Journal C'est à dire 246 - Septembre 2018

É C O N O M I E

Un nouveau pôle touristique et gastronomique La Tuyé du Papy Gaby à Gilley reçoit chaque année près de 55 000 touristes. Le nouveau bâtiment d’accueil, le parcours-découverte et le magasin ont été inaugu- rés le 7 septembre dernier. Gilley

tique et d’un “son et lumière” au beau milieu du tuyé, qui expli- quent toute l’histoire et le secret des fameuses saucisses de Mor- teau et autres salaisons du Haut- Doubs. Les nouveaux aména- gements réalisés au Tuyé du Papy Gaby à Gilley devraient renforcer encore plus l’attrait de ce site qui reçoit déjà près de 55 000 visiteurs à l’année. Ces installations inaugurées le 7 septembre dernier auront coû- té à la famille Nicolet, respon-

Q uand on lève les yeux au ciel et qu’on aper- çoit, au milieu de l’im- mense tuyé, des cen- taines de saucisses et de jam- bons pendus à plusieurs mètres de haut, dans une bonne odeur

de fumée, et qu’on visite pour la première fois un tuyé tradi- tionnel du Haut-Doubs, il y a de quoi s’émerveiller. Désormais, cette visite traditionnelle du Tuyé du Papy gaby à Gilley, est agrémentée d’un parcours didac-

Jean-François Nicolet et son fils Pascal ont coupé le ruban en présence des officiels.

sable du Tuyé, un peu plus d’1 million d’euros. “Nous avions déjà beaucoup investi depuis la reprise de l’entreprise en 2010, note Jean-François Nicolet, le patron. Mais le concept touris-

projet de tuyé en 1974, beaucoup ont souri et n’y croyaient guère” note Gilbert Marguet, le mai- re de Gilley. Force est de recon- naître aujourd’hui que le Papy Gaby avait vu juste. Reprise par

manents travaillent désormais ici, et l’équipe est renforcée en période touristique par 4 ou 5 étudiants. Nous privilégions éga- lement l’apprentissage” ajoute Jean-François Nicolet. Le Tuyé du Papy Gaby a su, depuis les années soixante-dix, allier les deux aspects de la filiè- re salaisons : économique d’abord, avec la création d’em- plois pérennes, et touristiques ensuite. Autant d’emplois non délocalisables. “Dans cette entre- prise, ce sont à la fois des com- merçants dans l’âme et des pro- fessionnels du tourisme” résu- me Alain Marguet, le conseiller départemental local. n J.-F.H.

ses fils Gérard et Claude, puis trans- mise en 2010 à Jean-François Nico- let, l’entreprise

tique était un peu vieillissant, il était nécessaire de le revoir.” Plus de 30 entreprises, locales

L’aboutissement d’une histoire née en 1974.

familiale a continué à prospé- rer. “Le chiffre d’affaires est pas- sé de 750 000 euros en 2010 à 1,360 million en 2016. Puis, avec la reprise en 2016 de l’activité de la Fermette comtoise à Doubs dont nous avons rapatrié la pro- duction ici, l’activité est passée à 1,850 million fin 2017. 15 per-

pour la plupart, ont travaillé à ce vaste chantier démarré en mars 2017. Le résultat est à la hauteur des espérances. C’est l’aboutissement d’une his- toire née en 1974 de l’initiative de celui qu’on a rapidement appelé le Papy Gaby, Gabriel Marguet. “Quand il a lancé son

Le nouveau magasin est décoré accueille les clients et les touristes en fin de visite.

Routine veut faire sa révolution française Une nouvelle marque de montres débarque sur le mar- ché horloger français, créée par un jeune entrepreneur de 28 mois qui veut redonner ses lettres de noblesse aux montres origine France garantie. Horlogerie

À l’issue d’un stage de fin d’étu- de qu’il a passé en Suisse, Flo- rian Chosson a fait un constat : “J’étais payé 4 000 francs suisses par mois pour un simple stage et c’est là que j’ai com- pris que la France était un pays à bas coût, un pays de sous-traitance qui a un savoir-faire, mais qui n’est pas valo- risé. Mon but, c’est justement de valo- riser ce savoir-faire français.” C’est donc du haut de ses 28 ans et

exemple) se sont cassé les dents face au gigantesque investissement que représenterait la création d’une manu- facture française de mouvements. Flo- rian Chosson y croit et il est bien déci- dé à transmettre son enthousiasme communicatif à tous ses partenaires. Avec l’appui de ces partenaires (par exemple l’entreprise La Pratique à Morteau a été la première à dévelop- per un cadran Made in France pour ce projet), Florian Chosson a pu créer ses

plein de ces certitudes que le jeune homme vient de lancer sa marque de montres qu’il a baptisé “Routine”. Avec l’am- bition non moins que de par- venir à une montre dont

premières montres qu’il peut commercialiser à partir de 295 euros pièce (345 euros pour le modèle supérieur). Une douzaine de prototypes ont déjà été fabriqués et la

De 295 à 345 euros pièce.

100 % des composants seraient fabri- qués en France. “Pour l’instant, 86 % des pièces de mes montres sont fabri- quées en France. Sur 14 fournisseurs, 13 sont en France dont 7 entre le Doubs et le Jura” affirme le jeune entrepre- neur. Seul le mouvement de ses montres n’est pas français et beaucoup d’en- trepreneurs avant lui (Péquignet par

commercialisation a démarré en début de mois. Un financement participatif sur la plateforme Ulule court jusqu’au 12 octobre. Pourquoi ce nom Routine ? “Car je veux en faire un produit socialement durable. Il y a des routines que l’on fait avec plaisir. Celle-là en fera partie” répond le jeune homme qui a, comme un sym-

Florian Chossson, créateur des montres Routine. Un nouveau venu plein d’ambition dans l’horlogerie française, soutenu par la C.C.I. du Doubs et son président Dominique Roy.

bole, présenté son concept dans les locaux de la C.C.I. du Doubs. Son pré- sident Dominique Roy rappelle d’ailleurs que sur Besançon, “plus de 2 000 sala- riés travaillent à nouveau dans l’hor-

de pré-vendre une centaine de montres. Il se donne 5 ans pour atteindre les 100 % de composants français. n

logerie. Si on ajoute les 13 000 fron- taliers, l’horlogerie emploie 15 000 per- sonnes dans le Doubs.” Afin de lancer sa production, Florian Chosson doit atteindre son objectif

J.-F.H.

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