Journal C'est à dire 246 - Septembre 2018

V A L D E M O R T E A U

Apiculture

Un peu de miel, et des abeilles en santé pour l’hiver Le syndicat apicole du Doubs tenait son assemblée générale le 22 septembre à Espace Morteau. L’occasion de dresser un premier bilan de la saison et de se réjouir aussi de l’engouement autour de l’apiculture.

S i le temps des récoltes à double hausse avec 40 kg de miel par ruche semble désormais une utopie, on récolte encore du miel dans le Doubs. Michel Mesnier le président du Syndicat Api- cole du Doubs a le moral. “Au niveau récolte, 2018 restera une année assez sympathique, sans être exceptionnelle. On distingue aussi le haut du bas du le bas, la saison débute logiquement plus tôt en suivant la floraison de dif- férentes espèces végétales ou arbus- tives : pissenlit, aubépine, fruitiers, aca- cia, tilleul… “La sécheresse est arrivée après la récolte. Dans l’ensemble, on a eu une bonne miellée avec l’acacia et le tilleul. Dans le haut, le sapin n’a pas été à la hauteur. Là aussi, il y a des écarts suivant les zones. C’est moins bon sur les plateaux de Levier-Amancey que du côté de Maîche, Le Russey. Le sec dans le haut est arrivé au mauvais moment. département” , nuance le pré- sident d’un syndicat qui ras- semble 500 adhérents sur tout le département à l’exception du pays de Montbéliard. Dans

Personnellement, j’avais monté quelques ruches pour faire un miel de forêt et, au final, cela fera une dizaine de kilos de miel par ruche, je m’en contenterai.” Le président du S.A.P.I. 25 tient aussi à différencier le rôle et les attentes entre l’apiculteur amateur et professionnel. “L’apiculture de loisir n’est pas dans une logique de rentabilité économique. Elle participe davantage à un maillage de pollinisation. Les profession- nels doivent vivre de l’apicul- ture, c’est différent. Cette année dans le Jura, la plupart ont redescendu très vite leurs ruches faute de pouvoir faire assez de miel de sapin.” Sur le plan sanitaire, la situation est assez positive avec de belles colonies qui ont su profiter d’une reprise de pon- te favorable pour l’hivernage. “Sur Besançon, les essaims sont en santé avec de la nourriture sachant qu’au besoin, on peut leur venir en aide. On est actuel- lement en pleine période du traitement contre le varroa. Ce petit acarien impor- té d’Asie suce le sang des abeilles, d’où son nom varroa destructor. Il avait cau-

En 2018, la récolte de miel est correcte au vu des conditions climatiques.

En bref…

former 35 élèves par an.” Ici, pas de menace de fermeture de classe sachant que le rucher école affiche déjà complet en 2019 et 2020. Interrogé sur l’impact du frelon asia- tique dans le Doubs, Michel Mesnier explique que ce n’est pas un fléau même si quelques signalements ont été faits dans la région du Vernois au nord de Lons-le-Saunier. Dernière information : le partenariat entre la Ville de Besan- çon et le S.A.P.I. autour de la gestion de six ruches installées à la source de la Mouillère fait des petits. “On est en train de signer une convention avec le Département du Jura pour installer trois ruches.” n F.C.

sé de gros dégâts l’an dernier. Des adhé- rents avaient perdu jusqu’à 70 % de leurs colonies. Pour eux, les dégâts ne sont toujours pas résorbés.” Il existe actuellement deux traitements contre ce fléau : en bio à base d’huiles essen- tielles ou avec des solutions d’acide for- mique. Si les populations d’abeille tendent à fléchir, le nombre d’adhérents au syn- dicat évolue légèrement à la hausse depuis dix ans. “C’est la preuve d’une vraie prise de conscience d’autant plus intéressante qu’elle touche toutes les générations. Le syndicat dispose d’un rucher école basé sur Besançon près de la forêt de Chailluz. On gère une ving- taine de ruches, ce qui nous permet de

