Journal C'est à dire 253 - Avril 2019

D O S S I E R Où va l’argent de l’Europe ? Comment sont utilisés les subsides de Bruxelles. Coup de projecteur sur quelques dossiers soutenus lors de l’actuelle campagne de fonds européens 2014-2020.

Villers-le-Lac L’Hôtel de France soutenu pour ses aménagements L’établissement 3 étoiles de Villers-le-Lac a bénéficié d’un montant de 103 000 euros pour l’aménagement de chambres et l’accessibilité. L e tourisme et la qualité de l’accueil des visiteurs, voici une autre des facettes de l’Europe qui a soutenu financièrement L’Hôtel de France, situé au centre de Villers-le-Lac. L’éta- blissement dont la réputation n’est plus à faire est classé 3 étoiles. Il comporte 12 chambres sur 3 étages, avec une capacité d’accueil de 28 personnes. Réputé et fréquenté pour sa cuisine dont le res- taurant possède une étoile au guide Michelin. “Les gérants ont souhaité procéder à des aménagements au sein de l’hôtel afin de le mettre en adéquation avec le prestige du restaurant et permettre ainsi une montée en gamme de l’établissement” indique la Région Bourgogne-Franche-Comté qui a suivi le dossier. Depuis, les travaux sont terminés. L’établissement a bénéficié d’une enveloppe de 103 688 euros pour aménager des chambres au 4 ème étage dont une accessible aux personnes à mobilité réduite. Il a mis en place un ascenseur, créé une nouvelle salle pour les petits- déjeuners, rénové l’accueil et créé un escalier desservant le 1 er étage avec une mezzanine et un escalier de secours. n Étalans “Nous avons bénéficié d’un bon appui” La commune d’Étalans a créé une liaison douce et requalifié son centre-bourg grâce notamment à 431 000 euros de fonds européens. E n plein développement démographique et éco- nomique, Étalans s’est

Montlebon La construction du bâtiment d’accueil 4 saisons au Gardot I nauguré en juillet dernier, ce bâtiment d’accueil a été largement soutenu par les fonds européens. C’est dans le cadre du contrat de station que la Communauté de Communes duVal deMorteau a pu obtenir des subsides pour ce bâtiment 4 saisons construit au Gardot, et mis gratuitement à la disposition du public, en hiver comme en été. Sur un coût global de 883 975,83 euros, le projet a reçu 265 193 euros de fonds européens F.E.D.E.R. n

Morteau La modernisation de

l’entreprise Rième Boissons L e projet soutenu par l’Europe consistait pour le limonadier mortuacien en l’amélioration de la productivité (achats matériels, agrandissement) afin de pouvoir produire plus, plus vite, à de meilleurs coûts et dans de meilleures conditions de travail, en vue de conquérir de nouveaux marchés sur le plan national et à l’export (Chine et États-Unis). La société Rième Boissons a amélioré le processus de production des lignes sirops, limonades et embouteillage par acquisition de machines pour une nouvelle ligne d’embouteillage. Sur un plan d’inves- tissement global de plus d’1,5 million d’euros, les fonds européens ont participé à hauteur de 98 223,93 euros. Pour Benoît Rième, dirigeant de l’entreprise, cette aide de l’Europe est un peu “la cerise sur le gâteau” dit-il. “Cela reste très positif mais ce que je retiens aussi, c’est la difficulté et la lourdeur des dossiers de financement. Nous nous sommes fait aider par une société de conseil et la réponse définitive de l’Europe arrive après que le chantier soit terminé. Mais évidemment, c’est un soutien appré- ciable.” n Franche-Comté requalifié À Valdahon, la requalification et l’extension de l’hôtel le Relais de Franche-Comté a été soutenu à hauteur de 65 000 euros par les fonds F.E.D.E.R. L’établissement a créé en 2017 un nouveau bâtiment comportant 4 chambres dont 2 accessibles aux personnes à mobilité réduite et un espace bien- être, une terrasse, un parking (6 places de stationnement), et a mis en conformité P.M.R. abords et terrasses de l’établisse- ment. n Valdahon Le Relais de

Le bâtiment du Gardot est opérationnel depuis l’été dernier.

Nods 66 000 euros pour se doter d’un centre d’usinage S pécialisée dans la mécanique de précision principalement dans l’aéronautique, la société Gresset située à Nods (Les Premiers Sapins) a souhaité faire évoluer sa production en 2017. Elle a décidé d’investir dans de nouveaux équipements inno- vants avec un nouveau centre d’usinage. La firme s’est engagée à former ses salariés pour augmenter le niveau de technicité de l’entreprise ainsi que sa capacité industrielle tout en respectant l’environnement. Ce projet nécessaire à la compétitivité a été soutenu à hauteur de 66 611 euros par les fonds européens. n

une aide du Département et de l’État : “Il fallait prouver une certaine qualité dans ce projet. Nous avons créé une liaison douce pour les piétons et sécu- risé l’avenue Cusenier sur envi- ron 1 km. Elle dessert Solidarité Doubs Handicap, la nouvelle entreprise, la rue de la Gare et le nouveau quartier. Nous espé- rons avec ces équipements que des comportements nouveaux en termes de déplacement nais- sent” indique le maire. Une expérience d’un “pédibus” pour- rait réapparaître. La chaufferie bois de l’école a également béné- ficié de 141 000 euros de sub- ventions, somme qui a permis de remplacer le chauffage élec- trique. n

doté d’un plan de circulation faisant plus de place aux dépla- cements “mode doux”. La com- mune a créé des liaisons douces piétons-vélos, des places de covoiturage, facilité l’accès aux transports en commun, aux commerces et aux services. “Nous avons bénéficié d’un bon appui de la part de la Région pour monter notre dossier. Cela n’a pas été compliqué” indique le maire d’Étalans Jean-Marie Roussel. Grâce aux fonds F.E.D.E.R., il a obtenu 431 000 euros de dotations qui ont servi à la requalification du centre-bourg, appuyés par

