Journal C'est à dire 246 - Septembre 2018

P L A T E A U D E M A Î C H E

Le nouveau sommet de la fruitière des Crêtes du Haut-Doubs Grand’Combe-des-Bois La coopérative de Grand’Combe-des-Bois a créé une nouvel- le cave, plus fonctionnelle, et s’est engagée dans un déve- loppement durable avec récupération de la chaleur. Visite.

modernité. 850 000 euros ont été inves- tis dans l’agrandissement et la réno- vation du bâtiment. Une nouvelle cave pouvant accueillir 700 meules de com- té remplace l’ancienne “située en sous- sol qui devenait obsolète” explique Léo- nard Chopard, président de la coopé- rative et agriculteur à Fournet-Blan- cheroche. La taille du bâtiment a été doublée pour accueillir également un local pour sécher les plaques de comté, créer des locaux pour le personnel, une sal- le de pause, un quai de chargement pour placer les meules dans les camions, direction les caves d’affinage du Fort Saint-Antoine et celle de Poligny (Vagne). Un chantier terminé au début du printemps qui n’a en rien altéré la qualité du comté fruité. “Ça allait bien au niveau de la qualité des pro- duits que nous réalisions mais nous n’avions pas le confort…Quand les pro- ducteurs m’ont présenté les travaux, j’étais sans doute le plus frileux mais ils ont eu l’intelligence de mettre les

À Grand’Combe-des-Bois, le temps paraît comme sus- pendu. Magnifique village surplombant la vallée du Doubs à 1 000 mètres d’altitude, les cloches de l’église - dédiée à Notre- Dame de la Salette - rythment enco-

re la vie du bourg faisant face à la Suis- se. Même l’évolution récente de la frui- tière passe inaperçue. Et pourtant. La coopérative qui regroupe 12 exploi- tations et 18 agriculteurs installés à Grand’Combe-des-Bois ou Fournet- Blancheroche a pris le virage de la

Aline Mettetal, Léonard Chopard, Julien Mettetal et Pierre Walzer (de gauche à droite) dans la nouvelle cave de pré-affinage.

la porcherie toute proche. L’investissement, soutenu financière- ment par l’Europe et le Département, ne met pas en péril la coopérative. “Cela reste modeste d’autant que nos encours de prêts étaient terminés et que nous avions provisionné” indique le prési- dent de la coop. Moderne, la fromagerie des Crêtes a malgré tout gardé son authenticité. Voilà sans doute la recette de son déli- cieux comté vendu 13,60 euros le kilo à la fruitière. Avis aux amateurs… n E.Ch.

sécher les fromages. Nous avons créé un puits canadien : l’été, l’air chaud aspiré de l’extérieur est refroidi dans

la dalle de la cave et l’hiver, c’est l’inverse” présente Léo- nard Chopard. Un gain d’éner- gie et un gage de qualité pour les meules qui sèchent ici durant une période de 15 jours. Le petit-lait sert quant à lui à

moyens et de m’incorporer dans le projet” explique Julien Met- tetal, fromager depuis 13 années à Grand’Combe, convaincu par son nouvel outil de production. Avec son épouse Aline, aide-

Le petit-lait chauffe les deux cuves en inox.

réchauffer les deux cuves en inox ! Encore un gain d’énergie qui évite des consommations de fluides. Le lactosé- rum est envoyé dans un conduit vers

fromagère, et Pierre Walzer, aide-fro- mager, Julien Mettetal et les salariés transforment 3,3 millions de litres de lait, produisent de la crème maison et du beurre. “Nous n’avons pas été regardants sur l’isolation de la cave de pré-affinage pour permettre de gar- der une température et une hygromé- trie stable qui permettent de mieux

L’extension s’est faite sur l’arrière du bâtiment.

Fromagerie des Crêtes du Haut-Doubs à Grand’Combe-des-Bois ouverte tous les jours de 9 heures à 12 heures, sauf le dimanche

Valoreille

Abandonnée, la fontaine dite du “château” devient un nouvel élément du patri- moine de Valoreille. La commune n’a - presque - rien déboursé. Quand les habitants se mettent au service du patrimoine

À Valoreille, tout a coulé de source autour de l’une des trois fontaines du village perché au-dessus de la vallée du Dessoubre. Oublié, caché sous la végétation, l’édi- fice en pierre situé dans le bas

Si le projet n’est budgétaire- ment pas “faramineux” , il n’a quasiment rien coûté au vil- lage. “À Valoreille, un sou est un sou, s’amuse Jean-Paul Clé- ment. Nous avons bénéficié d’une aide de l’État de 5 490 euros, du Département au titre de la restauration du patrimoine, et de l’aide parle- mentaire de 3 000 euros de notre ancien député Marcel Bonnot.” Ces subventions ont permis de financer les travaux de terrassement pour retrou- ver la source et consolider les murs. Le patrimoine local est sauvé. n

dernier. Cette fontaine dite du château existait déjà au Moyen- Âge. Elle a ensuite été édifiée en pierres au XVII ème siècle selon des recherches réalisées par Marie-Thérèse Boiteux, his- torienne locale. La fontaine se

du village a eu droit à une véritable cure de jouvence grâce au travail de la commu-

situe sur un vieux che- min rural, bordé de chênes multicente- naires, utilisé par nos

Les habitants ont défriché.

ne et des habitants qui, béné- volement, ont défriché. C’est bien connu, les petits ruisseaux font les grandes rivières : “Il y a eu un véritable élan entre les habitants autour de ce pro- jet que nous avons lancé en avril

ancêtres pour rejoindre la Sin- celle et le Dessoubre. Nous vou- lions la rénover et surtout fai- re pour que la boucle de ran- donnée 65 passe devant. C’est chose faite” relate le maire Jean- Paul Clément.

La fontaine inaugurée par Christine Bouquin (au centre), le maire, l’ancien

député Marcel Bonnot

(à droite) et l’historienne locale Marie-

Thérèse Boiteux.

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