l Pompiers (;C?=:*B99BC;AA=7<;@<=?C8BA ;?7A36=46AC8B /=>@B;:C4C6C#B>3 ?;>8C(;42B>@C *=<>C?=@>BC6>53 758B?@BC58<@<=? C ? BA@C6;AC:?B 6>B4<$>BC8;?AC9BCAB7@B:> C6>53 75A<8B?@C8B 9 ;AA=7<;@<=?C 8BAC ;?7A36=46AC8BC <99B>A3 9B3(;7C :55BCB?C."" B@C9BACA@;@:@AC=?@C5@5C856=A5A B?C6>5+B7@:>BC8:C)=:2ACB?CAB63 @B42>B ! .%0C)=?@C;7@B0 l Recensement L’association Murs et Murgers est engagée avec d’autres dans une action de recensement des lieux d’utilisation du “casse- cailloux”. Une carte est en cours d’élaboration, elle permettra de mieux connaître l’ampleur du phénomène. Pour nous signa- ler des zones concernées, appelez le 07 86 96 88 11. l V.T.T. L’Extrême-sur-Loue se dérou- le les 6 et 7 octobre à Ornans. La course de V.T.T. joue la car- te de la nouveauté pour sa 20 ème édition avec de nouveaux circuits, et offre toujours plus à ses participants en leur lais- sant la possibilité de choisir jus- qu’au dernier moment la dis- tance qui s’affichera finalement )<4;?7-BC. 1=7@=2>BC'C/=?@3 9B2=?,C! $4B #=:>ABC8BAC7=93 9B7@<=??B:>A,C'C9;CA;99BC8BAC+ @BA 8BC"1-C'C.!1-CB@C8BC. 1-C'C. 1-0 ?@>5BC9<2>B0 l Meix Musy (BC @B;:,CAB73 @<=?C+=?8,C=>&;?=<@C9BC 1=7@=2>BCA:>C9; 7=44:?BC8BC/=?@9B2=?0C ?B 7=:>ABC;8:9@BCBA@C;:C6>=&>;43 4BC;*B7C%% C4$@>BAC8BC85?<3 *B95C6=A<@<+CA:>C ,%1 4CB@C8BA 7=:>ABACB?+;?@ACA@ 9BC :?&9B :?0C B?AB<&?B4B?@AC A:> -@@6 0A7*40+> à leur compteur. l Montlebon

“Une vraie prise de conscience.”

Zoom “On fera une moyenne de 15 kg de miel par ruche”

Apiculteur mortuacien, Philippe Poncet gère 25 ruches réparties sur deux sites : à Morteau du côté du Mont Vouillot et aux Arces. Entre fascination et protection de l’environnement.

monde fascinant. Le miel n’est pas une fin en soi. C’est à dire : l’année 2018 restera une bonne année api- cole ? P.P. : Pour moi, c’est une récol- te moyenne, identique à celle de l’an dernier. On a subi beau- coup d’orages en mai-juin qui empêchaient les abeilles de sor- tir. Le chaud de l’été n’est pas propice car il freine la produc- tion de nectar dont elles raf-

folent. Elles se sont rattrapées en fin de saison sur le miel de forêt. Je fais toujours une seu- le récolte par an et cette année, on fera une moyenne de 15 kg de miel par ruche. Càd : Quel traitement contre le varroa privilégiez-vous ? P.P. : L’utilisation des huiles essentielles implique d’avoir des températures assez élevées, ce qui n’est pas toujours le cas

dans le Haut-Doubs. Aussi, j’uti- lise plutôt le traitement chi- mique qui consiste à poser des bandelettes imprégnées dans les ruches. On intervient bien sûr en dehors des périodes de miellées. Avec ce traitement, je n’ai pas perdu un essaim depuis 2010. Càd : Quel intérêt d’adhérer à un syndicat ? P.P. : Ensemble, on apprend sans arrêt. Pour moi, c’est une façon de côtoyer d’autres per- sonnes qui partagent la même passion. Càd : Êtes-vous bien occu- pées avec 25 ruches à soi- gner ? P.P. : Il y a beaucoup de travail au moment de la récolte. Le res- te du temps est surtout consa- cré à l’entretien et la sur- veillance. On va préparer l’hi- vernage. Avec un bon nourris- sage et un traitement contre le varroa efficace, les colonies ont toutes les chances de s’en sor- tir. Comme les hommes, les abeilles sont moins sensibles aux grands froids secs qu’aux longues périodes humides. Càd : Votre regard sur la nature a changé ? P.P. : Oui, on devient beaucoup plus attentif aux problèmes environnementaux. n Propos recueillis par F.C.

C’ est à dire : Comment êtes-vous venu à l’apiculture ? Philippe Poncet : J’ai com- mencé en 2010 en suivant les cours dispensés par le syndicat apicole. J’ai toujours eu le goût

de la nature et je me suis pris de curiosité pour les abeilles. Au départ, j’avais seulement trois ruches, avant tout pour le plaisir de les voir travailler. Je passe beaucoup de temps à les observer. C’est vraiment un

Philippe Poncet gère 25 ruches

installées sur les hauteurs de Morteau et au hameau des Arces.

Made with FlippingBook Learn more on our blog