Journal C'est à dire 263 - Juin 2020

V A L D E M O R T E A U

Des points de distribution alimentaire ouvriront peut-être sur le Val de Morteau Solidarité

“J e prépare un master” , indique celui qui envisage de poursuivre son cursus dans le domaine de la logistique. Mais le coronavirus a ouvert une parenthèse inattendue dans son parcours. Retour sur Morteau pour vivre ce confinement en famille. Mais que faire de ses journées ? Bien sûr réviser, conforter ses acquis, ses savoirs. “Les partiels se feront probable- ment en ligne. Je ne suis pas plus inquiet que cela pour mes études” dit-il. Dans ces circonstances, pourquoi ne pas donner un peu de son temps libre au service des autres ? Ceux pour qui le confi- nement peut être une source de complication sociale, sanitaire, alimentaire…D'abord trouver une association locale à la recherche de bénévoles. “La fermeture des Restos du cœur et d'autres struc- tures qui distribuent de l'aide ali- mentaire posait de gros pro- blèmes pour les bénéficiaires. De retour au foyer familial suite à la fermeture de son école de commerce à Nancy, ce Mortuacien de 20 ans en a profité pour s'investir au service de la Croix Rouge. Anselme Jeannenez, étudiant bénévole

Le jeune étudiant a vécu une expérience imprévue et très formatrice dans l’aide alimen- taire.

comme on attendait avant le pas- sage du boucher, de l'épicier, du boulanger ambulant.” Yves Leclerc salue aussi la générosité des habitants et des entreprises duHaut-Doubs, et pas seulement pour les dons alimentaires. “Emmaüs nous a donné des livres et des jouets pour les enfants. À la Croix Rouge, on a vidé notre stock de fournitures scolaires.On nous demande aussi des produits d'hygiène. L'État apporte sa contribution sous forme de bons d'achat. Le déploie- ment de la distribution alimen- taire sur le Val de Morteau répond à de vrais besoins sur un territoire qui n'est pas seulement occupé par des frontaliers.Théo- riquement, on devrait ouvrir d'ici la fin du mois de mai un point de distribution aux Fins et un autre à Grand'Combe-Chateleu. J'en profite d'ailleurs pour lancer un appel au privé comme au public. On cherche des locaux avec électricité pour installer des frigos. Ce qui permettrait de faire de la ramasse dans les com- merces alimentaires du Val de Morteau. Le besoin a toujours été là, il ne manquait que la res- source humaine” estime Yves Leclerc qui vient d'investir dans un second fourgon pour répondre à ces nouveaux besoins. Cet investissement s'inscrit aussi dans un projet axé sur le déve- loppement de la mobilité sur le Pays Horloger. n

Le confinement a rebattu les cartes du bénévolat dans la distribution de l'aide alimentaire. De nouvelles recrues sont désormais prêtes à conforter les actions menées actuellement de Mouthe au Russey. Premiers enseignements.

Après quelques recherches, j'ai pris contact avec Yves Leclerc, le président de la Croix Rouge à Pontarlier. Il m'a proposé de par- ticiper aux tournées de livraison que la Croix Rouge effectue sur différents secteurs du Haut- Doubs.” Il s'agit là de remplacer des bénévoles retraités plus fra- giles face au Covid-19. Une fois par quinzaine, le jeune bénévole se rend donc à Houtaud où la Croix Rouge dispose d'un local de stockage pour préparer ses tournées qu'il effectuera avec d'autres bénévoles. “On se déplace sur les secteurs de Pon- tarlier, Gilley, Le Russey.” Les gens sont inscrits préalablement et viennent sur rendez-vous au lieu de distribution. Tout se fait dans les règles de sécurité avec des livreurs équipés de masques et gants. Respect des distances, désinfection du véhicule. “Il y a toujours une petite appréhension d'être contaminé mais toutes les précautions sont prises. Dans l'ensemble, cela se passe vrai- ment bien. On a le sentiment d'être utile. On devrait presque obliger les gens en bonne santé à s'investir au moins une journée dans ce genre de mission. C'est très intéressant.” Une autre école de la vie. n

A vec la fermeture des points de distribution habituels et lamise en confinement des béné- voles trop âgés, c'est tout une chaîne organisationnelle qu'il a fallu mettre en place pour assu- rer la continuité de l'aide ali- mentaire. Le Haut-Doubs a répondu présent face à ce nou- veau challenge social. La Ville de Pontarlier a mis par exemple du personnel à disposition pour aller récupérer des victuailles à Besançon. Suite à l'appel à bénévolat, une

quarantaine de personnes ont postulé à l'unité locale de la Croix Rouge à Pontarlier. “40 % ont moins de 40 ans. À nous de les

des véhicules” , explique Yves Leclerc qui préside l'unité locale de la Croix Rouge à Pontarlier où l'on a enregistré une envolée des adhésions. Soit 230 nouvelles

mobiliser au mieux pour qu'ils ne soient pas uniquement asso- ciés aux tâches les plus ingrates. La plu- part ont pu découvrir “le plaisir de donner

“On cherche des locaux avec électricité pour installer des frigos.”

familles qui s’ajou- tent à la centaine de foyers qui bénéfi- ciaient déjà des livrai- sons de colis à Gilley

et au Russey. Les bénéficiaires se sont vite adaptés au planning de livraison. “Aujourd'hui, ils attendent le “camion de la Croix Rouge”

à manger”. Au niveau du dispo- sitif de la Croix Rouge livraison, on constate qu'ils apprécient d'être passés sur tous les postes : distribution, livraison, nettoyage

Le dispositif “La croix Rouge sur roues” distribue l’aide ali- mentaire de Mouthe ou au Russey.

