Journal C'est à dire 253 - Avril 2019

V A L D E M O R T E A U

Sept médecins vont cesser d’exercer Morteau La pénurie de médecins guette le Val de Morteau. Sur 18 en exercice, 7 s’apprêtent à faire valoir leur droit à la retraite ou à quitter la région à court terme.

Logement social : Montlebon montre l’exemple Montlebon La commune a offert le terrain au bailleur social Néolia afin qu’il puisse construire 14 logements sociaux locatifs. Tous sont loués.

le plaisir que j’ai eu à exercer.” Le 30 juin, c’est officiel, il sera retraité : “J’en profite pour remercier mes patients de leur fidélité. Même si la situation peut paraître préoccupante, je ne crois pas vraiment à un futur désert médical dans le Val de Morteau qui a des atouts pour attirer” poursuit le professionnel qui a trouvé un successeur : le docteur Élodie Hervé. À 64 ans, le docteur Fernand Gaerthner - arrivé en 1989 à Morteau - fera valoir ses droits à la retraite en 2020. “Cela fait des années que j’alerte sur ce sujet. Il y a des jeunes mais c’est difficile de les convaincre de res- ter. Moi, je ne veux pas “casser ma pipe” au boulot même si j’ai la chance de travailler avec d’au- tres confrères, ce qui permet d’être au cabinet trois jours par semaine.” À l’inverse de Pontarlier où les médecins ne prennent plus de nouveaux patients et où certains sont partis de l’autre côté de la frontière, les médecins mortua- ciens n’ont pas répondu aux sirènes de la Suisse voisine. Jusqu’à quand ? n E.Ch.

M algré son hôpital, Morteau peut-il devenir un futur désert médical ? La question mérite d’être posée. 7 médecins sur les 18 qui exercent dans le Val de Morteau vont

Dans les deux maisons médi- cales de Morteau, et celle deVil- lers-Le-Lac, les praticiens - déjà - à flux tendu, devraient l’être davantage dans les années à venir. “Pour le moment, j’arrive à répondre à tous les patients

lâcher définitivement leur stéthoscope d’ici 2022. Un mouvement qui n’est pas nouveau dans le Haut-Doubs. AMontbenoît, malgré

avec des consultations qui démarrent à 8 heures et se terminent à 22 heures” commente le docteur Denis Joliat, àMorteau. Dans deux

“Je ne veux pas “casser ma pipe” au boulot.”

la tentative des élus locaux d’at- tirer un successeur au docteur Nicod dans les ex-locaux de La Poste, ce dernier n’a jamais été remplacé. La bande frontalière dans son ensemble peine à recru- ter. Les patients saugets se sont donc rabattus sur Morteau ou Pontarlier.

ans, il prendra sa retraite à l’image des docteurs Suplisson, Rouxbedat, Gaerthner, Chopard et Hugendobler. Le docteur Cuche, lui, quitte la région. Après 37 années de médecine générale à Morteau, François Rouxbedat dit vouloir “passer à une autre étape malgré tout

Catherine Rognon (Montlebon), Jacqueline Cuenot-Stalder (Département) et Dan Steinfeld (Néolia) sur la terrasse d’un des 14 logements.

3 49 euros par mois le T3 de 61 m 2 , neuf et B.B.C., personne ne dit mieux. Au regard de la pression immobilière dans leVal de Mor- teau, le coût du logement, l’inau- guration - mercredi 10 avril - de 14 logements sociaux locatifs dans le nouveau lotissement du Champ Prouvet à Montlebon est un événement.D’abord parce que la création de logements sociaux est rare dans le Pays Horloger et surtout parce que la pression immobilière est forte. Quand d’autres communes ven- dent leur foncier au promoteur

lion d’euros dont 21 % (317 426 euros) investis sur les fonds propres de Néolia. Grâce à la gratuité du terrain, le coût de construction se situe à envi- ron 1 400 euros du m 2 . Les 14 logements seront occupés au 1 er mai. Tous ont trouvé pre- neur : “Il y a, ici, trois candidats pour un logement social. Si on avons pu construire, c’est grâce à la commune, au Département, à la Caisse des dépôts, à l’inter- vention des entreprises. Montle- bon est l’exemple que l’on veut reproduire sur la bande fron- tière” évoque Dan Steinfeld, directeur territorial de Néolia qui dispose de 80 logements sociaux à Villers-le-Lac, Les Fins, Morteau. Les autres maires - et la communauté de communes - savent ce qu’il leur reste à faire. n E.Ch. attend sur l’aide de l’État (N.D.L.R. : pré- sent à hauteur d’1,4%), on ne va pas aller vite. Si nous

le plus offrant,Montlebon a fait le choix d’offrir le terrain au bailleur Néolia qui a ainsi pu créer ce bâtiment. L’ouvrage se fond parfaitement avec les pavillons récemment sortis de terre dans le lotissement : “Si Montlebon l’a fait, alors d’autres peuvent le faire. Cela peut donner des idées àmes collègues maires. mente Catherine Rognon,maire de la commune. Une décision saluée par Jacqueline Cuenot- Stalder, conseillère département chargée de l’Habitat. “Peu de constructions de logements se sont faites sur la bande frontière ces dernières années : il faut donc rééquilibrer et tenter de rattraper le retard. Nous avons beaucoup de gens à loger, des femmes seules, des jeunes obligés de quit- ter le territoire parce que le loge- ment est trop cher.” Coût de l’opération : 1,450 mil- Nous sommes heu- reux de cette réali- sation qui complète la mixité dans le lotissement” com-

La chance du Val de Morteau : posséder deux maisons médicales. Elles

Occupation des logements dès le 1 er mai.

rassurent les jeunes médecins.

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Le bâtiment social s’insère dans le nouveau lotissement.

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