Journal C'est à dire 262 - Février 2020

R E T O U R S U R I N F O

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Éoliennes… un courant pas si porteur ? Gilles Robert n’abandonne pas la politique

ÉDITORIAL

Liberté Malgré les apparences, bien trom- peuses, les réseaux sociaux sont les ennemis de la liberté. Ils ont été créés pour que chacun, puissant ou anonyme, puisse de la même estrade numérique s’exprimer libre- ment, et nourrir par l’échange sans filtre et sans censure, les discussions et le dialogue. Une sorte d’agora moderne où chacun peut être entendu. La réalité est tout autre. C’est justement à cause de ces mêmes réseaux qu’aujourd’hui, le débat démocratique, hélas, est mort. Le paroxysme semble avoir été atteint avec la disparition brutale du paysage politique de Benjamin Gri- veaux, dernière victime expiatoire de ce déferlement devenu incontrô- lable. Cette campagne des munici- pales est sans doute la première du genre en France à faire et défaire les réputations en quelques clics anonymes. Les États-Unis, ce pays où les plus grandes décisions géo- politiques sont désormais prises par de simples tweets présidentiels, ont montré le funeste chemin. Sans même tomber dans l’ignoble du cas Griveaux, ces mêmes réseaux ne servent en rien la cause qu’ils sont censés défendre (la liberté d’expres- sion) puisque toute opinion diver- gente, toute idée originale, toute réflexion constructive peut désormais être ensevelie en un éclair sous un tombereau de réactions hostiles qui la condamnent sans autre forme de procès. Dans cette campagne des municipales - c’est encore plus vrai dans les grandes villes où se confron- tent de nombreuses listes - les réseaux sociaux ne permettent plus de prendre la distance nécessaire à l’analyse et la hauteur de vue indis- pensable à l’assimilation des infor- mations. Une image est chassée par un bout de programme, une pro- position est recouverte par une photo, sans hiérarchie, sans classement, sans développement qui serait de nature à y voir plus clair. Et surtout sans le nécessaire filtre de la véri- fication des informations et de l’ana- lyse, ce que tentent encore de faire les médias classiques. Il est cepen- dant à craindre que ces plateformes de liberté que sont les réseaux, s’ils ne sont pas mieux régulés à l’avenir, remplacent à la fois les penseurs et les juges et ne finissent pas avoir la peau de la démocratie en instau- rant une dictature de l’immédiateté où la loi du plus bruyant remplacera celle du plus pertinent. n Jean-François Hauser

A près plusieurs mandats à la tête de la com- mune du Russey, Gilles Robert avait fait part de sa décision de ne pas se représenter, il l’avait annoncé dans nos colonnes dès l’automne. En même temps, il laissait entendre qu’il se réser-

vait la possibilité de prendre “d’autres engage- ments.” Cela signifiait-il qu’il mettait un terme définitif à son engagement politique ? Eh bien non. Le maire sortant du Russey sera bien candidat aux municipales, mais… au Bizot, sa commune de résidence depuis quelques années. “Après avoir pris le temps de la réflexion sur ce qui m’anime et consulté quelques collègues ainsi que mon entourage, j’ai pris la décision d’être candidat au conseil municipal du Bizot. Je me suis inscrit sur la liste de Marlène Renaud, qui souhaite légitimement être maire de cette com- mune après y avoir exercé plusieurs mandats de conseillère” explique-t-il. S’il est élu au conseil municipal du Bizot, il compte bien aussi jouer un rôle majeur au sein de la communauté de com- munes du Plateau du Russey qu’il préside depuis 2014. “J’ai pour objectif de poursuivre le travail entrepris au sein de la C.C.P.R. Nous avons fait un bon travail d’équipe au cours des six dernières années et su relever collégialement les défis que nous posait la loi N.O.T.R.E., notamment la prise de compétence du développement économique… Plusieurs chantiers ont commencé ou sont à l’étude notamment la rénovation énergétique de la gendarmerie, l’extension du multi-accueil, la contractualisation avec le Département pour de nombreux dossiers communaux et intercommu- naux, la labellisation de la maison des services en Établissement France Services… D’autres chantiers sont à ouvrir.” Enfin, l’élu dit également vouloir s’investir “tout particulièrement au sein du futur Parc Naturel Régional du Doubs Horloger. La vie publique me passionne. Je suis disponible pour continuer à m’y investir avec une certaine expérience et un grand enthousiasme” com- mente-t-il. n

La réunion publique à Montbéliardot concernant les éoliennes.

