de rigueur. Xavier Billod, le dirigeant.

emplois de la Serac seront préservés, et “nous embauchons même un nouveau salarié pour remplacer un départ en retraite.” De cette crise sanitaire, le dirigeant en tirera notamment quelques enseigne- ments sur le plan de l’organisation, avec un système de drive qui a fait ses preuves et que la Serac continue à promouvoir dans son organisation depuis le 11 mai. “ J’espère aussi que cette crise a fait prendre conscience aux gens de revenir à de la consommation locale, auprès de leurs commerces de proximité” ajoute Xavier Billod. n

l’afflux” note Xavier Billod, le responsable de l’enseigne mortuacienne. Il faut dire que les artisans du Val de Morteau ont rapidement repris le chemin des chantiers.“ Dès la finmars, beaucoup avaient déjà repris et mi-avril, quasiment tous. À la sortie du confinement, on était quasiment revenus à une activité normale” se félicite le dirigeant. De fait, la Serac a préféré se passer des mesures de chô- mage partiel et des facilités bancaires offertes par l’État. “Je pense à tous ces commerces qui n’ont eu aucune activité. Je préfère que ces dispositifs leur servent à eux” constate Xavier Billod. Les 17

Alexandre Faivre tenait seul le magasin au début du confinement. Aujourd’hui, tous les salariés ont

repris le travail.

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