Journal C'est à dire 247 - Octobre 2018

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Pauvreté, la face cachée du Haut-Doubs Social LA FRONTIÈRE, UN ELDORADO ?

“De plus en plus d’écarts entre riches et pauvres” P ierre Simon, vice-président en charge de l’insertion au Département du Doubs et conseiller départemental du canton de Pon- tarlier, mesure la fracture qui se crée sur notre territoire entre les personnes en difficulté et les autres. “Oui, nous sommes un secteur privilégié mais pour une partie des habitants, et notam- ment les plus pauvres, les écarts deviennent de plus en plus importants. Nous devons accompa- gner ces personnes en difficulté sur des questions de logement, de mobilité, de santé, de formation. On croit que tout le monde peut avoir un emploi. En matière d’insertion, le Département fait dans la dentelle en accompagnant des associations d’in- sertion. À Pontarlier, nous avons aidé un garage solidaire à se créer. Il permet par exemple de louer des voitures à 6 euros par jour” indique-t-il. À Mor- teau, il existe des associations mais pas de struc- tures d’insertion, mis à part Emmaüs. n Combien de personnes touchent le R.S.A. ? Le revenu de solidarité active (R.S.A.) est versé à 11 500 bénéficiaires dans le Doubs. Val de Morteau : 141 Maîche : 166 Pays du Haut-Doubs : 159 Montbenoît : 16

D ans le local des Restos du Cœur, Grande rue à Mor- teau, c’est le calme avant la “tempête”. Lundi 26 novembre débute la 34 ème cam- pagne d’hiver qui se terminera fin mars. Encore une fois, les béné- voles s’attendent à voir le nombre d’inscriptions augmenter. “Lors de la campagne d’été qui a duré 16 Parmi les nouveaux béné- ficiaires des Restos du Cœur de Morteau : “ceux qui ont cru au mythe de l’eldorado.”

Jean-Claude Lobre (à gauche) cède sa place d’animateur des Restos à Maryvonne Noris.

semaines, plus de 100 familles ont été accueillies, soit une hausse de près de 20 % par rapport à 2017” présente Jean- Claude Lobre, ani- mateur des Restos de Morteau.

“J’ai beaucoup

reçu en venant ici.”

demander de l’aide. Il pensait trou- ver rapidement un emploi en Suis- se. Il n’y est jamais arrivé. Du coup, plus d’argent pour se loger. Il a été aidé. Certains rebondissent, d’autres pas. “Nous avons de plus en plus

de retraités en difficulté” soupirent les bénévoles. Ils ne baissent pas les bras : ils ont ramassé 18 tonnes de denrées alimentaires, servi 15 600 repas, contre 12 600 en 2014 (pour 85 familles). n

du doigt des situations difficiles. Comme j’ai pu l’entendre dans la voix de bénéficiaires : 1 euro à Mor- teau n’a pas la même valeur qu’à Besançon. J’ai souvent vu des gens qui ont été attirés par le mythe de l’eldorado” témoigne le responsable du site. Récemment, c’est un homme venu du nord de la France qui est venu

Après 15 ans de bénévolat, il se retire et cède sa place à Mary- vonne Noris, qui va poursuivre le travail mené. “J’ai beaucoup reçu en venant ici, résume M. Lobre, enseignant à la retraite. On touche

Inscriptions aux Restos du Cœur mercredi 21, jeudi 22, vendredi 23 novembre à Morteau (14 heures - 17 h 30)

B.D.T.P. enfouit les réseaux électriques du Doubs Travaux Publics L’entreprise de travaux publics du Bélieu travaille en grande partie pour des donneurs d’ordres privés. Un positionnement qui la distingue des autres entreprises de T.P. NOS PARTENAIRES ONT LA PAROLE

T outes les entreprises de travaux publics ne fonc- tionnent pas avec les mêmes marchés. Dans le Val de Morteau, la société B.D.T.P., fondée en 1989 par Jean-Louis Bôle travaille prin- cipalement pour des donneurs d’ordres privés. “Nous réalisons 85 % de notre chiffre d’affaires avec cette clientèle. Les chantiers publics pèsent pour 15 % dans notre activité” détaille Jean-Louis Bôle qui a fait le choix de posi- tionner ainsi son entreprise dans un contexte où la commande publique est de toute façon moins dynamique. B.D.T.P. intervient pour des entreprises privées ou semi-pri- vées, dont certaines mènent des chantiers d’intérêt public. Ain- si, elle collabore avec Enedis qui gère l’ensemble du réseau d’élec- tricité en France. “Nous sommes chargés de l’enfouissement de tous les réseaux secs (haute et basse tension) dans le départe- ment du Doubs.” Des chantiers

spécifiques, sous surveillance, qui imposent à l’entreprise de faire preuve d’exigence tech- nique à chacune des opérations. Rien n’est laissé au hasard. “Nous sommes notés par Enedis à plusieurs niveaux, de la qua- lité de l’enfouissement jusqu’au contact des col- laborateurs avec le client. Cette rigueur maintient notre façon de travailler à un niveau qualitatif” se félicite Jean-Louis Bôle et son collaborateur Syl- vain Cuneot. La P.M.E. emploie 22 personnes qui interviennent dans ses dif- férents domaines de compéten- ce. Si les réseaux secs sont sa spécialité, B.D.T.P. réalise aus- si des travaux de génie civil (sou- tènement) et d’aménagement extérieur. Ainsi elle a réalisé les travaux de terrassement de l’A.D.A.P.E.I. à Morteau. Dans le cadre du projet d’extension du lycée de Morteau, B.D.T.P. a été missionnée pour les

réseaux, le plateformage et les aménagements extérieurs. Côté génie civil, le Conseil régional a confié récemment à l’entre- prise du Haut-Doubs la reprise des toitures végétalisées du lycée bisontin Ledoux.

Les interventions pour ces établissements sco- laires font partie des rares chantiers publics que traite B.D.T.P. Néanmoins, la P.M.E. répond systématique-

“Nous sommes notés à plusieurs niveaux.”

ment aux appels d’offres publics qui sont devenus très concur- rentiels. Pour l’entrepreneur, il faudrait que les collectivités locales aient plus de latitude dans l’attribution des marchés afin de leur permettre de dési- gner un prestataire parmi des entreprises locales compétentes, qui contribuent à faire vivre le territoire. “Il y a quelques maires qui essaient d’avancer en ce sens, mais ils sont confrontés à une réglementation qui va à l’en- contre de leur bonne volonté.” n

B.D.T.P. intervient

pour Enedis dans tout le département du Doubs. Ici un chan- tier pour Enedis et le Syded.

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