Journal C'est à dire 253 - Avril 2019

V A L D E M O R T E A U

Arnaud Danjean partisan d’une Europe équilibrée et efficace Politique

de rendre l’Europe plus concrète et plus pragmatique. “Le prin- cipe n’est pas de dire si l’on est pour ou contre. Ce n’est pas là le message.Aujourd’hui, l’Europe reste la seule alternative écono- mique pour être compétitif face aux États-Unis et à la Chine. Je crois à une vision de l’Europe” , confirme-t-il avant d’évoquer la façon de la rendre plus efficace. Selon lui, seuls Les Républicains sont à mêmes de proposer la bonne articulation entre ce qui relève de l’échelle européenne et du niveau national. Reste à positionner aumieux le curseur. Arnaud Danjean les solutions devraient être euro- péennes, postnationales. “On propose quelque chose de plus équilibré” , analyse le député avant de prendre l’exemple de la sécurité, un sujet qu’il maîtrise bien. “La sécurité relève des com- pétences nationales. Quand on s’est senti dépassé par les vagues migratoires, on a appelé l’Europe à la rescousse. C’est un peu tardif. Notre message est clair. Protéger les frontières extérieures procède selon nous d’un travail européen. Il faut renforcer l’outil avec une agence de garde-côtes et garde- frontières. On doit conforter la coopération Europol et dévelop- per les fichiers européens. Le Rassemblement National s’op- estime que son parti se situe entre les anti- européens de l’extrême droite et les macro- nistes selon qui toutes

pose à tous les dispositifs euro- péens alors que Les Républicains pensent qu’il y a des outils natio- naux à respecter et qui doivent prévaloir sur une logique euro- péenne. En matière de politique migratoire, ce n’est pas à Bruxelles de fixer les quotas de personnes étrangères. Il en va plutôt de la responsabilité de chaque État. C’est toute la dif- férence avec les projets d’Em- manuel Macron et son office européen de l’asile.” S’il est logique que le commerce relève d’une compétence euro- péenne, Arnaud Danjean sou- cains pas tous d’accord sur la question européenne, il rétorque qu’il n’y a pas de fédéralistes dans son parti et que “même si on connaît des personnes à sen- sibilité souverainiste, il y a quand même une base cohé- rente.” Annie Genevard qui a accom- pagné Arnaud Danjean lors de son déplacement dans le Haut- Doubs confirme à son tour. Les Républicains réconcilient l’Eu- rope et les pays. “Il faut aussi protéger nos entreprises, notre culture, notre civilisation euro- péenne. Une civilisation dont on revendique la forme et la légi- timité.” n F.C. haite néanmoins que les États aient encore leur mot à dire. Quand on l’interroge sur les divisions qui subsis- tent chez Les Républi-

En troisième position sur la liste des Républicains aux prochaines élections européennes, l’élu bourguignon était en campagne dans le Haut-Doubs le 5 avril dernier.

péenne. À l’exception peut-être des agriculteurs principaux bénéficiaires des aides euro- péennes. “Les agriculteurs savent très bien ce qui se passe en Europe. Ils sont parfois dés- abusés, angoissés par rapport aux perspectives. On est en pleine réforme de la P.A.C. Il y a beau- coup d’interrogations. L’Europe reste le continent au monde où il y a le plus de normes avec un degré de sécurité alimentaire particulièrement élevé” , note le député européen en déplorant les confusions en matière de compétences. L’Europe n’est pas responsable de tous les maux. Les problèmes de retraite, de fiscalité, de pou- voir d’achat n’ont aucun lien avec l’Europe. Tout comme la politique européenne, les déci- sions prises sont d’abord le fait d’accords des États entre eux. “L’Europe ne doit pas être consi- dérée comme un vote sanction à l’égard d’une politique nationale ni comme un scrutin folklorique” dit-il. Arnaud Danjean s’emploie à faire passer trois messages. Il défend l’intérêt de participer à l’Europe, de s’approprier cette identité. Il s’inscrit dans l’objectif

confins de la nouvelle région. Avec l’expérience de deux man- dats européens, il reconnaît que la fonction mobilise beaucoup de temps à Bruxelles avec le risque de perdre le lien avec le terrain. “La situation s’aggrave encore avec la mise en place des listes nationales. C’est une faute. C’est une vraie erreur de décon- necter le mandat européen de l’assise territoriale” estime-t-il à un mois du scrutin européen. Beaucoup de citoyens ne s’in- téressent pas à la réalité euro-

S’ il préfère le vert sapin à l’absinthe de la dis- tillerie Guy qu’il a visitée au cours de cette journée du 5 avril dans le Haut-Doubs, c’est seulement parce qu’il n’aime pas l’anis. “Avec les A.O.P. et les I.G.P., le Haut-Doubs est un concentré de problématiques très locales mais

éminemment européennes. On parle ici de protection de savoir- faire et de concurrence déloyale. L’absinthe fait l’objet d’une pro- tection à l’échelle nationale et il faut désormais concrétiser l’essai au niveau européen” , explique celui qui est né à Cui- seaux-Louhans et ne se sent donc pas trop dépaysé aux

L’Europe n’est pas

responsable de tous les maux.

