Journal C'est à dire 247 - Octobre 2018

D O S S I E R

22

La fibre ne suffit pas Les Fins LE NUMÉRIQUE L’installation de la fibre est une avancée majeure pour les entreprises situées dans les zones d’activités du Haut-Doubs. Reste une lacune que les opérateurs privés ne veulent pas compenser : le réseau mobile. Témoignage.

L’entreprise Ruggeri est installée sur la zone du Bas-de-la-Chaux désormais raccordée à la fibre.

T élécharger un lourd dossier fait désormais partie des habitudes des entreprises pour qui le numérique est devenu l’outil central. Avec la fibre, finies les longues minutes passées devant son écran à regarder progresser à la vites- se de l’escargot la barre de télé- chargement. Dans le secteur du bâtiment notamment, la fibre a été accueillie avec soulagement. “Nos élus ont fait des efforts sur ces dossiers-là, il faut savoir le reconnaître note Philippe Jac- quot, le responsable de l’entre- charge un dossier d’une autre entreprise qui n’a pas la fibre, ça reste très long” tempère-t-il. Depuis que la zone du Bas-de- la-Chaux est raccordée, l’entre- prise Ruggeri a trouvé dans la fibre une autre application concrète : “La sauvegarde exter- nalisée de tout notre outil infor- matique. Sans la fibre, c’était impossible” poursuit le patron. Mais pour que le système soit vraiment efficient et que les cou- pures ne soient plus qu’un loin- tain souvenir, il reste à compléter le déploiement de la fibre. “Quand la fibre sera entièrement bouclée, il pourra y avoir une coupure à un endroit et la fibre peut arriver par un autre endroit. prise Ruggeri, spécia- liste du béton instal- lé au Bas-de-la-Chaux (Les Fins). Avoir la fibre, c’est bien, mais ce sera parfait quand tout le monde sera rac- cordé. Quand on télé-

lation assez faible ne présen- tent aucun intérêt. Une forme de discrimination économique que dénoncent les entrepreneurs du secteur. n J.-F.H.

Nous n’y sommes pas encore, ce qui explique les coupures qu’on subit encore.” L’évolution des métiers du bâtiment où le numé- rique s’est généralisé rend indis- pensable la connexion au réseau fibré. “Le bâtiment entre dans l’ère du B.I.M. (building infor- mation modeling), c’est-à-dire les maquettes numériques, un procédé qui va tendre à se géné- raliser dans les prochaines années. Forcément, sans fibre, des entreprises vont vite être confrontées à des problèmes” poursuit le patron de Ruggeri. Les appels d’offres ont égale- bien vous perdez l’appel d’offres, d’où l’importance encore une fois d’avoir un bon réseau.” Si la fibre a été un progrès pour le monde économique local, il reste un gros point noir dans les montagnes du Jura fran- co-suisse, c’est la couverture des téléphones portables par le réseau hertzien. “Nous sommes souvent sur la route et il est par- fois impossible de tenir une conversation plus de trois minutes d’affilée. C’est le prin- cipal souci pour nous” ajoute Philippe Jacquot. Pour les opé- rateurs privés soumis à des obli- gations de rentabilité, certaines zones rurales ou de moyenne montagne à la densité de popu- ment été dématéria- lisés pour les entre- prises. “Si vous devez rendre une offre pour midi et qu’en lançant le fichier à 11 heures il met plus d’une heu- re à être transféré, eh

Montlebon

Pour le spécialiste des charpentes en bois lamellé-col- lé, la fibre est devenue un outil indispensable pour la transmission de lourds fichiers d’images. L’entreprise Simonin plébiscite la fibre

“Impossible de tenir une conversation plus de trois minutes.”

À peine 2 M.O. de débit, c’était le rythme, très lent, auquel les ser- vices administratifs et techniques de la société Simo- nin à Montlebon pouvaient envoyer leurs fichiers. Mais ça, c’était avant. Avant l’arrivée de

te entreprise, ont également évolué. “Avant, certains salariés devaient repartir chez eux avec leur ordinateur sous le bras pour procéder aux mises à jour dans des endroits où le débit était meilleur. Désormais, tout se fait au sein de l’entreprise et nous

la fibre il y a un peu plus d’un an à Mont- lebon, sur la zone d’activité où est ins- tallée l’entreprise

n’avons quasiment plus de souci” ajoute M. Balanche. L’envoi de fichiers lourds sert quotidien-

Les obligations de mise à jour des logiciels.

Simonin depuis plusieurs décen- nies. Désormais, c’est à une vitesse quasiment 100 fois plus rapide que les lourds fichiers sont réceptionnés ou envoyés. “Les conditions de travail ont été considérablement amélio- rées” confirme Christian Balanche, président de la socié- té Simonin. Les obligations de mise à jour des logiciels, fréquents dans cet-

nement aux équipes commer- ciales de l’entreprise Simonin, “à destination des prospects, des partenaires ou des clients. Il y a des échanges permanents d’in- formations et comme on utili- se plusieurs dizaines de postes informatiques à la fois, avec 2 M.O., forcément ça coinçait.” La fibre, ici aussi a révolutionné les méthodes de travail, pour une meilleure efficacité. n

Le constructeur de Montlebon ne pourrait plus se passer de la fibre (photo archive Càd).

25/09/15 15:20 Page 1

Val de Morteau

03 81 67 30 73

DE GIORGI CONSTRUCTION

Made with FlippingBook flipbook maker