F.C.

Jeux Olympiques : Martin Dougoud devra patienter Villers-le-Lac Qualifié pour défendre la Suisse en kayak aux J.O. de Tokyo, le Villérier Martin Dougoud doit revoir ses plans avec le report de l’épreuve à 2021.

En bref…

l Travaux Des travaux de confortement et de reconstruction du mur de l’Abbaye de Montbenoît sur la R.D. 131 à Montbenoît ont démarré le 25 mai. Ce mur s’était partiellement effondré en décembre 2018. Ces travaux consistent à réaliser à l’endroit de l’effondrement, un nouvel ouvrage de soutè- nement constitué d’une paroi clouée (paroi en béton armé, retenue par des clous de 10 mètres de long) habillée d’un mur identique à l’existant. Un trottoir équipé d’un garde- corps sera créé le long la R.D. 131 pour sécuriser le dépla- cement des piétons. Une fermeture de la circulation est prévue pendant dix semaines, soit jusqu’au 31 juillet. Une déviation est mise en place par les R.D. 437, R.D. 132 et R.D. 48. Le coût des travaux s’élève à 190 000 euros. l Exposition Une exposition dédiée au sculpteur Geoges Sarraz (ini- tialement prévue en mars) est visible au château Pertusier depuis le 16 mai et ce, jusqu’au 28 juin. Photographies, peintures et sculptures y sont présentées. Georges Serraz est un peintre sculpteur français d’origine savoyarde né le 13 janvier 1883 à Is-sur-Tille et mort le 20 juin 1964 à Vilotte. Il a fait ses études à l’école des beaux-arts à Besançon, et est devenu sculpteur plus particulièrement en art religieux avant de commencer une carrière de portraits. S’il est bien connu à Morteau, c’est pour avoir réalisé le fameux monument aux morts de la Ville. C’est Guy Vieille-Messet, son arrière-petit-neveu, qui a souhaité lui rendre hommage à travers cette exposition ouverte du mercredi au dimanche de 10 h à 18 h. Entrée libre.

C omme beaucoup de spor- tifs, Martin Dougoud estime que la santé prime sur le sport. Le report d’un an des Jeux Olympiques de Tokyo initialement prévus cet été a certes bousculé ses plans, mais le kayakiste s’adapte. “Je suis resté plutôt positif durant ce confine- ment” nous confie l’athlète origi- naire de Villers-le-Lac désormais établi à Pau. Qualifié avec la Suisse pour dis- puter l’épreuve de kayak en eaux vives,Martin (26 ans) devra patien- ter un an de plus pour vivre son rêve, celui de décrocher une

médaille olympique. Il n’osait pas imaginer une annulation pure et simple comme l’avait laissé enten- dre le C.I.O., si l’épidémie venait encore à persister en 2021 : “Pour l’instant, je ne veux pas trop penser à la possibilité d’annulation des J.O., je trouve ça beaucoup trop tôt.” Comment a-t-il vécu ce confine- ment ? : “Bien sûr il y a eu des coups de mou et des moments un peu difficiles, mais j'essayais de trouver du positif à tout ça, en essayant de me perfectionner dans les langues (anglais, allemand, japonais) ce qui fonctionne plutôt

Le Villérier Martin Dougoud a repris l e 11 mai le chemin de l’entraînement.

bien. Je lis pas mal de documents sur la psychologie positive pour justement garder un esprit com- pétitif.” Depuis le 11 mai, il a pu retourner sur l’eau dans les rivières natu- relles et les bassins naturels. Celui qui a appris à pagayer à Chaillexon demeure optimiste : “Je m’améliore au fil des années… donc cela ne peut être que positif. Physiquement, j’étais bien préparé, donc oui, je suis un peu frustré mais je sais aussi que je progresse chaque année

un peu plus depuis que j’ai quitté mon job (N.D.L.R. : il était horloger chez Rolex à Genève). Je serai plus fort l’an prochain” , dit-il. Actuellement à Pau où il s’en- traîne, il a un temps hésité à ren- trer auprès de ses proches, à Vil- lers-le-Lac. Durant le confinement, il a bien évidemment travaillé son physique à défaut d’avoir pu navi- guer. Il a par exemple regardé des vidéos de compétition pour garder le contact et ne pas perdre les sen- sations. n

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