Les fausses vérités sur l’Europe Idées reçues Beaucoup de contre-vérités véhiculées par les euro- sceptiques circulent sur l’Europe. C’est à dire en déconstruit quelques-unes pour vous.

“Bruxelles dicte sa politique économique à la France !” La politique économique de la France est décidée en France. Les politiques économiques de tous les Étatsmembres sont discutées à Bruxelles,mais chaque État reste libre de décider du niveau et de la répartition de ses dépenses publiques. La Commission européenne n’impose rien, mais elle veille à ce que les Étatsmembres respectent les règles. “L’Europe coûte trop cher à la France !” Chaque citoyen français verse un peu plus de 80 centimes d’€ par jour au bud- get de l’Union européenne. Le budget global de l’Europe est de 158 milliards d’euros, soit moins d’1% du P.I.B. des États membres de l’Union. En compa- raison, le budget de la France était de 1 257 milliards (en 2016). Et après l’Italie et l’Espagne, la France est le troisième pays qui bénéficie le plus lar- gement des subsides de l’Europe avec 11,3 milliards d’€ reçus en 2016, dont une grande part est allée à l’agriculture (7,3 milliards).

“L’introduction de l’euro a fait chuter l’industrie française !” La production industrielle française a reculé, c’est vrai. Mais ce recul ne date pas de l’introduction de l’euro, il remonte à la crise économique de 2008. La France n’est d’ailleurs pas le seul pays dans ce cas. L’Allemagne, elle, a vu son industrie augmenter,c’est vrai aussi.Mais lorsqu’on compare le P.I.B. des deux pays, c’est-à- dire la production de biens et de services, les deux pays s’en sont aussi bien sortis. La France grâce à ses services, l’Alle- magne grâce à son industrie.

“La Suisse s’en sort mieux sans l’Union européenne !” La Suisse s’en sort très bien car elle a dès le début choisi une approche “à la carte” dumarché unique européen grâce aux accords bilatéraux qu’elle a conclus avec l’Union. Par conséquent, elle doit aussi se plier au respect de certaines règles européennes et elle contribue au budget européen (fonds Interreg…), sans pour autant avoir son mot à dire sur la législation et le fonctionnement de l’Union.

“La politique agricole commune est l’ennemie de l’agriculture française !” Plus de 350 000 exploitations agricoles françaises ont bénéficié des paiements directs de la P.A.C. (année 2015).Alors que l’agriculture peinait à couvrir les besoins vitaux des Européens jusqu’au début des années cinquante, la P.A.C. a permis à l’Union européenne de deve- nir la première puissance agricole et la première puissance exportatrice de produits agricoles aumonde. La P.A.C. sert aussi à soutenir les revenus de tous les agriculteurs français à hauteur de 7 milliards d’€ par an, et en particulier les petites et moyennes exploitations ainsi que les jeunes agriculteurs. Si la France ne faisait pas partie de l’U.E., elle peinerait à exporter ses produits. L’Europe garantit également la qualité à travers ses labels A.O.P. ou I.G.P.

“Travailleurs détachés : un déferlement de travailleurs low-cost !”

Un travailleur détaché est un salarié envoyé à titre temporaire par son employeur dans un autre pays de l’Union, sur un chantier par exemple. La Pologne (et son fameux plombier) est le premier pays d’origine de ces travailleurs qui paient leurs cotisations sociales dans leur pays d’origine mais dont l’employeur doit respecter les règles du marché où se fait le détache- ment, notamment le salaire minimal et le temps de travail maximal. Le pro- blème, ce ne sont pas les règles euro- péennes, mais leur contournement, c’est-à-dire la fraude. Et malheureu- sement, cette fraude est répandue. La France a augmenté les contrôles et durci les amendes.

“Avec l’euro, tout a augmenté, sauf mon pouvoir d’achat !” Depuis l’introduction de l’€ en 2002, au contraire, l’inflation a diminué en France et en Europe. Avant l’euro, l’inflation pouvait atteindre 10% par an en France (notamment dans les années quatre-vingt). Depuis l’euro, la hausse des prix n’a jamais dépassé les 2% par an. Un exemple souvent cité : le prix de la baguette de pain. Avant l’euro, la baguette coûtait en moyenne 4,30 francs, soit 0,66 €. Aujourd’hui, elle coûte environ 0,90 €, soit une hausse de moins de 2% par an. Le S.M.I.C. horaire, lui, a augmenté en moyenne de 2,4% par an depuis 2001.

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