Journal C'est à dire 262 - Février 2020

É C O N O M I E

Les Fontenelles

Collège et le lycée ne font plus qu’un L’école et collège Saint-Joseph fusionne avec le lycée d’en- seignement agricole. Principale raison : une mutualisation des moyens et de nouvelles formations à venir.

À peine 20 mètres et une rue, celle du Couvent, les sépa- rent. D’un côté le lycée privé Saint-Joseph d’enseignement

agricole avec son city-stade, sa cour, son self-restaurant et son internat rénovés, ses 5 classes. De l’autre, l’école et collège Saint-Joseph avec ses 4

Pascale Chausse, directrice de l’établissement Saint-Joseph, et Florian Gaiffe, prési-

dent, dans le réfectoire rénové.

classes de primaire et son collège, sa cour, son internat, ses salles de classe équipées de matériel informatique. Jamais les deux entités installées au

tables…” poursuit la responsable d’éta- blissement. La fusion n’a pas entraîné de licenciements de personnels tient à préciser le président du groupe sco- laire Florian Gaiffe. Avec 180 élèves, l’établissement privé devrait proposer des nouveautés avec, pourquoi pas, une proposition d’internat dès le CM2. Côté carte scolaire, le lycée devrait intégrer une nouvelle formation à la rentrée prochaine avec le C.A.P. jardinier-paysagiste et le Brevet pro- fessionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport. Les prochaines portes ouvertes de l’éta- blissement se déroulent le 16 mai. n

à deux pas. Depuis, nous avons créé des ponts” témoigne Pascale Chausse, chef d’établissement du lycée Saint- Joseph. Avec le président du groupe

scolaire Saint-Joseph, ils ont convaincu le conseil d’admi- nistration et les équipes péda- gogiques du bien-fondé de cette mutualisation. Les internes du collège bénéficient ainsi de l’internat du lycée

Fontenelles n’avaient colla- boré par le passé. Il faut dire que le lycée est sous pavillon “ministère de l’Agriculture”, l’école et collège sous l’autorité du “ministère de l’Éducation nationale”.

Une proposition d’internat dès le CM2 ?

récemment rénové. Des projets com- muns seront ensuite conduits par les équipes pédagogiques. L’autre intérêt est évidemment financier : “Plus besoin de deux salles de profs, de deux comp-

Depuis la rentrée dernière, les deux établissements ont vécu une “petite” révolution avec la fusion. “Avant 2019, les équipes pédagogiques ne se connais- saient même pas… alors qu’elles sont

Une proposition d’internat dès le CM2 ?

Recherche boulangers et pâtissiers désespérément Morteau Le chômage est au plus bas et les entreprises ont un mal fou à recruter. Illustration dans un des secteurs d’activité les plus touchés, la boulangerie, chez un des principaux acteurs du Haut-Doubs.

L e problème est si criant pour Philippe Roy, à la tête de plusieurs bou- langeries-pâtisseries, qu’il a été contraint de déloca- liser son laboratoire de pâtisserie dans une de ses boulangeries les plus éloignées du Haut- Doubs, à Saône, pour répondre à la demande. Pourtant, ses locaux de Morteau (Le Fournil de Morteau, rue de l’Helvétie) avaient été dimensionnés tout exprès, investissements enmaté- riel à l’appui. Seulement, “au lieu de pouvoir compter sur huit pâtissiers comme c’était encore le cas il y a un peu plus d’un an, nous n’en avons plus que trois à Morteau. J’ai donc été obligé de concentrer la fabrication des gâteaux à Saône et nous livrons tous les jours nos autres bou- langeries du Haut-Doubs. Les problèmes de recrutement ont toujours existé mais depuis un an et demi, c’est devenu parti- culièrement compliqué” déplore Philippe Roy. Ses boulangeries- pâtisseries de Morteau, Pontar-

lier, Oye-et-Pallet, Goux-les- Usiers et Amancey sont toutes plus ou moins concernées par le phénomène. Seule celle de Saône est pour le moment épar- gnée. Le problème est devenu tellement aigu que la fabrication n’a pas pu être assurée dans une de ses boulangeries à la fin de l’été dernier pen- dant plusieurs semaines. soit 7 ou 8 supplémentaires” dit- il. Problème supplémentaire : quand un salarié part (en Suisse notamment), c’est toute une organisation qui est bouleversée. “Si un pâtissier s’en va, la charge de travail retombe naturellement sur les autres et au bout d’un moment, ça coince. C’est un cercle vicieux duquel il est difficile de sortir” ajoute le patron. Un vrai paradoxe alors que l’activité de ses fournils connaît une activité Au total, le patron doit composer avec un effec- tif variant autour des 80 salariés. “Il m’en faudrait 10 % de plus,

croissante depuis 2007, année où Philippe Roy ouvre sa pre- mière boulangerie en association avec Pierre Dornier, le minotier du Haut-Doubs. “Nous attei- gnons les 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et nous connaissons d’une année sur l’autre une croissance à deux

chiffres. Mais notre développement est blo- qué par ces questions de main-d’œuvre.” Autre obstacle para- doxal pour lui : tous les produits qui sortent de ses ateliers sont fabri-

“Le site de Saône est notre ballon d’oxygène.”

Philippe Roy, patron du Fournil de Morteau, aurait besoin d’environ huit pâtissiers supplémentaires pour assurer la croissance de ses différentes boulangeries.

annonces, affichettes dans les boulangeries… Rien n’y fait. “Le site de Saône est notre ballon d’oxygène, heureusement qu’on l’a, sinon je ne sais pas comment on y arriverait.” Dans ce point de vente et de fabrication, Phi- lippe Roy a réussi à embaucher deux pâtissiers de plus. Le pro- blème est particulièrement criant en fabrication, mais il existe également en vente où le turn-over du personnel existe aussi. Philippe Roy pourrait opter

pour la solution de facilité en commercialisant des produits tout faits et cuits sur place, comme de nombreuses fran- chises ou grandes enseignes le font. Il s’y refuse. Pour lui, la qualité artisanale est sacrée et vaut bien ces difficultés et quelques sacrifices. Il lui arrive quand il le faut de devoir cumu- ler sa fonction de dirigeant avec celle de boulanger en produc- tion. n J.-F.H.

Les salariés qui travaillent dans ses fournils sont donc précieux. “Et comme ils travaillent très bien, ils intéressent beaucoup la concurrence. De notre côté, nous faisons tout pour les garder en les payant très correctement, mais ça reste compliqué” ajoute Anne, son épouse chargée de la gestion administrative. Philippe et Anne Roy usent de tous les canaux pour tenter de trouver les perles rares : annonces presse, sites Internet spécialisés dans les petites

qués artisanalement, que ce soit le pain ou les pâtisseries. “Nous avons donc besoin de personnes qui savent travailler. J’ai déjà vu beaucoup de personnes qui avaient passé une partie de leur vie professionnelle dans des enseignes où ils ne fabriquaient pas grand-chose et se conten- taient de cuire des produits sur- gelés. Ici, ce n’est pas le cas, c’est donc d’autant plus difficile de trouver des bons professionnels.”

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