Journal C'est à dire 262 - Février 2020
É C O N O M I E
La nouvelle usine Rubis Précis est opérationnelle Charquemont
Un des fleurons historiques de l’industrie de Char- quemont s’est installé dans des locaux flambant neufs sur la Zone Artisanale du Grand Crot.
F ondée en 1948, l’entre- prise était à l’étroit dans son usine de la rue de Besançon. “Nos locaux des années 1950 étaient adaptés à l’industrie horlogère de l’époque mais plus à nos activi- tés actuelles et surtout le plain-pied s’imposait car nous avons des machines de plusieurs tonnes” , déclare Phi- lippe Chaney, président du groupe Rubis Précis. Il est en effet loin le temps de l’horlogerie et les rubis toujours produits entrent dans la com- position de produits high-tech. “Notre spécialité, c’est l’usinage
de haute précision sur des maté- riaux durs ainsi que des micro- montages” , précise M. Chaney. Le groupe dispose de deux autres unités de production à Besançon et à Darvault (Seine-et-Marne)
et emploie 105 personnes pour un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros dont 60%à l’exportation. “Nous avons une position de leaders sur des pièces
Il est loin le temps de l’horlogerie.
Pascal Pintre (directeur technique) et Philippe Chaney (président).
et sous-ensembles très techniques. Décolleter des vis et des boulons, ce n’est pas pour nous” , poursuit le président. En progression constante depuis trois ou quatre ans, le groupe réalise 40 % de son chiffre d’af-
faires dans l’industrie aéronau- tique et spatiale. Les usines dis- posent de la certification qualité E.A.S.E. (European Aerospace Supplier Evaluation). Les autres secteurs d’activité sont l’instru- mentation, les compteurs (eau et gaz), lemédical, le bio-médical et même la maroquinerie de luxe. “Nous avons fait le choix de rester à Charquemont où nous avons notre histoire et Roland Martin, le maire de la commune nous a aidé à la réalisation de ce projet” , confie Philippe Chaney. “Bien sûr le problème de la Suisse voisine est un handicap pour l’emploi, mais nous offrons une politique salariale attractive et
doigts et répartit son emploi du temps entre les sites : “J’ai démarré à Besançon comme ouvrier il y a 35 ans, j’ai ensuite pris la direction technique puis générale. En 2017, avec quelques proches nous avons racheté le groupe, sans intervention ban- caire ou de fonds de pension. L’avenir, c’est de pérenniser l’ac- tivité sur ces secteurs de haute technologie et d’évoluer en restant mesuré et prudent” , conclut Phi- lippe Chaney. Quant à l’ancien bâtiment, il reste la propriété de la famille Chapuis et son ave- nir sera connu dans les mois qui viennent. n Ph.D.
de bonnes conditions de travail.” En novembre dernier, le premier coup de pioche est donné et 12 mois plus tard un déménage- ment secteur par secteur a per- mis la continuité de la production grâce à l’implication et à l’in- vestissement de tout le person- nel. Le bâtiment de 4 000 m² d’un seul niveau s’étend sur un terrain de 12 000 m² en cas de futur agrandissement. 3,3 mil- lions d’euros ont été investis. Rubis Précis qui emploie 50 per- sonnes et génère plus de 50 % de l’activité du groupe, est dirigé par Pascal Pintre, le directeur technique. Philippe Chaney connaît le groupe sur le bout des
La nouvelle usine de Charque- mont.
Julien Vauge rachète l’usine Haenni Charquemont L’avenir s’éclaircit sur le futur des bâtiments de l’ancienne manufacture de cadrans. Le site acquis par Julien Vauge va être radicalement transformé.
À la tête de l’entreprise V.P. Concept depuis cinq ans, JulienVauge est spécialisé dans l’aménagement de vérandas en aluminium et dans les pergolas bioclimatiques. “Nous tra- vaillons partout en Franche- Comté et nos réalisations haut
grâce à des salaires motivants. Dans le but de faire apprécier ses réalisations, il a offert à l’Étoile Sportive de Charque- mont une pergola bioclimatique qui se trouve devant la buvette du stade.Au 7, rue Victor-Hugo, il met la dernière main à la réa- lisation de son showroom et à l’aménagement de son atelier. “Le reste de cette partie de bâti- ment sera transformée en 5 appartements entre 100 et 150 m² dont 3 seront livrés au printemps. Nous avons parti- culièrement soigné l’isolation avec unmatériau extérieur nova- teur et très performant et une chaudière centrale à granulés” , précise-t-il. Une autre série d’appartements suivra bientôt. JulienVauge commence à mani- fester davantage d’impatience pour la partie de la construction située dans le bas de la rue Vic- tor-Hugo. “L’édifice est en phase de dépollution depuis longtemps, les procédures sont lourdes car la contamination à l’amiante et au tritium radioactif est dif-
de gamme sont faites sur mesure” , déclare Julien Vauge. “Nous sommes actuellement 8 dans l’équipe et nous doublons notre chiffre d’affaires tous les ans” , ajoute-t-il. Il souffre bien sûr de la concurrence suisse sur le plan du recrutement mais il confie stabiliser son équipe
Julien Vauge
devant une pergola bio- climatique.
ment) pour de petites sociétés en démarrage d’activité. Julien Vauge est un entrepreneur qui va toujours de l’avant. “J’envi- sage à moyen terme d’acquérir un terrain pour y implanter une usine de fabrication pour mes produits et je suis toujours à la recherche d’investisseurs pour développer d’autres réalisations immobilières sur le secteur.” Le projet de Julien Vauge est ras- surant quant à l’avenir du patri- moine horloger industriel aban- donné dans la région. n Ph.D.
ficile à gérer.” Il devrait pouvoir prendre possession des locaux en juin 2020. La destination future n’est pas encore complè-
beau bâtiment et il serait dom- mage de ne pas le faire revivre.” Julien Vauge pense à deux pos- sibilités : “Soit un appartement
tement décidée : “Nous procéderons à une démolition totale ou partielle du bâtiment pour y construire des garages nécessaires aux logements que nous créons.”
de luxe avec ses 300 m² sur deux niveaux, soit un espace de coworking (bureaux partagés) où des professionnels du secteur ou de passage pourraient trouver un endroit temporaire pour
“Il serait dommage de ne pas faire revivre ce bâtiment.”
Cette nouvelle configuration du site va mettre en valeur la pièce maîtresse : “Je vois cette tour depuis des années, c’est un
travailler.” Il envisage aussi d’y abriter une pépinière d’entre- prises (structure d’accueil, d’hé- bergement et d’accompagne-
La fameuse tour Bernard Haenni.
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