Journal C'est à dire 262 - Février 2020

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Comment les forces de police françaises et suisses collaborent-elles ? Sécurité

Le lieutenant Mersch de la gendarmerie de Morteau, Martial Que- loz (gardes- frontières) et le maire des Fins.

Tous les mois, services de gendarmerie, de police, des douanes françaises se rencontrent et échangent des informations avec leurs homologues suisses. Avec à la clé des interpellations.

de la frontière. Ils n’ont pas le droit d’interpeller sur le terri- toire étranger. Pour la petite criminalité, ces échanges ont de véritables inté- rêts. Depuis deux à trois ans, les cambriolages répétés qui avaient duHaut-Doubs une cible privilégiée des bandes de l’est de l’Europe ont fortement baissé en intensité. “Il y a eu plusieurs coups de filet dans ces réseaux” témoigne un militaire. Ce par- tenariat qui dure dans le temps est l’un des rares à si bien fonc- tionner sur une frontière. Les moyens matériels peuvent être mis en commun comme c’est le cas sur les bassins du Doubs. En revanche, jamais un gen- darme mortuacien ne montera dans une voiture de la police cantonale, et inversement. n

L a frontière, les délin- quants ne la connais- sent pas. C’est pour cette raison que des patrouilles mixtes françaises et suisses travaillent ensemble pour s’échanger des informa- tions voire interpeller des mal- frats. Lundi 20 janvier dernier, à la mairie des Fins, les services de gendarmerie, la Police de Pontarlier, les policiers muni- cipaux de Morteau, Villers-le- Lac, Les Fins, ont accueilli la Police cantonale neuchâteloise et le service des douanes. “Le but est de collaborer” évoque

Une réunion où Suisses et Français échangent des informations.

Martial Queloz, chef de poste au sein des gardes-frontières neuchâtelois. “Cela nous permet d’échanger des informations mais aussi nos numéros de télé- phone. En cas d’urgence, on peut prévenir rapidement nos voisins suisses” témoigne le lieutenant Thierry Mersch, commandant de la communauté de brigades de Morteau. Cela paraît simple mais toutes les zones fronta- lières ne collaborent pas de la même façon. Dans les faits, les Suisses comme les Français peuvent suivre les malfrats jusqu’à 20 km au-delà

Les forces de l’ordre françaises et suisses se réunissent tous les mois.

“Des avancées sur les lâchers d’eau mais pas sur la qualité” Goumois

D imanche 1 er mars, soit 13 jours avant les autres, les pêcheurs possesseurs d’un titre sur le Doubs Franco-Suisse (152 euros à l’année) retrouvent les berges de cette rivière pre- mière catégorie. Des amateurs toujours moins nombreux : “En 2018, 460 cartes annuelles ont été vendues pour 389 en 2019. Depuis les développements d’algues en 2018, nous n’avons pas réussi à récupérer nos pêcheurs.Dire que nous vendions Le Doubs Franco-Suisse à Goumois ouvre le premier la saison de pêche entre espoirs et fatalité. Le parcours n’a plus connu de forte mor- talité mais l’équilibre demeure très fragile en rai- son des micropolluants.

Le Doubs à Goumois est sensible aux phéno- mènes d’eutrophi- sation, notamment en période d’étiage (photo archive Càd).

juvéniles ne se retrouvent plus piégés lors de la baisse des débits. Il reste des améliorations à trou- ver avec le barrage du Châtelot. Le président semble confiant sur ce dossier. Il l’est beaucoup moins sur la qualité de l’eau “qui ne semble pas être une priorité des autorités

1 200 cartes dans les années qua- tre-vingt-dix…” , présente Chris- tianTriboulet, président de l’as- sociation. Lot de consolation : les cartes journalières et heb- domadaires sont en nette pro- gression. “Les pêcheurs sont prêts à revenir… du moment où les conditions sont bonnes. 2019 fut

françaises. Un groupe de travail binational doit travailler sur ce sujet mais il ne s’est jamais réuni. L’État français ne joue pas son rôle. Les Suisses ont déjà avancé

en termes de pêche une bonne année car il n’y a pas eu de développement algueux.Nous avons par exemple retrouvé des ombres” poursuit le spé- cialiste halieutique.

“Le groupe binational ne se réunit pas !”

à agir. D’ailleurs, le garde-pêche n’a plus délivré un P.V. pour “bra- connage” depuis deux ans.Quant aux Suisses qui pêchaient des truites sauvages pour les reven- dre ensuite à des restaurateurs (processus légal en Suisse), il semble aujourd’hui désuet. Preuve que les mentalités chan- gent. n E.Ch.

demeure très fragile. C’est d’au- tant plus vrai à Goumois où les pêcheurs n’alevinent plus afin de préserver la souche de truites autochtones. Quant au cheptel d’ombres, il semble s’être refait une santé. Les passionnés, pre- mières sentinelles du milieu, ont pris conscience depuis de nombreuses années de l’urgence

du Doubs, n’a pour le moment reçu aucun écho favorable dans notre pays contrairement à la Suisse. Pour réactiver le groupe binational “qualité d’eau”, la société de pêche avec l’appui d’O.N.G. suisses va adresser une lettre aux services français. Le Doubs, s’il a connu un répit enmatière demortalité piscicole,

car Le Locle ou La Chaux-de- Fonds vont traiter les micropol- luants dans leurs stations d’épu- ration” énumère Christian Triboulet. L’Europe qui a demandé à la France et la Suisse un plan d’action visant à proté- ger l’apron, poisson autochtone

Grâce au travail du groupe bina- tional franco-suisse sur la quan- tité d’eau, d’importantes amé- liorations ont été observées en aval des barrages du Refrain où les lâchers d’eau à 40 m 3 sont proscrits. Ces lâchers se font par paliers si bien que les poissons

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