Arnaud Danjean a fait une halte à la salle des fêtes de Morteau pour saluer les militants L.R., avant de continuer son périple dans le Haut-Doubs par Pontarlier.

R epair’café, ou la lutte contre l’obsolescence programmée. Ce concept né aux Pays-Bas arrive dans le Haut-Doubs. Dans une société poussée à consommer toujours plus, à jeter dès que c’est à peine abîmé, usé ou vieillissant, l’heure est venue de Pour lutter contre la société du tout-jetable, la M.J.C. de Villers-le- Lac lance une action pédagogique et participative : le Repair’café, ou comment réparer sa vieille cafetière ou son vélo usager avec l’aide d’un bénévole bricoleur. Atelier réparation à la M.J.C. Villers-le-Lac

En bref… l Vélos hybrides Le réseau de vélos en libre-ser- vice de La Chaux-de-Fonds, lancé en 2014, s’offre une cure de jouvence. Dès la mi-août, le système Vélospot s’étendra pro- gressivement dans les rues de la ville avec deux grandes nou- veautés : des vélos de type hybride pourront être utilisés soit en mode mécanique soit en mode électrique. Pour profiter d’une assistance électrique, une batterie personnelle amovible sera mise à disposition des clients. Le nombre de stations va passer de 16 stations (réseau actuel) à 22 stations d’ici mi- 2020. l Théâtre La Compagnie Théâtre à tout prix sera de retour à Morteau le mardi 30 avril pour présenter sa nouvelle pièce de théâtre “Orgie” de Pier-Paolo Pasolini. La pièce se définit comme une ode à la différence. En cinq séquences, rapides et douces, brutales et nerveuses, Pasolini raconte l’his- toire d’un couple à l’extrême de l’amour. Mise en scène par Jean- Michel Potiron, avec les comé- diens Mathieu Dion, Géraldine Dupla, et Éva Courgey. Mardi 30 avril à 20h. Tarifs : 12 euros adultes et 10 euros enfants.

Le président de la M.J.C. Christophe Berthold présente le principe du Repair café : venir réparer ses objets usagers avec l’aide de bénévoles.

La dernière assemblée générale de la M.J.C. qui s’est tenue le 12 avril a permis de faire le point sur d’autres projets qui animent actuellement les réflexions. Parmi eux, la création d’un ciné-club ou encore la mise en place d’un rendez-vous sur le thème des oiseaux de l’Arc jurassien (films, vidéos, photos, expo…). La M.J.C. deVillers-le-Lac nemanque pas de projets pour remplir le rôle social qu’elle s’est assignée dès sa création. D’ailleurs, le président fait un appel du pied : “Nous accueillons avec plaisir de nouveaux bénévoles pour renforcer notre conseil d’administration. Plus nous aurons de renfort, mieux nous pourrons étudier toutes les idées de nouvelles activités” note-t-il. n J.-F.H.

accessible gratuitement aux adhérents de la M.J.C. (l’adhésion est à 12 euros par an). Le temps aussi pour l’équipe de la M.J.C. de réunir un petit stock de pièces de rechange d’occasion et d’outils. L’ouverture de ce Repair’café se fera à raison d’une séance par mois, “et plus si nécessaire.” Un autre projet dans la même veine anime les réflexions des bénévoles de la M.J.C. actuellement : la création à Vil- lers-le-Lac d’un jardin partagé qui pour- rait bénéficier notamment aux personnes à faibles ressources. “Ce projet pourrait se concrétiser dès l’année prochaine. Nous faisons un appel à toute personne dési- reuse de nous mettre à disposition une petite parcelle de terre cultivable” ajoute Christophe Berthold.

les personnes qui ont un appareil élec- tronique qui ne marche plus, un vélo un peu cassé, un vêtement usager ou un ordinateur en panne pourra venir ici, non pas pour le déposer pour le faire réparer, mais suivre les conseils d’un bénévole pour apprendre à le réparer

soi-même. “L’idée duRepair’café est double : il est à vocation pédagogique autant que parti- cipatif. Nous n’ouvrons pas un centre de réparation classique” résume le président. L’échange de savoirs est donc

lutter contre cette tendance au tout-jetable. La M.J.C. de Vil- lers-le-Lac lance son Repair’café (de l’anglais “repair”, réparer). “L’éveil des consciences autour de ces questions-là est réel. À la M.J.C., nous avons voulu aller

Une séance par mois, “et plus si nécessaire.”

à la base de ce nouveau concept qui sera lancé à la rentrée de septembre. Le temps de trouver les cinq ou six bénévoles (actifs ou retraités) nécessaires au bon fonc- tionnement de ce futur service qui sera

dans le concret en créant une infrastruc- ture qui réponde à ces questions” note Christophe Berthold, le président de la M.J.C. Le concept du Repair’café est simple :

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