L e 13 février à Montbéliardot, une réunion publique concernant le projet de parc éolien sur les communes de Bon- nétage, Montbéliardot, Rosureux, Saint-Julien-lès-Russey et Plaim- bois-du-Miroir, a réuni près de 200 personnes. Objectif : informer. Le promoteur du projet, AboWind, a exposé le plan de développe- ment. Ce dernier n’a toutefois pas précisé le nombre de mâts qui pourraient être installés. Le

D r Jean-Paul Borsotti, neuro-chi- rurgien, a évoqué les potentielles conséquences sur la santé, un autre a parlé dumontage financier. Lemaire de Bonnétage a dénoncé le positionnement des scienti- fiques. “Ils sont contre, mais ils ne font aucune proposition. Mon rôle est d’initier le débat, d’être constructif” dit-il. Une position qui lui a valu les critiques d’une salle à majorité contre le projet éolien. n

Gilles Robert, maire sortant du Russey et peut-êtrebientôt élu au Bizot. Serge Delrieu heureux d’exercer dans le Haut-Doubs

L e nouveau sous-préfet du Haut- Doubs prend ses marques dans un environnement rural et mon- tagnard qui n’est pas sans lieu com- mun avec sa précédente affectation à Saint-Flour dans le Cantal. “En 2018, j’avais demandé une prolon- gation d’une année à Saint-Flour pour mener à terme des dossiers. J’étais inscrit sur la liste des mutations en 2019 et quand le Haut-Doubs m’a été proposé, je n’ai pas été long à dire oui” , explique ce serviteur de l’État épris de littérature, d’opéra et de patrimoine. À 57 ans, cet énarque aurait tout aussi bien pu retourner à Paris où il a effectué l’essentiel de sa carrière à l’Élysée, aux ministères de l’Inté- rieur, de la Défense et dans divers cabinets ministériels. Sauf qu’à Saint- Flour, son premier poste de sous- préfet, il s’est pris au jeu de cette

fonction qu’il trouve très variée. “Entre le Cantal et le Haut-Doubs, on reste en moyenne montagne. Avec 120 000 habitants, l’arrondissement de Pontarlier est trois fois plus peuplé que celui de Saint-Flour.” Dans sa jeunesse, Serge Delrieu a eu la chance de côtoyer Edgar Faure quand celui-ci animait un club pari- sien autour du nouveau contrat social. C’est donc avec un certain plaisir qu’il vient exercer sur les terres de celui qui fut conseiller général du canton de Pontarlier et maire de la capitale du Haut-Doubs de 1971 à 1977. “Par rapport à Saint-Flour, Pontarlier est aussi plus accessible depuis Paris. Je sais les enjeux du rail dans le Haut-Doubs et j’espère pouvoir maintenir la fréquence du T.G.V. Lyria.” Venu s’établir à Pontarlier avec son épouse, Serge Delrieu a aussi derrière

lui une longue expérience d’élu à Pavillon-sous-Bois en Seine-Saint- Denis où il fut conseiller d’opposition puis premier adjoint sur plusieurs mandats. Il sait l’importance du dia- logue entre les élus et les services de l’État. “C’est important d’accom- pagner, de soutenir les maires ruraux, j’en fais une priorité. Je souhaite incarner auprès du préfet, un État de proximité et d’écoute. J’aspire aussi à ouvrir cette sous-préfecture vers la vie en y organisant pourquoi pas des conférences littéraires ou sur d’autres thématiques agricoles, sociétales.” Avenir de la forêt, R.N. 57, liaisons T.G.V., ressource en eau, sécurité routière, il a déjà pris connaissance des principaux dossiers structurants du territoire. “Je serai très attentif à la gestion du patrimoine naturel, pay- sager, bâti.” n

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Serge Delrieu n’a pas hésité à venir sur les terres d’Edgar Faure qu’il a côtoyé en débutant sa carrière parisienne.

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